Un Colombien au Parc du Sausset
Le 27-10-2020, je recevais un mail pour une demande d’inscription pour la balade mensuelle sur la nécropole de Thiais où je suis animateur bénévole pour le compte de la LPO, de la part d’un étudiant étranger.
Bien sûr, j’acceptais immédiatement, même au risque de dépasser un peu le cota fixé par les autorités gouvernementales pensant que personne ne viendrait me le reprocher^^
Reste que de rebondissements en annulations, puis à force de contretemps, nous en arrivons au début du mois mars, avec la promesse en dur cette fois de se retrouver pour une balade au Parc du Sausset.
Le rendez-vous est à la sortie de la gare d’Argenteuil, ville où je réside pour une prise en charge et le reste du trajet avec mon C4 Picasso et par chance, le jeune étudiant, colombien de son état, francophone à souhait avec un super caractère, fait que le courant passe de suite entre nous.
Les 22 kilomètres sont même trop courts pour faire vraiment connaissance, mais qu’importe, nous continuerons en nous baladant dans le parc par des échanges mutuels.
Encore une fois, le « Parking des gardes » est quasiment vide, la météo peu engageante, aide à la désertification du lieu, même si elle n’est pas vraiment menaçante.
En descendant de la voiture, pêle-mêle, des Goélands argentés (Larus argentatus) au vol, avec d’autres laridés portés par le vent, puis le chant assez fort d’une Grive musicienne (Turdus philomelos) proche des habitations.
Plus près de nous, un Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla) contacté à l’oreille, puis aperçus sur une petite branche avant de le voir s’envoler à l’autre bout de la place.
A cette heure là, les Bernaches du Canada ( Branta canadensis) se sont éparpillés pour aller au gagnage sur les pelouses du parc où l’herbe abonde.
Bernaches du Canada ( Branta canadensis)
Le croassement des Corneilles noires (Corvus corone) sont fréquents, en fait l’espèce est ici abondante, un individu sera même observé avec un genre de sandwich coincer dans le bec, une aubaine pour ce corvidé omnivore.
Corneilles noires (Corvus corone)
Par chance cela ne couvre pas le chant de plusieurs mâles d’Accenteurs mouchets (Prunella modularis) qui semblent avoir débuté les pariades avec force de cérémonies propres à leur espèce, entrecoupée de poursuites effrénées.
Accenteurs mouchets (Prunella modularis)
De long en long, des Perruches à collier (Psittacula krameri) sont observées au vol, perchées ou en prospection de cavités afin d’établir la prochaine saison de reproduction avec sérénité.
Perruches à collier (Psittacula krameri)
Au milieu de la multitude de chants parfois déformé par le bruit du vent entre les branches dénudées, celui de la Mésange charbonnière (Parus major ) nous parvient malgré tout, clair et net.
Après le passage au mur de miroise nous accédons au parapet qui surplombe le marais pour y contacter plusieurs Foulques macroules (Fulica atra) qui évoluent en contrebas au milieu des bernaches.
Des Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) animent le coin par des cris perçants et des acrobaties aériennes ou viennent parfois « papillonner » à la surface de l’eau pour tenter de capturer une proie.
Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus)
Ici ou là, ce sont des vols de Pigeons bisets (Columba livia) qui sont observés, quand les individus ne sont pas contactés à l’unité.
L’autre corvidé couramment rencontrer est la Pie bavarde (Pica pica) elle aussi, est omniprésente, il y en a partout, parfois en groupe de plus de vingt où l’espèce trouve un genre de sécurité par le rassemblement.
Pie bavarde (Pica pica)
La température ainsi que le ciel gris n’empêchent nullement les oiseaux de chanter, ce pourrait presque être la symphonie du bonheur à mes oreilles et une observation visuelle est immédiatement chassée par la réception d’un chant qui nous détourne du contact précédent.
Keider semble sur un nuage et ne sait où donner du regard ou de l’ouïe tellement il y a de mouvements dans l’Allée des mélèzes.
Keider !
L’autre mur d’observation nous offre un autre angle de vue sur le marais, un couple de Canard colvert (Anas platyrhynchos) évolue en contrebas de notre position, avec ce qui reste des bernaches ou des rieuses plus bruyantes que jamais.
Mésange bleue (Cyanistes caeruleus)
En comparaison, la Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) nous apparait comme un ange et plus loin, nous avons la chance extraordinaire de voir un Roitelet huppé (Regulus regulus) qui vient à Pfffff ... vraiment proche de nous^^.
Roitelet huppé (Regulus regulus)
Un autre observateur nous confie quelques infos, puis continu son chemin, de notre côté, nous rencontrons une paire de Pouillots véloces (Phylloscopus collybita), vraiment véloces.
Le superbe passereau se lance dans un concert rien que pour nous et l’observateur rencontrer plus tôt qui ne le voit pas, tellement il est proche est ravi quand nous partageons la rencontre avec lui, puis, tente même une photo à l’aide de son téléphone.
Après ce récital privé et pour trois, nous captons encore le chant du Rougegorge familier (Erithacus rubecula) à quelques distances et les yeux de Keider complémentent agréablement ce que mes oreilles ont la chance de percevoir.
Rougegorge familier (Erithacus rubecula)
Là aussi, le son qui émane de la gorge du passereau est presque lumineux au point de nous autoriser une rencontre sublime pour nous et l’objectif de mon appareil photo de faire des miracles pour un partage futur.
Nous passons derrière les radeaux artificiels du Lac de Savigny pour remonter immédiatement sur la partie qui surplombe le plan d’eau et avoir la chance de contacter les Chardonneret élégant (Carduelis carduelis), puis deux Bergeronnettes grises (Motacilla alba) au vol.
Si les secondes disparaissent rapidement dans un ciel gris, les fringiles colorés restent au sommet des grands peupliers, mais hors de notre portée pour le moment et continu à attiser notre convoitise.
Un splendide Pigeon ramier (Columba palumbus) vient se poser non loin de nous pour nous offrir un bel instant de complicité.
Pigeon ramier (Columba palumbus)
Avant de reprendre notre pérégrination, les trilles dynamiques du Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) nous parviennent, là aussi nous n’aurons le droit qu’à de rares et éphémères apparitions.
De long en long, des Merles noirs (Turdus merula) nous apparaissent tantôt en fusant d’un buisson pour nous fuir, tantôt grattant le sol pour glaner des ressources propres à leur survie.
En suivant l’Allée de la Tour Eiffel, nous passons par-dessus la voie ferrée et malgré le vent ainsi que le passage d’un train, arrivons à capter le chant particulier d’Orites à longue queue (Aegithalos caudatus) pour une séance d’observation privilégiée.
Orites à longue queue (Aegithalos caudatus)
Proche des ruchers, nous voyons un genre de bourdon butiner des bourgeons en train d’éclore, Ce qui autorise mon jeune accompagnateur à poser des myriades de questions sur la biodiversité auxquelles il me manque pas mal de réponses.
Bourdon !
En, fait il semble que ce jeune homme soit avide de connaissances et il me faudra rapidement lancer un appel pour demander une aide à d’autres animateurs afin de combler sa demande croissante.
Plus loin, de nouveaux pouillots, véloces comme il se doit et c’est peu de le dire, des chardonnerets en légions, sur une pelouse, Keider contacte à même le sol, un Pic vert (Picus viridis) et naturellement la conversation s’oriente vers le critère diagnostique principal de l’espèce.
Pic vert (Picus viridis)
Des Lapins de garenne (Oryctolagus cuniculus) sont aperçus par moment, mais ne fuyant pas vraiment notre présence, gardant simplement une distance de fuite convenable à l’espèce, mais également propre à chaque individu.
Lapin!
Je ne sais comment, nous parvenons au Parking des érables, puis longeons la gare de Villepinte, dans un sous bois, un vol incroyable de Grive mauvis (Turdus iliacus) décolle des arbres, je dirais plus d’une centaine, prêtes pour le départ vers des terres plus nordiques.
Par chance l’une d’elle se posera à quelques distances avant de repartir et le 150/600 fera encore des miracles pour l’identification certaine avec une prise de vue médiocre, mais utilisable tout de même.
Grive mauvis (Turdus iliacus)
La conversation est assez riche entre nous, cela nous permet d’avancer sans voir le temps passer au rythme des observations quand nous attaquons la zone de la pinède avec en ligne de mire les trois châteaux d’eau.
Le roulement caractéristique de la Mésange huppée (Lophophanes cristatus) nous parvient distinctement à l’oreille puis la petite merveille nous apparait, mais reste qu’elle aussi, est assez véloce.
Chaque pause de l’oiseau et une tentative de prise de vue avec des résultats plus ou moins positifs, mais qui semble parfaitement convenir à mon jeune compañero qui est ravi de telles observations.
Mésange huppée (Lophophanes cristatus)
Par contre, cela marche moins bien avec les nombreux roitelets qui évoluent dans le fouillis des fines branches , reste qu’avec l’observation faite au bord du bassin, les regrets sont nettement amoindris et c’est un euphémisme.
Là-dessus, le cri de contact du Pic épeiche (Dendrocopos major) est perçu, seulement, il est dans une zone d’épineux assez vaste et réellement impénétrable pour nous.
Pic épeiche (Dendrocopos major)
Par chance il se déplace un peu, mais j’eusse aimé une meilleure observation pour Keider qui en est à sa première rencontre avec l’espèce.
Reste que ce n’est pas tous les jours dimanche et lendemain fête et il y aura d’autres balades à n’en pas douter pour d’autres belles rencontres.
Encore Keider ^^
Pour l’heure, trois chaises disposées sur le bas côté nous invitent à une pause pour le partage excusez du peu, avec des sandwichs préparés et offerts par Keider.
Dans le peu de ciel bleu que nous voyons au-dessus de nous, une trouée nous apporte un rayon de soleil vraiment lumineux, un Épervier d’Europe (Accipiter nisus) apparaissant en contre-jour survole son territoire puis fonce en direction d’un pigeon, un ramier.
Épervier d’Europe (Accipiter nisus) type femelle.
Le rapace semble bien plus important en taille que le colombidé qui ne doit sa liberté qu’à l’apparition d’un joggeur avec un chien en liberté.
Puis l’instant d’après, un autre coureur à pied, visiblement à la peine, mais avec une musique tonitruante, avance vers nous et nous dépasse pour s’éloigner en trottinant.
Plus tard, le repas consommé, nous continuerons à marcher un moment pour arriver proche des trois châteaux d’eau.
Une des fenêtres comblées, sert de nichoir à un superbe rapace, mais pour le moment, pas l’ombre de la queue d’un pèlerin ^^
Au-dessus de nos têtes, des corneilles houspillent un oiseau visiblement plus gros qu’elles, rien de moins qu’une Buse variable (Buteo buteo) au plastron bien contrasté.
Il suffira au rapace de monter dans les pompes pour échapper facilement à ses suivantes acariâtres.
Buse variable (Buteo buteo)
L’émotion du moment passée, nous retournons sur nos pas pour nous diriger vers la première partie du parc, avec les mêmes espèces retrouvées, encore des Étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) et on en voit souvent dans leur superbe plumage étoilé.
Un Ecureuil roux (Sciurus vulgaris) traverse une allée derrière une personne qui est venue entamer une discussion avec nous au sujet des prédateurs ailés, présent par ici et surtout le crécerelle que nous n’avons pas eu la chance de rencontrer ce matin.
Nous avons bien entamé l’après-midi et nous contactons pour la première fois le Geai des chênes (Garrulus glandarius), mais l’observation ne sera que fantomatique pour nous.
Un couple de Tourterelles turques (Streptopelia decaocto), volent de branche en branche et de temps à autres un troisième oiseau de l’espèce tente de se joindre à elles, mais est aussitôt chassé.
Encore un pic, un vert se nourrissant lui aussi au sol, un mâle sans conteste au vu de la larme rouge qu’il arbore sur le côté de la tête.
Pic vert (Picus viridis)
Plus loin, le pinson des arbres ( Fringilla coelebs) et le Verdier d’Europe (Chloris chloris) allongent également notre liste par de belles rencontres avec des individus chanteurs pour chacune des espèces.
Plusieurs Grives draines (Turdus viscivorus) sont aperçues, trahies par leur chant, elles ont été repérées sans mal puis, c’est le retour du côté du bassin, avec un couple d’Ouette d'Égypte (Alopochen aegyptiaca) marchant sur la berge pour rejoindre l'eau.
Juste derrière, une puis deux Bergeronnettes des ruisseaux (Motacilla cinerea) elles sont superbes, mais insaisissables au point de vue photographique et un maigre résultat s’en fera ressentir sur la prise de vue.
Ouette d'Égypte (Alopochen aegyptiaca)
À quelques mètres, dans un arbuste en bordure du lac, une Gallinule poule d’eau (Gallinula chloropus) nettoie son plumage tout en étant perchée sur des branches ce qui nous fait un peu sourire.
Depuis plusieurs semaines, un groupe plus ou moins important de Canard souchet (Spatula clypeata ) évolue aussi bien sur les eaux du marais que sur celles du lac et bien sûr pour moi, c’est un rai plaisir de revoir Ce superbe anatidé au bec atypique.
Canard souchet (Spatula clypeata ).
Du Mur d’observations sur le marais, nous entendons nettement le cri du Râle d’eau (Rallus aquaticus) et nous tentons d’en déterminer la direction, reste que la roselière est impénétrable et refuse de livrer son secret.
À quelque distances, le chant du Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) nous fait faire demi tour et nous observons en même temps le Héron cendré (Ardea cinerea) et des Grands cormorans (Phalacrocorax carbo) à nouveaux.
Bergeronnettes des ruisseaux (Motacilla cinerea)
Nous avons pris la passerelle pour passer de l’autre côté du bassin et la chance nous sourit par la réapparition des deux bergeronnettes et bien plus proche de nous, un passant nous demande ce qu’elle a , à bouger ainsi la queue comme un balancier.
Le Grèbe huppé (Podiceps cristatus) se repose à même la surface, le bec dans les plumes et un pouillot assez véloce pour le coup, sera la dernière animation au bord de l’eau pour nous.
Sur le parking, un chardonneret me fera tourner en bourrique au point de laisser mon appareil photo à Keider pour une pixellisation de localisation.
Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) Photo de Keider avec mon appareil photo^^
Ce qui sera d’autant plus humiliant temporairement pour moi, c’est que des passants seront amusés de ma déconvenue.
Celle-ci sera définitivement oubliée en quelques minutes, masquée par les commentaires ravis de mon compagnon puis ce sera le retour à Argenteuil.
Keider réellement ravi de sa journée de balade m’offrira bien amicalement le surnom de « compadre » que j’accepterai bien volontiers puis ce sera le moment de la séparation ou nous, nous quitterons sans avoir vraiment relu la liste de nos observations de la journée.
1) Goélands argenté
2) Grive musicienne
3) Grimpereau des jardins
4) Bernaches de la Canada
5) Corneilles noires
6) Accenteurs mouchets
7) Perruches à collier
8) Mésange charbonnière
9) Foulques macroules
10) Mouettes rieuses
11) Pigeons bisets
12) Pie bavarde
13) Canard colvert
14) Pouillots véloces
15) Roitelet huppé
16) Rougegorge familier
17) Chardonneret élégant
18) Bergeronnettes grises
19) Pigeon ramier
20) Troglodyte mignon
21) Merle noir
22) Orites à longue queue
23) Pic vert
24) Grive mauvis
25) Mésange huppée
26) Pic épeiche
27) Epervier
28) Buse variable
29) Étourneaux sansonnets
30) Geai des chênes
31) Tourterelle turque
32) Grives draines
33) Ouette d’Egypte
34) Canard souchet
35) Râle d’eau
36) Grèbe castagneux
37) Héron cendré
38) Grands cormorans
39) Grèbe huppé
A) Lapin de garenne
B) Ecureuil roux
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