Séjour en Équateur : Jour 5
L’hébergement où nous sommes arrivés hier à la nuit tombante (18h30), est une ferme agricole dont les propriétaires ont modifié les activités pour se tourner vers le marché touristique qui est de plus en plus porteur en Équateur.
Un superbe repas, vu de ma fenêtre, une douche, un œil jeté sur les photos de la journée avec Mauricio et dans les bras de Morphée.
Reste que vers deux heures du matin, je me réveille, je me rappelle la présence de la piscine et je vais tranquillement me baigner et alors que je suis au milieu de l’eau, je vois passer dans un vol silencieux ce qui ne peut être qu’un rapace nocturne.
L’observation disparaît comme elle est venue, au bout d’un moment, je retourne me coucher en tournant la tête dans tous les sens histoire de dire que je n’ai pas raté un super truc.
Je suis réveillé pour de bon en entendant la douche couler, il est temps de se lever, en fait nous sommes les premiers sur le pont.
Notre chauffeur va voir son bus pour faire le ménage, même si nous le trouvons impeccable tous les jours.
En attendant que les autres membres du groupe arrivent, je vais vers la partie agricole pour avoir la chance d’observer trois Moineaux domestiques (Passer domesticus) et une ribambelle de petits passereaux non identifiés.
Là-dessus, je passe de l’autre côté de la clôture pour me retrouver dans le prés et une haie à mi-hauteur qui forme le pourtour du champ, abrite plusieurs oiseaux, ce sont des Anis à bec cannelé (Crotophaga sulcirostris).
Plus loin mes pas me conduisent sous un arbre où je crois avoir vu des silhouettes se déplacer de branche en branche.
La chance est avec moi pour une belle rencontre avec un couple de Pic de Pucheran (Melanerpes pucherani) les deux oiseaux se suivent l’un l’autre et bientôt l’un des deux offre une larve au second, tout excité par la scène, j’en rate la photo^^.
Couple de Pic de Pucheran (Melanerpes pucherani)
Le même arbre abrite des Troglodytes faciès (Campylorhynchus fasciatus) et en me retournant, je vois de l’activité dans la cour de la ferme.
C’est l’heure du déjeuner, car ce matin, on part vers sept heures pour l’une des plus grandes zones humides du secteur et celle-ci est même classée (RAMSAR).
Juste avant d’arriver à notre destination, Julien demande un arrêt à la hauteur d’une petite route en terre battue, le but une balade de quelques centaines de mètres pour une petite prospection.
A peine descendu de notre véhicule, je vois un échassier descendre vers le sol et je le regarde trop vite pour le confondre avec un ibis, un falcinelle d’autant qu’il est souvent caché par les branches.
Martine qui continue à le regarder avec ses jumelles, déclare qu’il ne s’agit pas d’un ibis, je miroise à mon tour pour observer un Courlan brun (Aramus guarauna) et tout le monde revient sur l’oiseau pour bien profiter de sa présence.
Courlan brun (Aramus guarauna)
L’ani, celui déjà vu ce matin est bien visible, également des troglodytes encore des fasciés en train de construire un énorme nid, décidément, ici tout est plus grand que chez nous.
Sur le chemin, un Vacher luisant (Molothrus bonariensis) arrache quelques herbes, notre attention est aussitôt détournée par l’apparition d’un superbe mâle de Sturnelle du Pérou (Sturnella bellicosa) dont je trouve le plumage flamboyant.
Sturnelle du Pérou (Sturnella bellicosa)
Nous avons la chance de le voir posé sur le barbelé puis sur le câble électrique de servitude et enfin dans la pâture à notre gauche.
Pas trop le temps de s’émerveiller, Julien qui a vraiment les yeux partout, localise au sommet d’un grand arbre éloigné un couple d’Elanion perlé (Gampsonyx swainsonii).
Dans la longue vue, l’image est magique les deux rapaces faisant leur toilette, est super sympa, pour la photo, il faudra revenir les oiseaux étant à une distance cosmique pour mon téléobjectif.
Élanion perlé (Gampsonyx swainsonii) loin au sommet d'un grand arbre.
Un Quiscale buissonnier (Dives warczewiczi) se pose également sur le chemin, il vient picorer quelque chose puis en un bond s’enfuit dans les végétaux bas.
Nous faisons demi-tour pour retourner vers le car, un couple de pic, encore des "Pucheran", semble nidifier et font le bonheur de ceux qui les ont ratés ce matin à la ferme.
A notre gauche, des Pigeons rousset (Patagioenas cayennensis), sur notre droite un Piaye écureuil (Piaya cayana) solitaire, se balade dans les buissons de gauche, des petits oiseaux aux teintes jaunâtres s’évanouissent rapidement.
Pigeons rousset (Patagioenas cayennensis)
Un Tyran sociable (Myiozetetes similis) attire l’œil, une Colombe de Buckley (Columbina buckleyi) se pose non loin de nous et un Tyran mélancolique (Tyrannus melancholicus) qu’il nous est impossible de sexer tellement le mâle et la femelle se ressemble.
Au moment de remonter dans le bus, julien fait un tour visuel panoramique pour dire en le montrant du doigt, c’est un élanion, mais une espèce que nous n’avons pas encore vu.
Élanion à queue blanche (Elanus leucurus).
Par réflexe, je fais plusieurs tirs photographiques sur la bête fuyante et julien identifiera le rapace comme un Élanion à queue blanche (Elanus leucurus).
Au terme de quelques kilomètres, nous arrivons à La Segua, alors là, plus rien à voir avec le littoral ou les forêts sèches.
Entrée de la zone humide RAMSAR de La Segua.
C’est une succession de grands bassins suivis d'une vaste zone humide au premier coup d’œil, on repère le Milan des marais (Rostrhamus sociabilis).
Beaucoup d’individus poses ici sur un fil en équilibre, là sur une perche plantée dans le fond de l’eau.
Milan des marais (Rostrhamus sociabilis), de première année.
Des Ibis blancs (Eudocimus albus), surtout des juvéniles Des Aigrettes bleues (Egretta caerulea) et cette fois-ci, c’est sûr, ce sont bien des Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus)
Des dizaines d’Hirondelles bleu et blanc (Notiochelidon cyanoleuca), puis à quelques distances, un Grèbe minime (Tachybaptus dominicus) que j’identifie de suite pour avoir révisé ce genre.
Encore des vachers, plusieurs Fourniers cannelles (Furnarius cinnamomeus) que nous reconnaissons tous assez facilement aussi.
Un superbe passereau « pie » passe à notre droite et se pose dans l’herbe proche d’un jardinier qui la coupe avec une débroussailleuse.
Le bruit ne dérange pas la Moucherolle aquatique (Fluvicola nengeta) qui glane derrière l’humain les insectes effrayés qui tentent de survivre dans la fuite.
Moucherolle aquatique (Fluvicola nengeta)
Peine perdue les tyrannidés couleur pie, veillent et ont des petits à nourrir semble-t-il.
Sur notre droite un couple de Martin pêcheurs verts (Chloroceryle americana) est posé sur un arbrisseau au-dessus de l’eau
à la recherche de proies pour leurs repas.
En voulant faire une meilleure observation individuelle, une participante fait fuir un superbe Héron strié (Butorides striata) que tout le monde aurait certainement voulu mieux observer, ainsi va la vie.
Héron strié (Butorides striata)
Tout le monde s’envole exceptée la moucherolle couleur blanche et noire bien moins furtive.
Les Gallinules d’Amérique (Gallinula galeata) succèdent aux Talève violacées (Porphyrio martinica) et les Jacanas noirs (Jacana jacana) sont aussi bien représentés.
Des Tyran pitanga (Megarynchus pitangua) plus loin, des Aigrettes tricolores (Egretta tricolor) un trou d’eau sur notre droite nous offre le Râle à menton blanc (Laterallus albigularis).
Au-dessus de nous dans les branches qui forment un bon pare-soleil, le Todirostre familier (Todirostrum cinereum) s’active à construire un nid pour la nichée qu’il va élever bientôt.
Todirostre familier (Todirostrum cinereum)
D’un côté du chemin, la Paruline masquée (Geothlypis trichas) est contactée, de l’autre, c’est une Paruline obscure (Leiothlypis peregrina) qui est vue plus brièvement.
Au bout du chemin, il y a un long ponton qui se termine par une placette sur pilotis pour l’observation.
Encore un petit souci de correction de la part de la même personne, (je l’ai déjà vu alors on circule^^) qui manque de faire s’envoler un superbe Héron cocoi (Ardea cocoi) qui sans l’intervention de julien aurait fuit sans conteste.
Un superbe Anhinga d’Amérique (Anhinga anhinga) est observé sur un pieu penché et avant de le voir prendre son essor assez facilement malgré sa morphologie qui ne prête pas au premier regard, à une stabilité en vol des plus certaines et pourtant, ce que la nature est bien faite.
Le Cormoran vigua (Phalacrocorax brasilianus) les ibis, des deux espèces et enfin une Grande aigrette (Ardea alba) passent tout à tour pour se poser pas trop loin de nous.
Le Grèbe à bec bigarré (Podilymbus podiceps) que nous avons découvert à notre arrivée, est toujours présent, mais il s’est éloigné pour rejoindre des eaux plus profondes semble-t-il.
Nous restons un bon moment à observer tout azimut puis nous retournons vers l’entrée de ce sanctuaire ce qui nous permet de bien revoir le Tantale d’Amérique (Mycteria americana) en vol.
Tantale d’Amérique (Mycteria americana)
Il y a avec quelques Frégates superbes (Fregata magnificens) en prime et julien de me dire "tu vois, on peut les observer loin dans les terres"^^.
Une grosse masse est facilement repérée par notre guide, l’oiseau arrive en vol direct sur nous, rien de moins qu’un Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) puis il fait un léger virage et s’éloigne de notre chemin.
Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus)
Les milans que nous observons sont pratiquement tous, des premières années, l’un d’eux et un magnifique adulte et je prends plaisir à le photographier lors de son deuxième passage proche de nous.
Sur le chemin du retour, les Échasses d’Amérique (Himantopus mexicanus) sont au reposoir, tout comme les Sternes hansel (Gelochelidon nilotica) en plumage intermédiaire.
Milan des marais (Rostrhamus sociabilis)
Un unique Sporophile talasco (Sporophila telasco) est contacté, la Colombe à bec jaune (Columbina cruziana) et observée en bande proche des habitations et au sol, alors que l’on nous offre à tous, une noix de coco fraîche pour en boire le contenu à la paille.
Après avoir rejoint notre chauffeur, nous nous dirigeons vers Mindo et en route, nous faisons une halte pour observer dans un minuscule trou d’eau des Dendrocygnes à ventre noir (Dendrocygna autumnalis) ainsi que leurs proches cousins les Dendrocygnes Fauves (Dendrocygna bicolor).
Dommage pour la distance, cela restera un beau souvenir dans la longue vue.
Chaque ralentisseur et ils sont légions dans ce pays, est agrémenté de son cortège de vendeurs ambulants.
Sur le bord de la route, il est fréquent de voir des fèves de chocolat sécher à même le sol au soleil puis nous arrivons dans une ville pour se restaurer vers 14 heures.
Fèves de chocolat sur le bord de la route.
Installés sous une espèce de patio, nous regardons les colibris monumentaux qui servent de décoration et parfois d’anciens pots de fleurs.
Les discussions vont bon train et alors que nous attendons nos plats, Mauricio lève l’indexe pour m’indique une direction derrière moi.
Je me retourne doucement scrute jusqu’au fond du jardin et ne comprenant pas ce qu’il veut me monter, je me retourne vers lui pour le voir insister.
Je cherche à nouveau et le mouvement d’un gros oiseau sur une branche me permet de contacter du regard une splendide femelle de Milan-bec-en-croc (Chondrohierax uncinatus).
Femelle de Milan-bec-en-croc (Chondrohierax uncinatus).
Bien sûr j’informe tout le monde de l’observation et comme j’ai conservé mon appareil photo avec moi, je demande à julien et obtiens l’autorisation de tirer le portrait de la belle emplumée.
Depuis Confucius, rien n’a vraiment changé, le sage montre la lune et il faut regarder la lune, pas le doigt.
En attendant, l’observation reste simplement magique et pour donner un peu de contraste, des Tangaras évêques (Thraupis episcopus) ainsi que des Touis célestes (Forpus coelestis) approchent à faible distance.
Tangara évêque (Thraupis episcopus)
Après le repas, nous reprenons la route pour notre prochain hébergement, il y a quelques rares Buses de Harris (Parabuteo unicinctus) sur les poteaux qui longent la voie routière, les Urubus noirs (Coragyps atratus) sont légions posés ou en vol.
Au bout d’un long moment, nous attaquons une montée significative, le paysage change du tout au tout, le climat aussi.
Nous avons rendez-vous avec un genre de guide locale pour aller sur un site pour tenter devoir une espèce particulière.
Après avoir pris au passage ledit guide, notre chauffeur emmène son bus sur des chemins chaotiques où il ne me viendrait même pas à l’idée de circuler avec mon C4 Picasso.
Mauricio fini par stopper, mais ce n’est pas la fin de nos pérégrinations il nous faut monter une voie d’axée en terre détrempée qui glisse à souhait.
Julien nous informe des risques et nous convie à la plus grande prudence, puis après une ascension qui me semble durer une éternité, nous atteignons notre but, mais pas l’ombre de la queue d’une coracine fut ce t’elle casquée.
Mes genoux me font horriblement souffrir et ce n’est pas le superbe Manakin aux ailes d'or (Masius chrysopterus) ou les Sylphes à queue violette (Aglaiocercus coelestis) qui arrangeront ma situation.
Sylphes à queue violette (Aglaiocercus coelestis)
Il commence à faire furieusement sombre, nous devons entamer la descente pour rejoindre le bus, pour quitter cette zone fantomatique envahie maintenant par une brume de plus en plus dense.
Julien est encore plus vigilant qu’à la montée, malgré ces conseils, je glisse et mon appareil photo prend de belles couleurs de la terre locale je passerais un bon moment à le nettoyer en soirée^^
Encore une fois, Mauricio conduit son bus de main de maître en évitant tous les pièges du chemin dans le noir et au moment où il débouche en freinant d’un virage, un engoulevent est pris dans les phares pour une vision éphémère.
Enfin la route, la vraie, puis après, notre logement et ici, c’est la région du Choco équatorien installé en forêt humide à 1200 mètres d’altitude.
1) Moineaux domestiques
2) Anis à bec cannelé
3) Pic de Pucheran ●
4) Troglodytes faciès
5) Courlan brun ●
6) Vacher luisant
7) Elanion perlé ●
8) Quiscale buissonnier ●
9) Pigeons rousset
10) Piaye écureuil
11) Tyran sociable
12) Colombe de Buckley
13) Tyran mélancolique
14) Elanion à queue blanche ●
15) Milan des marais
16) Ibis blancs
17 Aigrettes bleues
18) Ibis falcinelle
19) Hirondelles bleu et blanc
20) Grèbe minime ●
21) Fourniers cannelles
22) Moucherolle aquatique ●
23) Martin pêcheurs verts
24) Héron strié
25) Gallinules d’Amérique
26) Talèves violacées
27) Jacanas noirs
28) Aigrettes neigeuses
29) Tyran pitanga
30) Aigrettes tricolores
31) Râle à menton blanc ●
32) Paruline masquée
33) Paruline obscure
34) Héron cocoi
35) Anhinga d’Amérique
36) Cormoran vigua
37) Grande aigrette
38) Grèbe à bec bigarré
39) Tantale d’Amérique
40) Frégates superbes
41) Balbuzard pêcheur
42) Échasses d’Amérique
43) Sternes hansel
44) Sporophile talasco ●
45) Colombe à bec jaune
46) Dendrocygnes à ventre noir
47) Dendrocygnes Fauve
48) Milan-bec-en-croc ●
49) Tangaras évêques
50) Touis célestes
51) Buses de Harris
52) Urubus noirs
53) Manakin aux ailes d'or
54) Sylphes à queue violette
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