Oiseaux-balades

Oiseaux-balades

Séjour en Équateur : Jour 15

                   

Ce matin, le programme prévoit une nouvelle séance d’observation à partir de la tour située en forêt pour une miroise au-dessus de la canopée.

                   

Une fois le groupe reconstitué autour du petit déjeuner, Julien, notre guide, nous annonce la couleur pour la journée et presque tout le monde se prend à espérer de beaux moments de partages.

                   

À la fin de la collation matinale toute l’assemblée s’éparpille vers les chambres respectives et nous, nous équipons en conséquence, car il va falloir marcher sur le sentier forestier encore imbiber de la dernière pluie nocturne.

                   

Le chemin est étroit et encore un peu assombri par le manque de luminosité, il y a bien quelques observations d’oiseaux, mais les membres en queue de pelletons n’ont pas le loisir de la rencontre comme ceux de devant

                   

Les bruissements sont étouffés, presque en sourdine, puis un cri plus fort et un autre, le tempo est assuré par des myriade d’insectes invisibles et cette symphonie du vivant ravi l’ensemble du groupe.

                   

L’ascension de l’édifice vertical ne pose pas de problème et nous nous installons pour un bon moment chacun scrutant pour découvrir la prochaine espèce à annoncer.

                   

Reste que le phénomène de condensation naturelle créé une brume assez dense voir palpable et les seuls oiseaux que nous lorgnons sont ceux qui se perchent au fait des grands arbres un peu au-dessus du brouillard.

 

De gros oiseaux comme le Toucan à bec rouge (Ramphastos tucanus) ou le Geai violacé (Cyanocorax violaceus) seul ou en trio.

        

Toucan à bec rouge (Ramphastos tucanus)

           

Il y a un petit moment que nous sommes en place et sur notre droite, dans l’épaisseur des différents rideaux de végétation, il semble y avoir de l’agitation un peu en contrebas de la plateforme où nous sommes perchés.

                   

Apparemment, un groupe de « gros » oiseaux se déplace de branche en branche jusqu’à venir à une grosse dizaine de mètres de nous, Julien qui a déjà reconnu les cris de l’espèce nous annonce des ortalides.

                   

L’excitation monte d’un cran d’autant qu’une large percée dans la végétation face à nous, devrait nous offrir une sublime rencontre.

                   

Il n’en est rien, pour une raison inconnue, le groupe de volatiles, fait demi tour à la déception générale.

                   

Les Cassiques roussâtres (Psarocolius angustifrons) viennent en curieux et se perchent à une quinzaine de mètres à notre hauteur sur un arbre dégagé, que du bonheur pour la miroise.

         

Cassiques roussâtres (Psarocolius angustifrons)

          

Les curieux cassiques dans l’arbre face à nous, sont partis depuis un bon moment et la place est récupérée par un lumineux Pic à chevron d’or (Melanerpes cruentatus).

                   

La tour dépasse largement le toit de la forêt environnante, mais les arbres derrière notre position, sont encore plus hauts et accueillent entre autre un incroyable Grimpar nassican (Nasica longirostris) avec son bec démesuré.

         

Grimpar nassican (Nasica longirostris)

          

Au loin, les plumes sous-caudales rouge vif des toucans restent parfaitement visibles malgré la distance et la végétation commence à retrouver de l’animation pour se calmer à nouveau.

                   

Le réchauffement de l’atmosphère augmente et intensifie l’épaisseur de la brume pour ensuite la dissiper peu à peu et au terme d’un moment plus ou moins long de marasme aviaire s’installe et c’est  l’instant que Julien et son homologue colombien choisissent pour proposer une balade en forêt.

                   

Plusieurs personnes font donc le choix d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte de notre côté.

         

Caiques maipouri (Pionites melanocephalus)

          

Pour nous, notre patience est récompensée par l’apparition d’un splendide perroquet, en fait, ils sont même deux, rien de moins qu’e des  Caiques maipouri (Pionites melanocephalus).

                   

Le trio de geais revient vers nous pour une séance de spectacle rien que pour nous, puis dans une autre direction, c’est un Calliste varié (Tangara velia) qui se pose au sommet d’un végétal.

          

Geai violacé (Cyanocorax violaceus).

         

L’instant d’après, des passereaux de cette espèce, visitent des broméliacées, étranges plantes épiphytes qui poussent sur les arbres entre autre et accueillent elles même une micro faune.

                   

Les corvidés  quittent leur arbre pour passer à un autre et sont immédiatement remplacés par des Guit-guit céruléens (Cyanerpes caeruleus) qui semblaient entendre leur tour, camouflés à quelques distances dans la végétation.

                   

Loin et bien plus bas, dans une trouée, un couple d’Araçari d’Azara (Pteroglossus azara) se livrent à des offrandes mutuelles de nourriture, leurs échanges terminés, ils s’éloigneront encore plus pour finir par disparaitre définitivement.

         

Araçari d’Azara (Pteroglossus azara).

          

Le paysage, vu de notre position est hallucinant de verdure, ici, il est facile de prendre conscience que nous sommes bien petits face à la nature.

                   

La réalité de la situation se manifeste par le retour d’un geai bien plus proche que les précédentes apparitions de l’espèce, il est vraiment sublime et nous devons aussi attiser la curiosité de cet intelligent corvidé.

                   

L’une d’entre nous profite de ce moment de calme pour prendre ses aises, ici, pas de reproche sur la tenue vestimentaire de toutes façons, l’attention se dirige vers un mouvement dans les branches.

         

confort perso.

                            

Un oiseau assez gros nous épie depuis quelques instants, à notre tour nous le fixons avec l’aide de nos jumelles pour déterminer un Araçari multibande (Pteroglossus pluricinctus) haut en couleur puis c’est au tour du caïque de se rapprocher, vraiment près.

               

Araçari multibande (Pteroglossus pluricinctus).

                   

En face, l’araçari se contorsionne sur une branche pour arracher des fruits à consommer et son butin dans le bec, s’envole pour le déguster à l’abri de ses congénères.

                   

Dans ce paradis végétal les papillons ne sont pas en reste, Malou m’incite à en faire plus souvent l’observation et c’est vrai qu’ils sont magnifiques pour la plupart.

          

         

Il y a de l’activité dans une espèce de « palmier » en face de nous, le beau pic est de retour et tambourine le tronc de temps autre et dans le panache du même arbre, des Callistes à sourcils clairs (Tangara callophrys) virevoltent dans les branches.

                   

Le chuintement d’un rapace nous invite à une recherche, vaine durant un bon moment et pour cause, la Buse à gros bec (Rupornis magnirostris) s’est perché bien plus proche de nous que nous ne le pensions, en fait on la cherchait vraiment plus loin.

         

Buse à gros bec (Rupornis magnirostris)

          

Des vibrations montent du pied de la tour en même temps que nous entendons les voix de nos compagnons de voyage qui nous rejoignent après leur petit tour en sous-bois et c’est l’échange de la liste des espèces observées dans ces deux milieux proches, mais vraiment différents.

                   

Nous quittons l’endroit et sur le chemin vers le marais, un groupe de Tangaras masqués (Ramphocelus nigrogularis) est rencontré, la miroise est magique.

                   

Encore de splendides papillons sont observés et sur la partie humide du marais, le Tyran quiquivi (Pitangus sulphuratus) et le Cassique cul-jaune (Cacicus cela) animent les débats par des cris et des envols bruyants.

          

Cassique cul-jaune (Cacicus cela)

         

A l’approche du lodge principal, le Troglodyte familier (Troglodytes aedon) est aperçu de belle manière ainsi que plusieurs Anis à bec lisses (Crotophaga ani).

                   

Plus loin, c’est un Tangara à bec d’argent (Ramphocelus carbo), une femelle seule qui sera au centre de nos regards éclipsés par l’arrivée d’un flamboyant cousin masqué.

                   

Le retour vers les chambres, conclura cette superbe matinée d’observation et pendant le moment de détente avant le repas, nous aurons le plaisir d’avoir une invitée spéciale entre les verres.

                   

Sur la table basse, une tarentule en miniature, un "bébé" d’une espèce non identifiée, mais qui nous fascinera un petit moment.

                   

La pose du repas, permet à certains de pouvoir observer les petits singes qui se sont habitués à venir sur la place de nourrissage qui leur est dédié.

                   

L’excellent repas convivial nous permet des échanges sur les observations de la matinée ainsi que le souvenir par les photos prises à plus de 25 mètres perchés au-dessus du sol. 

                   

Un Tangara pillurion (Cissopis leverianus) est rapidement observé et  si je n’en avais pas eu une bonne miroise plus tôt, je m’en serais senti frustré tellement celle-ci fut éphémère.

                   

Julien nous rassemble et nous propose une nouvelle balade en forêt, dans un autre coin de la propriété du lodge et le début de la balade commence par une portion en barque sur un bras mort.

                   

L’abri de l’embarcadère sert de dortoir à une petite colonie de chauve-souris puis nous montons dans de petites pirogues sous l’œil attentif d’un Tyran mélancolique (Tyrannus melancholicus).

        

chauve-souris

           

Un Trogon à queue blanche (Trogon viridis) est capté du regard, c’est une véritable merveille et j’adore la façon dont il aborde son environnement en déplaçant sa tête comme au ralenti dans un mouvement millimétrique.

                   

Plus loin, c’est un Dacnis bleu (Dacnis cayana) qui s’approche puis s’enfuit avant que je ne puisse lui tirer le portrait, c’est également le cas de plusieurs habitant de la forêt qui sont sans cesse en mouvement, en fait il y a des oiseaux partout, mais il faut choisir entre l’observation et la photo.

                   

A un moment durant la marche, le guide colombien nous décrit des termitières et le rôle de ces insectes au sein de l’écosystème de la forêt puis soudain, demande le silence, il vient d’entendre un cri qu’il semble être le seul à avoir reconnu.

                   

Il explique l’approche d’un oiseau particulier et son jeune adjoint se rapproche de lui, puis tous deux se mettent à scruter la frondaison au-dessus de nous pour nous montrer enfin un splendide Toucanet de Reinwardt (Selenidera reinwardtii).

        

Toucanet de Reinwardt (Selenidera reinwardtii). 

           

La rencontre est somptueuse pour un mâle de l’espèce qui est en phase de période nuptiale à ce qui semble, car il adopte une gestuelle caractéristique pour ce que précisent nos guides et le jeune colombien m’aide à me positionner discrètement pour que je puisse faire quelques belles photos souvenir de la rencontre.

                   

Je lui montre ma prise de vue qui est immédiatement accueillie par la levée de son pouce dans un geste positif accompagné d’un grand sourire de contentement pour moi.

                    

Toucanet de Reinwardt (Selenidera reinwardtii).

                   

Un léger mouvement sur notre droite serait presque passé pour inaperçu si le Pic mordoré (Celeus elegans) qui se trouvait là n’avait continué son ascension le long de son tronc pour disparaitre complètement en tournant autour.

                   

L’après-midi étant bien entamé, le retour vers les pirogues est engagé et ceux de devant avancent d’un bon pas et donc les observations deviennent plus rares ou plus furtives, l’appel du ventre semble le plus fort.

                   

Puis c’est l’arrivée à l’écolodge pour un instant de partage, avant le repas à la grande table avec à l’idée une nouvelle sortie nocturne cette fois-ci sur le cours d’eau adjacent.

   

Pic de Malherbe (Campephilus melanoleucos)

                                       

Sur l’onde, c’est à nouveau complètement différent, une espèce de sérénité s’installe alors que les embarcations avancent au rythme lent des mouvements des pagaies, puis c’est le branle -bas de combat, un Pic de Malherbe (Campephilus melanoleucos) est contacté difficilement, mais on y arrive.

                   

Plus loin, nous pénétrons sur le territoire d’un couple de Chouette à lunettes (Pulsatrix perspicillata) rien que ça, la tombée de la nuit est pour ces prédateurs ailés début de leur activité nocturnes.

         

Chouette à lunettes (Pulsatrix perspicillata)

          

Pour nous, c’est une rencontre inespérée que la mémoire rétinienne gardera un long moment gravé comme un beau mirage.

                   

Nous accostons sur le ponton qui mène à la lagune privée sans aller plus loin, cela semble trop dangereux de pénétrer plus en avant dans le sous bois avec un pénombre totale.

                   

Johny, le jeune guide colombien capture une grenouille d’une taille réellement impressionnante , puis la montre à qui veut la voire avant de la relâcher.

                   

A contrecœur, c’est le retour à l’écolodge par le petit canal avec pour seule lumière, le faisceau des lampes troches ainsi que le scintillement de  myriades de lucioles pour un nouvel instant de partage, avant la douche et le couchage avec à nouveau les bruits de la vie nocturne environnante pour berceuse sur une journée encore bien remplie.

 

 

1) Toucan à bec rouge

2) Geai violacé

3) Cassiques roussâtres

4) Pic à chevron d’or

5)Grimpar nassican

6) Caique maipouri

7) Calliste varié

8) Guit-guit céruléens

9) Araçari d’Azara

10) Araçari multibande

11) Callistes à sourcils clairs

12)  Buse à gros bec

13) Tangaras masqués

14) Tyran quiquivi

15) Cassique cul jaune

16 Troglodyte familier

17) Anis à bec lisses

18) Tangara à bec d’argent

19) Tangara pilurion

20)Tyran mélancolique

21) Trogon à queue blanche

22) Toucanet de Reinwardt

23) Dacnis bleu

24) Pic mordoré

25) Pic de Malherbe

26) Chouette à lunettes

 



27/10/2020
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