Balade à l’île Saint-Germain le 11/02/2018
Avec la fermeture raisonnable de presque tous les parcs et jardins sous la juridiction de la ville de Paris pour cause de chutes importantes de neige, la nécropole de Thiais n’échappe pas à la règle, ce qui ne fait pas du tout mon affaire.
J’envoie donc un message la veille à Mihaela et Alain pour leur dire que le dimanche je ferais un tour sur le Parc de l'île Saint-Germain.
Je suis tout heureux quand j’arrive sur place, ce n’est que du beau temps.
Je ne suis pas encore garé que mon téléphone sonne et Alain de m’annoncer qu’il est sur place.
Je trouve le stationnement idéal sous la façade de l’immeuble de Canal + et de partir à pied pour retrouver mon compagnon de promenade.
En fait, lui s’est garé à l’opposé de l’île sur l’autre entrée, mais ce n’est pas grand-chose, nous sommes contents de nous retrouver là.
Les premières Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) sont aperçues, ainsi qu’un Goéland argenté (Larus argentatus) nous en observerons quelques autres au cours de la matinée.
Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus)
Alain aimerait prendre vers ce qui fait office de belvédère pour bénéficier d’une vue panoramique du site.
Ici ou là, il reste des reliquats de neige, mais le très beau temps fait sortir aussi bien les gens que les fleurs et il y a pas mal de monde.
Une Mésange charbonnière (Parus major) tente de se réchauffer avec les rayons du soleil qui donne une belle lumière, mais peu de chaleur.
Mésange charbonnière (Parus major)
Dans le fouillis des fines branches, un oiseau sombre a du mal à être identifié, mais au final ce ne sera rien de plus qu’une femelle de Merle noir (Turdus merula).
L’avantage de l’absence de couverture foliaire est que l’image arrive pratiquement en même temps que le son, quand il y en a un.
C’est donc une bonne période pour s’entrainer à reconnaître aussi bien au chant qu’à la vue sur les espèces rencontrées.
Mon compagnon de balade décortique les critères diagnostiques des colombidés rencontrés, une paire ou un couple de Pigeons ramiers (Columba palumbus) se nourrissant au sol est observé en détail.
Pigeons ramiers (Columba palumbus)
Nous traversons ce qui semble être des petits jardins où plusieurs Mésanges bleues (Cyanistes caeruleus) passent de branche en branche avec des cris de suite identifiés, ce qui semble ravir un promeneur.
Un peu plus loin c’est un merle qui nous amuse par sa façon de chercher sa nourriture.
Il prend des paquets de feuilles mortes dans son bec et les dépose à quelque distance, revient et scrute le sol à la recherche d’un aliment invisible pour nous.
Ici ou là, les Pies bavardes (Pica pica) se font entendre, elles semblent omniprésente sur l’île.
D’autres cris plus aigus nous annoncent l’arrivée d’un groupe de Mésanges à longue queue (Aegithalos caudatus) et personnellement j’adore admirer les acrobaties pendulaires de ces petits passereaux.
Nous passons un petit moment à regarder ces minuscules oiseaux qui portent bien leur nom , mais qui techniquement ne sont pas vraiment des mésanges, qu’importe, le spectacle de leur évolution nous enchante.
Mésanges à longue queue (Aegithalos caudatus)
De rare Pigeons biset (Columba livia) sont aperçus au vol, nous n’en verrons pas plus de dix sur la promenade.
L’agaçant Étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) imite à la perfection d'autres passereaux, quand il ne remplit pas l’atmosphère de ses propres gazouillis.
Composé de couleur vert bouteille et pourpre iridescente avec des pointes de plumes beige clair qui apparaissent blanches à bonne distance.
Un autre corvidé parfaitement reconnaissable nous apparaît alors qu’il arpente le sol, la Corneille noire (Corvus corone) habituée des parcs et jardins urbains est présente dans ce superbe espace végétal au cœur de la métropole parisienne.
Le cri de plusieurs Perruches à colliers (Psittacula krameri) est perçu alors qu’un groupe de plusieurs de ces oiseaux couleur sinople passe au vol puissant et tendu.
Nous approchons d’un petit jardin dont l’un des coins est équipé d’une petite tonnelle en dur, mais je perçois un petit chant fluté et j’entraine mon compagnon, à la recherche du propriétaire de l’émission sonore.
L’espèce que je suis venu tenter d’observer ce matin est bien présente et à force de recherches, je finis par découvrir la forme caractéristique du Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula) dans un enchevêtrement de fines branches.
L’oiseau et en parfait contre-jour, et la déception pourrait se lire sur mon visage, nous n’avons localisé que la femelle, pourtant c’était bien le chant du mâle que j’avais capté.
Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula) femelle.
Alain décide de contourner le paquet d’arbres pour avoir une autre vue de la scène et je le rappelle pour lui dire que j’aperçois enfin la jolie couleur rosée de la poitrine de l’oiseau que nous cherchions.
Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula) mâle.
Tout à mon observation magique, je m’autorise tout de même à prêter ma paire de jumelles à un couple de passants curieux afin qu’ils puissent profiter de ce superbe spectacle.
Nous restons là un bon moment et Alain dispense quelques détails techniques alors que je regarde les deux oiseaux consommer des bourgeons à peines éclos.
Pratiquement en même temps nous captons le chant de l’Accenteur mouchet (Prunella modularis) et bien sûr nous cherchons proche du sol le petit chanteur excité.
Peine perdue puis un second lui répond, nous faisons volte-face et Alain voit un projectile marron foncé à raz du sol, prendre deux mètres de hauteur pour venir se fixer sur un arbrisseau.
L’oiseau est parfaitement visible, nous le laissons se calmer, apparemment, il ne tolère pas la présence d’un autre mâle de son espèce sur ce qu’il croit être son territoire.
Accenteur mouchet (Prunella modularis) mâle et chanteur.
La trêve hivernale semble bien finie avec l’arrivée des premiers rayons de soleil.
Je me déplace pour avoir l’astre solaire dans le dos et tenter de pixéliser le fruit de ma convoitise.
Étant un piètre photographe, je me dois de compter sur la complaisance de nos amis ailés si je veux leur tirer le portrait correctement.
Là aussi, nous passerons de longues minutes à écouter la joute sonore des deux protagonistes dans ce duel de la voix pour notre bon plaisir.
Plus loin, mon compagnon repère un truc dans le branchage, à environ 2,50 du sol et à trois mètres au plus du sentier.
Ovoïde, hirsute et de couleur rosée pâle sous la belle lumière, tout y passe, peluche, faucon chiffon, qu’est-ce donc ?
Enfin, le machin bouge un peu, est-ce le léger vent qui l’agite, mais non, dans le prolongement de la masse et sous le nouvel angle, une queue apparaît.
Geai des chênes (Garrulus glandarius)
Pour moi, plus de doute possible, nous avons là un Geai des chênes (Garrulus glandarius) en boule !
Sortant la tête du plumage, nous nous observons mutuellement et l’oiseau de ranger tranquillement des plumes pour un alignement parfait de son habit.
La possibilité de l’observation à une distance aussi faible nous émerveille et on en parlera un bon moment après que le corvidé est décidé de s’envoler.
Encore des perruches, posées ou en vol et une superbe apparition du Rougegorge familier (Erithacus rubecula), nous avions déjà capté son chant, il y a déjà un moment, mais sans le voir vraiment.
Rougegorge familier (Erithacus rubecula),
Ici également, une partie du parc est fermée, nous contournons donc pour arriver au niveau de la sortie et nous avons une vue plongeante sur la mare.
Quelques Moineaux domestiques (Passer domesticus) sont perchés dans les buissons, mais ne sont vraiment identifiables qu’à l’aide des jumelles, ils semblent transits par le froid.
Moineaux domestiques (Passer domesticus)
Une grosse masse sombre passe au-dessus de nous et s’éloigne en planant les ailes fléchies, le Grand cormoran (Phalacrocorax carbo) que je viens d’apercevoir va aller se poser sur le bras de la Seine.
Grand cormoran (Phalacrocorax carbo)
Alain me montre un passereau, je venais d’entendre son chant inimitable, un puis deux Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis) passent au-dessus du plan d’eau.
Un Pic vert (Picus viridis) se pose au sol et commence à fouiller de son bec la terre meuble, j’attends de voir les deux côtés de la tête pour m’assurer qu’il s’agît bien d’une femelle.
Pic vert (Picus viridis) femelle.
Une mésaventure dans un célèbre bois parisien l’année passée m’avait un peu déstabilisé par la présence d’un pic de cette espèce portant une « larme » noire d’un côté et rouge de l’autre.
Cela amuse encore certains participants dont je suis, qui pensent « où voulez-vous que cela se passe ailleurs qu’au bois de Boulogne, un truc pareil » !
Pour le moment des Pinsons des arbres (Fringilla coelebs) évoluent dans les buissons, en fait des boules de graisse ont été accrochées et cela aide les passereaux à surmonter le manque de nourriture naturelle, imposé par la période hivernale.
Nous empruntons l’allée entre le parc et, ce qui semble être une école, nous avons toujours un visuel sur la mare et au bout, avant de tourner à droite, des Tarins des aulnes (Spinus spinus) sont parfaitement entendus, nous les apercevrons seulement au moment de leurs envols.
Le chant du Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) nous parvient une nouvelle fois, le minuscule passereau ne traine pas, fait une apparition et disparaît tout aussi rapidement.
Alain propose de descendre le long des quais, la crue récente a bien baissé et il aimerait voir un si l’on peut observer un oiseau en particulier.
Dans les arbres qui bordent la rive, des cris qui nous viennent de partout, ce sont des longues queues, des mésanges, s’entend bien.
Des Mésanges à longue queue partout!
Il semble y en avoir partout et Alain et moi ne savons où donner de la tête, même pour les plus proches qui se trouve à moins de deux mètres de nous.
J’ai un mal de chien à les pixéliser ce qui amuse mon compagnon, qui me lance des « là, celle-ci ne bouge pas et de dire la même chose pour une autre, quand la précédente n’est plus à sa place ! »
Puis levant la tête, il me montre trois de ces oiseaux accrochés à la partie verticale d’un balcon.
Mésanges à longue queue (Aegithalos caudatus)
Les gens qui habitent là ont tout simplement accroché des boules de nourriture qui attirent les mésanges entre autres.
Le passage sur le quai devient très rapidement impraticable, en effet si l’eau s'est retirée, il demeure une épaisseur de presque cinq centimètres de limon dans laquelle nous nous enfonçons sans problème.
Nous rebroussons chemin rapidement et je cherche une flaque d’eau pour nettoyer mes chaussures souillées par la boue.
Les premières sont totalement gelées, j’en trouve une et Alain vient faire de même, puis nous retournons vers le parc.
Dans la zone "protégée", nous voyons un jogger courir et quand il passe à notre portée, je l’interpelle pour lui demander comment il est arrivé là, mais celui-ci ne daigne pas nous répondre et continu son jogging.
À ce moment-là, un couple de Canard colvert (Anas platyrhynchos) décolle, décrit un grand arc pour aller se poser sur le fleuve tout proche.
L’heure avançant, nous décidons d’aller vers le centre hippique pour y trouver à manger, en chemin nous revoyons le jogger une nouvelle halte en surplomb de la mare et là un haut-le-cœur.
Le scan avec les jumelles permet d’accrocher un turdidé au sol, avec une esquisse de croissant plus clair sur la poitrine, la psychose s’installe, ne quittons surtout pas l’animal des yeux, mais celui-ci se défile.
Un coup sous les buissons, l’autre de dos puis un envol au-dessus de la mare et une disparition dans les arbustes d’en face.
Nous tentons de contourner la zone de protection temporaire, le coureur est toujours dans son exercice, nous nous demandons par où il est passé et nous gardons à l’esprit l’endroit où le « merle » a disparu.
Nous décidons d’emboiter le pas au sportif, en moins rapide s’entendant bien et enjambant la petite barrière qui se trouve devant nous faute d’avoir trouvé l'axé par lequel il est entré.
Nous n’avons fait que quelques pas et nous avons la chance d’observer un Pic épeiche (Dendrocopos major), superbe, d’abord perché, puis ensuite en vol alors qui disparaît à notre regard.
Un promeneur nous houspille en hurlant des mots incompréhensibles et au bout de quelques instants, tels deux enfants pris la main dans le sac, nous sommes interpellés de façon très courtoise, mais ferme par deux techniciens du parc.
Nous leur expliquons notre démarche, ils comprennent parfaitement la situation, mais en même temps nous demandent de sortir de la zone fermée en nous indiquant la marche à suivre pour obtenir l’autorisation d’entrée afin de poursuivre les recensements ornithologiques.
Là-dessus le coureur refait son apparition et l’attention les deux agents se focalisent, sur lui ce qui nous permet d’observer un geai puis deux.
Le troglodyte est à nouveau entendu, mais pas observé, nous nous dirigeons vers le club hippique et j’aperçois un Roitelet huppé (Regulus regulus) après l’avoir entendu.
Roitelet huppé (Regulus regulus)
Arrivé devant l’entrée latérale du parc, nous en profitons pour aller vers le pont et de là observer le bras de Seine où des cormorans sont en pêche, des grands bien sûr et entendre le cri de la Foulque macroule (Fulica atra), mais sans l’apercevoir .
Le point repas ne nous inspire pas plus que cela, d’autant que le passant qui nous a invectivés plus tôt se trouve attablé, alors nous décidons d’aller plus loin.
Nous remontons l’allée qui longe le fleuve et rencontrons les mêmes espèces avec une très bonne activité pour les traine-buissons.
En fait, nous refaisons une partie de notre parcours de la matinée, mais cette fois-ci le ventre vide, c’est qu’il commence à se faire tard.
Nous repassons sur le « spot » des bouvreuils, ils sont toujours là à moins de cinq mètres où ils se trouvaient ce matin, le mâle se gavant toujours de bourgeons.
Le jardinet avec la tonnelle nous laisse entendre les mêmes passereaux et plus loin les abords de la mare accueillent les mêmes oiseaux vus un peu plus tôt.
Nous sortons du parc à la recherche d’un endroit pour manger, l’accueil dans une brasserie est plutôt mitigé, le groupe de personnes qui se trouve là lance des blagues quand ils voient mon appareil photo.
Et le serveur, qui ne sert pas le dimanche, nous envoie dans une direction où il n’y a pas d’endroit pour se restaurer et nous ne trouvons pas cela très sympa.
Nous finissons par en trouver un et là l’accueil est parfait, le repas partager avec Alain est à la hauteur de nos attentes, ce sera un coin à retenir pour les balades sur le Parc de l’île saint Germain.
Côté recensement ornithologique, une collecte de 25 espèces pour une belle matinée ensoleillée avec un compagnon passionné et agréable.
1) Mouette rieuses
2) Goéland argenté
3) Mésange charbonnière
4) Merle noir
5) Pigeons ramiers
6) Mésange bleues
7) Pie bavardes
8) Mésange à longue queue
9) Pigeons biset
10) Étourneau sansonnet
11) Corneille noire
12) Perruches à colliers
13) Bouvreuil pivoine
14) Accenteur mouchet
15) Geai des chênes
16) Rougegorge familier
17) Moineaux domestiques
18) Grand cormoran
19) Chardonneret élégant
20) Pic vert
21) Pinsons des arbres
22) Tarins des aulnes
23) Troglodyte mignon
24) Canard colvert
25) Foulque macroule
A découvrir aussi
- Balade sur la plaine de chanfroy le 21-02-2021
- Nouvelle Balade au Parc du Sausset.
- Un Colombien au Parc du Sausset
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 104 autres membres