Oiseaux-balades

Oiseaux-balades

Séjour en Équateur : Jour 8

                     

Ce matin, levé vers cinq heures, la douche expédiée je sors assez rapidement, le programme est simple, rejoindre à quelques dizaines de kilomètres d’ici notre nouvel hébergement.

    

Quand le déjeuner est pris, les bagages amenés au pied du bus, je jette un dernier cou d’œil aux Hirondelles bleues et blancs (Notiochelidon cyanoleuca ) qui s’étirent sur le câble électrique.

  

UE8A1869 Hirondelle beue et blanc.jpgHirondelle bleue et blanc (Notiochelidon cyanoleuca )
    

Quelques passereaux bougent dans les buissons et commencent à remplir l’atmosphère de chants aussi sympathiques que mélodieux, donnant à cette joyeuse cacophonie toutes ses lettres de noblesse.

    

Un Tangara à gallons blancs (Tachyphonus rufus) est aperçu ainsi que quelques martinets, haut dans le ciel, puis nous montons dans notre moyen de transport non sans lancer un mot agréable à Mauricio, notre chauffeur du moment.

    

Alors qu’il fait encore un peu sombre, nous faisons un arrêt sur un site dédié à l’ornithologie et le premier oiseau-mouche que je vois est un Sylphe à queue violette (Aglaiocercus coelestis ) aisément reconnaissable malgré le peu de lumière.

    

Je m’attarde un peu pour l’observer en détail et au bout d’un petit moment, je constate que mes collatéraux ont tous disparu, guide compris.

     

Derrière le petit bâtiment, il y a un nouveau chemin qui conduit à un premier observatoire, tous les observateurs de mon groupe, sont installés dans une semi-pénombre, il ne reste qu’un siège tout à droite.

     

Je me faufile en silence à cette place qui se trouve être pile en face d’un gros montant vertical et je commence à faire mes premières vraies observations de la journée.

    

Ici, un Troglodyte à poitrine grise (Henicorhina leucophrys), là un Grimpar montagnard (Lepidocolaptes lacrymiger) et puis il y a des mouvements rapides dans la végétation.

   

UE8A1892 troglodyte à poitrine grise.jpgTroglodyte à poitrine grise (Henicorhina leucophrys)
   

La raison en est simple, des draps tendus toute la nuit avec une lumière artificielle, a attiré des myriades d’insectes et les oiseaux font bombance de ce repas facilement accessible.

     

Un Piaye écureuil (Piaya cayana ) arrive au vol et se pose face à l’observatoire, un peu haut pour moi.

    

Je me penche et le pied de ma chaise s’enfonçant dans le sol meuble à cet endroit me fait perdre l’équilibre, ce qui provoque des rouspétances parmi les gens présents.

 

L’un d’entre eux râle particulièrement, comme si je lui avais fait rater le prix Nobel de la photo, je m’excuse bien sûr, mais j’en apprends un peu plus sur la valeur humaine.

    

Cela n’empêche aucunement une splendide Grallaire à poitrine jaune (Grallaria flavotincta) de venir nous rendre visite et de voir les acariâtres du moment faire des séries de photos pendant un bon moment, alors que la lumière est encore vraiment faible.

   

UE8A1941 Grallaire à poitrine jaune.jpgGrallaire à poitrine jaune (Grallaria flavotincta)
   

Un petit passereau noir, puis un Tangara ombré (Chlorospingus semifuscus), viennent à tour de rôle glaner leur pitance comme s’ils y étaient habitués, un troglodyte puis le même petit oiseau noir, font de même.

    

Une ombre "coure" sur une branche, puis d’un bon de plusieurs mètres, vient se fixer sur le tronc d’un gros arbre et entreprend de l’escalader, rien de moins qu’un Grimpar enfumé (Dendrocincla fuliginosa ), une première pour ce voyage.

  

Après un bon moment à observer ce monde magique, puis la grallaire et les autres visiteurs ayant déserté le secteur, je m’aperçois donc, que je suis à nouveau seul dans l’observatoire, tous les autres observateurs sont partis.

    

UE8A1934 Grimpar enfumé .jpgGrimpar enfumé (Dendrocincla fuliginosa )
   

Entre-temps, la lumière du jour a complètement envahi le ciel et perce à travers la canopée pour former ici ou là des puits de lumière.

 

Je descends vers un autre point de miroise, pour me retrouver à quelques mètres à peine de plusieurs espèces de colibri, virevoltant autour des réservoirs de sirops.

     

Comme il m’est impossible de faire des photos, vu la faible distance et la vélocité des petits oiseaux, je prends un moment pour apprécier la situation.

 

Remontant au niveau du monde des hommes, je vois Malou et quelques autres assis face à une haie où là aussi, des oiseaux-mouches volent dans tous les sens.

   

C’est l’occasion de faire quelques inoubliables coches sur les plus gros, des Tangaras à gorge jaune (Chlorospingus flavigularis ), puis des Percefleurs masqués (Diglossa cyanea ).

   

UE8A2226 Percefleur masqué.jpgPercefleurs masqués (Diglossa cyanea )
   

Après avoir jeté un œil sur les Colibri flavescents (Boissonneaua flavescens), je vois passer à une vitesse sidérale un Ermite à ventre fauve (Phaethornis syrmatophorus) et par chance, celui-ci fait un stationnaire sur un abreuvoir et je peux tenter quelques photos reflexes.

    

Je décide de prospecter en dehors de la propriété en attendant l’heure du repas et ainsi tenter de nouvelles rencontres.

   

J’y suis maintenant habitué, mais quand même, voir un oiseau-mouche faire du sur place parfois, reculer en volant reste un spectacle saisissant.

   

Bien plus gros    et beaucoup plus haut, des Buses à gros bec (Rupornis magnirostris ) cerclent dans les airs, alors qu’une autre, scrute son territoire de chasse d’un poste d’observation bien dégagé.

    

UE8A1883 buse à gros bec.jpgBuses à gros bec (Rupornis magnirostris )
   

Un bruissement dans les feuilles au-dessus de moi m’alarme, je lève sans précipitation la tête et tente de trouver ce qui a fait ce raffut.

   

Je scrute et je prends un peu de distance pour avoir un meilleur angle de vue et soudain je vois une grosse masse bleue qui disparait aussitôt.

   

Puis en curieux, le splendide oiseau possédant plusieurs nuances de bleu revient comme pour m’observer et c’est un Geai turquoise (Cyanolyca turcosa) bien moins vert que son nom ne le suggère.

 

Je reste là un bon moment à l’admirer puis, je décide de bouger pour apercevoir un Tyran mélancolique (Tyrannus melancholicus) décoller de la branche sur laquelle il était posé, fondre sur un insecte invisible pour moi, puis revenir se poser au même endroit à la manière d’un gobemouche.

   

UE8A2036Geai turquoise - Turquoise Jay.JPGGeai turquoise (Cyanolyca turcosa)
   

Un Bruant chingolo (Zonotrichia capensis) me fuit par envol successif au fur et à mesure de ma progression sur la petite route et à un moment ils sont plusieurs à faire de même.

   

En contrebas, dans un champ, des bovidés du cru paissent tranquillement alors que des Hérons garde-bœuf (Bubulcus ibis) vadrouillent dans leurs jambes.

   

Je vois passer dans un vol chaloupé ce qui ne peut être qu’un pic, de bonne taille, mais je n’arrive pas à déterminer l’espèce exacte avant qu’il ne disparaisse dans la végétation.

    

J’entends de petits cris, des fringiles ne sont pas loin et la voie sur laquelle je marche serpente au milieu de la campagne qui est surtout formé de collines et de vallons.

    

A un moment des voix humaines parviennent à mon oreille, il me faut quelques secondes pour réaliser que c’est du français.

    

Deux virages plus loin, je croise Julien et trois autres personnes de notre groupe, ce dernier, me confirme les Chardonnerets de Magellan (Spinus magellanicus) que j’ai entendu plus tôt.

    

Par chance, je pourrais les apercevoir plus tard au bord d’une flaque d’eau, mais ils s’envoleront à mon approche.

   

J’informe donc notre guide que je continue un peu et que je reviendrais sur mes pas d’ici une demi-heure.

   

En fait, hormis des hirondelles, toujours des bleus et blancs, un Troglodyte familier (Troglodytes aedon) à la ferme et les chardonnerets cités plus tôt, il y a peu d’oiseaux.

   

Je décide donc de revenir et la chance est avec moi, car une lumineuse Paruline à gorge orangée (Setophaga fusca) se laisse complaisamment admirer alors qu’elle semble chercher des insectes sur la branche qui lui sert de perchoir.

    

UE8A1984 Paruline à gorge orangée.jpgParuline à gorge orangée (Setophaga fusca)
    

La buse vue plus tôt n’est plus sur sa perche, pas plus que le geai observé à l’aller, alors je me fais les dents sur un Troglodyte, encore un familier, ils sont légions par ici.

   

En approchant de la maison d’Angel, je reconnais aisément le cliquetis en sourdine émis par les colibris, sans toutefois en reconnaître l’espèce.

   

Devant l’entrée Mauricio me fait un grand signe accompagné d’un large sourire, pendant que nous admirons l’agente ailée de son pays, lui entretien la propreté de notre moyen de transport.

   

Sous l’espèce de grand auvent, certains de mes collatéraux observent les oiseaux bien sûr, mais l’Inca à collier (Coeligena torquata) en impose par sa présence, outre le fait d’être bien plus gros que les autres colibris, il est bicolore et se remarque facilement.

    

UE8A2220 Inca à collier.jpgInca à collier (Coeligena torquata)
    

Il vole aussi moins vite, enfin je veux dire pour un colibri et ses battements d’ailes paraissent également moins rapides, d’où plus de facilité pour moi de faire des photos de l’espèce en vol.

    

C’est un superbe oiseau et je prends vraiment plaisir à penser à ma chance de pouvoir observer un tel spectacle.

    

Un nouveau venu arrive et se pose un instant avant de tenter de se nourrir à l’abreuvoir, une splendeur à plume, encore, c’est un Héliange à queue bleue (Heliangelus strophianus).

   

UE8A2068 Héliange à queue bleue.JPGHéliange à queue bleue (Heliangelus strophianus)
    

Plus loin, c’est un Percefleur à flancs blancs (Diglossa albilatera) qui anime un buisson.

    

De nouveau oiseaux passent, des Brillants rubinoïde (Heliodoxa rubinoides), tout ici est fait pour accorder une grande place aux colibris.

   

À un moment, on nous avertit de la présence de la « star » du secteur, à savoir le Toucan montagnard (Andigena laminirostris) et après un bon moment à Scruter la végétation, on finit par en capter un puis deux du regard.

    

Il est tellement beau que j’en reste sans voix, il me faudra sortir de ma réflexion pour tenter quelques photos, mais sans forcer les choses.

    

UE8A2129 Toucan montagnard.jpgToucan montagnard (Andigena laminirostris)
   

Normalement avec de la chance cette espèce vient se nourrir sur les fruits mis à sa disposition.

    

D’ailleurs, certaines des personnes avec qui je fais ce voyage aurons la possibilité de faire de bien belle photos et de nous les montrer pour apprécier tous les détails du plumage de cet oiseau multicolore.

    

Je retourne sous l’auvent, Malou m’avertit de la présence d’une espèce de gros scolopendre, de presque dix centimètres de long qui se balade au sol, afin que je ne mette pas le pied dessus par inadvertance.

   

UE8A2260 Scolopendre.jpgscolopendre
    

Je m’assois tranquillement, un verre de thé à la main quand un Tohi tricolore (Atlapetes tricolor) fait son apparition je le regarde un bon moment puis mon attention est attirée par un Inca brun (Coeligena wilsoni), un cousin de celui à collier.

    

Je retourne un peu plus tard dans l’observatoire pour une nouvelle rencontre avec les toucans, les montagnards, dont le bleu du ventre me fascine pleinement.

    

L’apparition du splendide gaie quasiment tout bleu anime les commentaires les plus agréables pour l’espèce et les tentatives de prises de vues.

   

Un premier individu de Brillant impératrice (Heliodoxa imperatrix ) fait son apparition, de prime abord, on pourrait croire qu’il est entièrement vert.

    

UE8A2316 Brillant de l'impératrice.JPGBrillant impératrice (Heliodoxa imperatrix )
    

Il n’en est rien, dès que la lumière joue sur son plumage, de superbe tendance dorées apparaissent sur son ventre.

   

La mangeoire attire aussi des Calliste à nuque d’or (Tangara ruficervix), un Tangara évêque et d’autres passereaux que je ne peux identifier sur le moment.

    

Un coup d’œil sur une fine branche, me permet d’observer un Colibri, le flavescent à côté de son cousin rubinoïde.

   

La Promiscuité de différentes espèces du même ordre et dans la même niche écologique, me fait dire que les habitants du pays, ont tout intérêt à préserver leur flore dont ces oiseaux dépendent directement.

   

UE8A2205.JPGDuo de colibris
   

La distance à laquelle les oiseaux évoluent ou se perchent, est telle que les détails de leur plumage, sont hallucinants de beauté.

    

Un petit oiseau discret est repéré à l’écart sur une petite branche, un Colibri moucheté (Adelomyia melanogenys) une première pour la journée, avec Malou nous le photographions avec des fortunes diverses.

   

Un magnifique mâle de Quetzal doré (Pharomachrus auriceps) vient se poser en contrebas et se laisse admirer un moment, pour une espèce que je ne pensais pas pouvoir rencontrer, je suis servi^^

   

UE8A2379 Quetzal doré.jpg
    

Les papillons et les fleurs sont aussi des joyaux que Malou photographie bien plus souvent que moi et je devrais vraiment suivre son exemple, car pour les identifier plus tard, ce sera bien plus facile avec un bon support.

    

Pour le reste, les observations s’enchaînent sans trop de temps mort et personne ne se plaint d’une nouvelle visite du toucan et la Paruline à lunette (Myioborus melanocephalus) reste remarquable.

    

Puis comme le temps passe, cette fois-ci, nous partons pour la prochaine étape du voyage et ce n’est pas des moindres, car il s’agit du mythique Lodge de Bellavista au cœur de la forêt de nuage.

   

Nous sommes logés dans ce qui ressemble plus ou moins à une cabane dans les arbres, en fait un genre de tour et nos chambres sont à l’étage.

  

UE8A2425 Papillon.jpg
   

Comme l’escalier principal est en réfection, nous y accédons par une sorte d’escalier en colimaçon avec des marches de plus de 50 centimètres d’écart, mes genoux souffrent et je reçois un bon coup de main pour monter ma valise.

   

Notre chambre donne sur un petit balcon avec vue imprenable sur la dense forêt qui nous entoure, mais pour le moment, la peinture de la rambarde est encore fraiche, nous évitons l'endroit pour le moment.

   

Nous partons faire une courte balade dans les environs histoire de se dégourdir les jambes et en passant devant les abreuvoirs, on peut déjà observer quelques oiseaux-mouches qui virevoltent à tout va.

   

UE8A2357 Moucherolle bistrée.jpgMoucherolle bistrée (Contopus fumigatus)
   

Une Moucherolle bistrée (Contopus fumigatus) chante et semble marquer son territoire de la voix, le Tangara à tête bleue (Thraupis cyanocephala) est nettement visible ainsi qu’un Viréo à œil rouge (Vireo olivaceus).

   

Notre chauffeur nous dépose et nous continuons à pied, le Merle lustré (Turdus serranus) vient nous voir en curieux repart puis revient, prend la pose et nous fuit définitivement.

  

Les toucans, des montagnards, encore, sont observés, d’abord en transparence à travers le feuillage puis un peu mieux quand ils se mettent à découvert.

  

Une Ariane à ventre gris est repéré ainsi qu' une palanquée de petit passereaux tel que les tangaras et autres callistes.

  

Puis ce sera le retour vers le lodge,  le repas dans la grande salle et ensuite, une tentative pour apercevoir le mammifère  qui fait les honneurs de l’hôtel.

 

Une drôle de bestiole portant le nom d’olinguito.

   

Mais pour ce soir, il ne se montrera pas et nous en serons pour revenir demain  à la tombée de la nuit.

  

    

1) Hirondelle bleue et blanc

2) Tangara à gallons blancs

3) Sylphe à queue violette

4) Troglodyte à poitrine grise

5) Grimpar montagnard

6) Piaye écureuil

7) Grallaire à ventre jaune

8) Tangara ombré

9) Grimpar enfumé

10) Tangaras à gorge jaune

11) Percefleurs masqués

12) Colibri flavescents

13) Ermite à ventre fauve

14) Buses à gros bec

15) Geai turquoise

16) Tyran mélancolique

17) Bruant chingolo

18) Hérons garde-bœuf

19) Chardonnerets de Magellan

20) Troglodyte familier

21) Paruline à gorge orangée

22) Inca à collier

23) Héliange à queue bleue

24) Brillant rubinoïde

25) Toucan montagnard

26) Tohi tricolore

27) Inca brun

28) Brillant impératrice

29) Calliste à nuque d’or

30) Tangara évêque

31) Colibri moucheté

32) Quetzal doré

33) Paruline à lunette

34) Moucherolle bistrée

35) Tangara à tête bleue

36) Viréo à œil rouge

37) Merle lustré



19/06/2019
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