9 AVR 2016 Cimetière de Thiais.
7h30 samedi 9 avril 2016, j'ai encore un peu le temps de dormir avant de me préparer à rejoindre le groupe pour la visite ornithologique du Cimetière parisien de Thiais (94).
Et oui, il y a des veinards qui n'habitent pas trop loin.
Pour une fois mon épouse me suit : elle se fait d'avance une joie de participer aux joutes verbales avec Stan, notre guide de toujours (au moins depuis ma participation) sur la nécropole.
A 8h00 mon portable sonne : Stan m'interroge sur ma venue. Sa voix d'outre-tombe et l'heure me laissent deviner la raison de son appel : non je n'ai pas vu son SMS de 7h30, oui je peux remplacer ce matin le travailleur de nuit exténué (ah bon je croyais que tu avais repris les horaires de jour?)
A deux jours près Stan m'a fait le même coup il y a un an, le 11 avril 2015, il y a anguille sous roche (ou troglo sous fourré ; allez voir Mulder et Scully, ça sent le complot).
Déception de ma femme mais elle fera tout de même la balade, on se rabattra sur Michel.
Arrivés sur place le fonctionnaire en faction ne me reconnaît pas caché derrière ma barbe assez récente ; finalement reconnu, Franck m'annonce la présence d'une Sittelle torchepot le jour précédent, nous ne la contacterons pas… (dernière mention sur le site Faune IDF en novembre 2015).
Michel est déjà là à remplir son petit carnet.
Les gens arrivent et nous commencerons quasi à l'heure notre virée sous le soleil avec la crainte de finir sous la pluie.
Nommons donc : Sandra et Séverine, Mihaela et Alain, Frédéric P, Brigitte, Michel, Ginette, Chantal, André, Dominique, les presque-retardataires Martine et Anna, mon épouse et votre serviteur. Excuses transmises au groupe, Michel et moi du Maître ferons les Padawans.
Pendant la présentation historique du cimetière, un Pic vert se fait entendre au loin, une Pie bavarde à hauteur d'homme nous livre sa livrée pie. C'est l'occasion de rechercher mentalement les quelques corvidés susceptibles d'être observés ici : Corneille noire, Corbeaux freux, Geai des chênes. A ma connaissance, le Choucas des tours n'a jamais été contacté sur le cimetière, même en passage. Deux Geais des chênes entendant leur nom nous survolent et vont se poser près d'un nid haut dans les branches. La taille, la forme leur conviendraient bien, à suivre…
Un Pic épeiche timide crie.
Ça y est, les passereaux commencent à bouger, les Mésanges charbonnières volettent dans les haies limitant les carrés mais aucun indice de nidification probant ne nous apparaît.
Deux Mésanges à longue queue se font entendre avant de s'offrir à notre vue (avec l'espoir de nous envoyer chez le kiné…). Elles sont en compagnie d'une Mésange bleue.
Bleues et charbonnières nous accompagneront durant toute notre balade.
Les pelouses ente les vieilles tombes laissent espérer la présence de quelques passereaux migrateurs.
C'est actuellement la folie sur l’Île de France, Merle à plastron et Huppe fasciées ont été vus il y a quelques jours sur la pelouse de l'hippodrome d'Auteuil ; on peut toujours rêver…
Seule une colonie d'ornithos en transhumance a été prise sur le vif, tous derrière et lui devant comme disait le petit cheval blanc.
Un Accenteur mouchet chante, enfin une preuve faible d'indice de nidification.
Un Merle noir lance sa ritournelle accompagné par un Troglodyte mignon.
Voici maintenant celles qui nous manquaient tant depuis le début de la matinée : les Perruches à collier encore très bruyantes.
Notre observation des psittacidés est interrompue car ma femme annonce la présence d'un Renard roux. Celui-ci n'a pas attendu le groupe qui fait demi-tour pour disparaître bel et bien. Il est rare de le voir comme aujourd'hui dans la partie nord-nord-est du cimetière. Rappelons qu'il y vit et qu'il y élève sa marmaille.
Les Fauvettes à tête noire sont revenues d'Afrique et elles chantent à tue-tête. Mâles et femelles ont suffisamment d'espace pour s'installer…
Un mammifère en remplace un autre : un Écureuil roux traverse une allée.
Plus loin des cris typiques d'échauffourées me font pointer mes jumelles vers trois Perruches à collier qui se chicorent avec le «nain rouge», roi de la cabriole.
Ne pensez pas cette petite bête à queue touffue soit aussi inoffensive qu'elle en a l'air. C'est un vrai pilleur de nid. Pour faire dans l'horrible, allez chercher les histoires concernant l'écureuil-vampire de Bornéo…
Les Pigeons ramiers ne sont pas légion ; un couple s'envole au dessus de nos têtes. Nous parlons alors des 3 espèces et demi de pigeons connues en France, le gros ramier donc, le petit colombin et son œil noir, et le biset féral.
Et le demi? Le rare Pigeon biset sauvage vivant sur les falaises des côtes françaises. Oui bon d'accord, restons à trois espèces et une variété (la férale).
Nos yeux furètent dans les branches encore dénuées de feuilles à la recherche du Grimpereau des jardins entendu.
Encore des perruches dans les oculaires et enfin le grimpereau puis deux qui escaladent leur mât de cocagne en spirale puis de plonger vers l'arbre voisin et recommencer leur manège.
La Foire du Trône n'est qu'à 7km à vol d'oiseau…
Une Fauvette à tête noire s'expose bien à notre vue en bout de rameau, la calotte noire est bien visible, on distinguera plus tard celle, brun-roux, d'une femelle.
Petit plaisir trop fugace : un Faucon crécerelle passe rapidement.
On le verra beaucoup mieux au sud du cimetière, là où il a ses habitudes et peut-être son nid sur la rangée d'arbres extérieurs au mur d'enceinte. Encore une fois, à suivre… Idem pour le Renard roux revu le temps que… 4/5èmes des gens ne le voient pas.
Encore un Écureuil roux, puis deux puis trois puis quatre dans le même arbre.
Surprenante position de deux d'entre eux qui se collent au tronc pensant peut-être se confondre avec l'écorce?
On peut imaginer que ce sont des jeunes ; vos avis et connaissances sont bienvenus.
Troglodytes mignons, Merles noirs, Mésanges bleues et charbonnières continuent d'égayer nos pas. Un son titille nos oreilles : deux Pouillots véloces se lancent des tchif-tchaf d'un buisson à l'autre, ça sent le territorialisme. On ne les verra pas…
On s'approche du clou du spectacle. Mouais je vous vois venir « c'est un vieux clou rouillé, voire une cheville en bois vermoulue ».
Pourtant je me fais grandement plaisir à observer la corbeautière si urbaine, les Corbeaux freux sont affairés, des queues dépassent de tous les nids.
C'est le moment de comparer les Corbeaux freux de leur cousines toutes proches, les Corneilles noires.
Ce qui frappe le plus les participants sont les parties de peau nue autour du bec et ce fameux bec en forme de dague.
Avec un peu d'habitude il est toutefois impossible de les confondre en vol, le gizz y est pour beaucoup, mais prêtez attention à la base de l'aile étroite, la queue en forme de coin, le type de vol. Subtil? Oui!
Nos deux pics, vert et épeiche se montrent et se font entendre à plusieurs reprises, mais le visuel reste médiocre.
La petite souris à plume, le Grimpereau des jardins fouine sous les écorces, encore quelques Écureuils roux en vadrouille et des perruches à gogo (non, non ce n'est pas une nouvelle espèce)
Le fond sud du cimetière -à classer entre friche, dépôt sauvage d'ordures et zone de stockage BTP- ne nous apportera aucune bonne nouvelle. Le tas de bois est toujours là, mais chut ! il ne faut pas le dire trop fort! Il est « habité » par un Troglodyte mignon et un Accenteur mouchet. Le plumage de ce dernier est magnifique dans le soleil (qui est toujours présent héhéhé).
Dans le fief du Renard roux c'est à celui qui s'exposera le plus.
Ce ne sera pas le cas du Rougegorge familier à peine entendu, pourtant ce matin le vent est faible et le bruit des voitures et des réacteurs d'Orly n'est pas gênant.
D'ailleurs le vent est si faible que le Faucon crécerelle doit s'activer sérieusement pour rester en position de Saint-Esprit.
Un joli mâle lointain et à contre-jour va permettre de tester les qualités optiques de nos jumelles.
La proie n'aura pas de répit, le faucon plonge sur sa proie et s'envole avec un micro-mammifère dans les serres.
Je crois que tout le monde a profité du spectacle. Muridae, Soricidae R.I.P. Belle photo pourrie recadrée pour le souvenir.
Un Étourneau sansonnet joue les Arlésiennes et nous entonne une mélodie de Moineau domestique.
Finalement le plagieur est démasqué et le moineau ne rentrera pas, comme à sa plus grande habitude, dans la liste des oiseaux observés dans l'enceinte du cimetière.
Le temps d’un tsip tsip, une Bergeronnette grise nous survole et dans la foulée un Chardonneret élégant est suspecté mais nous sommes détournés de sa recherche par l'observation d'un Verdier d'Europe puis deux, le couple sur la même branche ; de quoi faire quelques hypothèses.
Un Troglodyte mignon pousse la chansonnette. Il était bien présent aujourd'hui.
Les petites bêtes sont de la partie mais sont-elles, comme le zèbre, noir sur fond blanc ou blanc sur fond noir.
N'hésitez pas à lire la gazette la plus lue dans les terriers, je veux parler ici de l'irrégulomadaire « La Hulotte » publicité gratuite.
On achèvera la sortie par une leçon de chose sur une plume ; elle finira comme rectrice gauche de Pie bavarde ; par l’observation des premières feuilles d'orchidées et par l'apparition en vol d'un Chardonneret élégant qui ne daignera pas s'arrêter.
Encore un peu de pub gratuite pour la LPO et le CORIF ainsi que pour le blog de Stan et tout le monde se sépare avec l’angélus et sans pluie en comptant bien sur la présence du Maître Jedi la prochaine fois.
Pic vert
Pie bavarde
Geai des chênes
Pic épeiche
Mésange charbonnière
Mésange bleue
Accenteur mouchet
Merle noir
Troglodyte mignon
Perruche à collier
Fauvette à tête noire
Pigeons ramier
Grimpereau des jardins
Faucon crécerelle
Pouillots véloce
Corbeau freux
Corneille noire
Troglodyte mignon
Rougegorge familier
Étourneau sansonnet
Bergeronnette grise
Verdier d'Europe
Chardonneret élégant
Renard roux
Ecureuil roux
A découvrir aussi
- Balade de 02-01-2016 sur la nécropole de Thiais.
- Balade du 02-10-2021 sur la nécropole de Thiais.*
- Balade du 07-05-2022 sur la nécropole de Thiais.*
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 104 autres membres