Oiseaux-balades

Oiseaux-balades

Une journée dans la basse vallée de l’Essonne.

                   

Après quelques mails échangés dès son retour de vacances, Claudine et moi décidons de faire un petit périple sur les zones humides de la basse vallée de l’Essonne.

                    

La date étant fixée, il n’y a plus qu’à se rendre au point de rendez-vous avec la joie et la bonne humeur qui nous caractérise.

                    

Je mets le nez dehors, un temps superbe, je prends le temps d’avaler un grand café, charge mon matériel, mais j’oublie un élément essentiel pour le reste de la journée, à savoir un flacon de produit anti-moustiques !

                    

Il est 6 h 45, je pars tout de suite, car aux infos d’hier soir « bison futé verra rouge » parlaient de routes chargées à la sortie de la capitale, sans être bouchonnées celles-ci n’en sont pas moins assez encombrées.

                    

C’est ricrac, mais j’arrive dans les temps à Fontenay le vicomte, et là, patatras, une brocante dans la ville, en plus des piétons, cela bouchonne devant moi.

                    

Un excité hurle pour que les chauffeurs rangent leurs voitures afin de lui autoriser le passage et le comble, il se gare quelques dizaines de mètres plus loin pour aller flâner dans la brocante !

                    

Continuant tranquillement ma route, je ne suis plus qu’a quelques minutes de ma destination, sur le chemin non goudronné qui mène au parking.

                    

Ralentissant alors que je dépasse un randonneur de marche nordique, une personne à pied pour ne pas trop lui envoyer de poussière, peine perdue, le sol est bien sec, je lui présenterai mes excuses plus tard.

                    

Le passage à niveau franchi, je laisse le chenil sur ma gauche et entre sur le parking, Claudine est déjà en train de faire ses premières observations !

                    

Un bisou et nous voilà d’attaque pour une balade en duo pour une bonne partie de la journée.

                    

Dès les premières dizaines de mètres, l’oubli cité plus haut se fait ressentir par l’agression de plusieurs moustiques sur ma frêle personne et les bestioles sont voraces, à croire qu’elles sont mal nourries !

                    

Quelles bandes de vampires.

                    

Mais, il y a aussi des oiseaux, le cri suraigu du grimpereau, l’appel de la sittelle, quelques pinsons de ci-de-là, des mésanges, bleues ici, charbonnières là.

                           

Ils sont nombreux au chant, moins visibles dans la frondaison, des contre-jours nous trahissent dans l’identification des petits passereaux qui se déplacent à vive allure en sous-bois.

                    

La lande est quasi déserte d’oiseaux, nous arrivons tranquillement   après des identifications plus qu’aléatoires à l’observatoire.

                    

Nous saluons le monsieur et son jeune fils présents, puis nous nous installons pour une séance d’observation, les Grands cormorans (Phalacrocorax carbo) sont présents sur leur zone de nidification.

                 

Dans le fond à droite, le radeau des Sternes pierregarin (Sterna hirundo) est bien occupé par une dizaine d’adultes dont, où certains de ces oiseaux couvent, il y a également de cinq à sept pullis.

                    

Les hérons sont également là, un Merle noir (Turdus merula), viendra presque sous les fenestrons alors qu’un Pic épeiche (Dendrocopos major) beaucoup moins entreprenant restera dans un arbre sur notre gauche.

                    

J’ai presque promis d'éviter de parler du canard avec une proie dans les serres, donc je n’en parle pas !

                    

Il faut faire attention à ce que l’on boit le matin, certaines variétés de cafés mal torréfiées contiennent des matières qui peuvent s’avérer hallucinogènes sur les personnes dites sensibles !

                    

Si nous étions moqueurs, nous pourrions en rire, mais ce n’est vraiment pas le cas, par contre, quel souvenir cela restera !!

                      

Là-dessus, quelques mouettes, des rieuses comme celle de Gaston la gaffe, mise en valeur par le dessinateur Franquin pour compléter le tableau.

                      

Quand elle n’est pas assujettie aux problèmes collatéraux liés à la consommation de café frelaté, ma camarade de virée possède un regard d’aigle et justement.

                                      

Elle perçoit dans des conditions assez difficiles, vu la luminosité grandissante le vol de deux rapaces qui montent dans les pompes, mais encore assez loin pour une identification certaine.

                      

Nous décidons après un bon moment passé là de lever le camp pour l’autre point de miroise qu'est l’observatoire de l’étang aux moines.

                                       

En chemin, deux puis deux autres corneilles décollent dans le pré  à notre droite, nous entendons le rire sarcastique du Pic vert (Picus viridis), l’appel de son cousin l'épeiche.

                      

Alors que nous observons juste devant la porte close de la zone sensible, un pic mar (Dendrocopos minor)  décolle d’un tronc où nous venions de le repérer à son cri.

                      

Il nous survole sans trop de vitesse ce qui nous permet une observation bien nette de l’oiseau jusqu'à sa disparition complète.

                      

Les moustiques quant à eux, sont toujours aussi affamés et juste avant la traversée du bois, un épervier fend le ciel une proie dans les serres, pour celui-ci, ce n’est pas une hallucination !

                      

Tandis que nous nous engageons sur les planches de la passerelle, une mésange noire (Parus ater) se pose sur la palissade, puis en un bond passe sur un arbuste reste un instant à nous observer puis s’enfonce dans les feuilles.

                                           

À ce moment-là, une fauvette paludicole monte de branche en branche, je suis certain de la reconnaître à quelques traits caractéristiques pour en avoir observé longuement dans le golfe du Morbihan.

                                           

Mais, Fontenay le vicomte n’est pas sur la façade Atlantique.

                      

Quand je rentre dans l’observatoire et que j’aperçois pierre et laure Crançon, j’en parle à ce dernier, nous allons voir s'il peut l'identifier également.

                      

Malheureusement, l’oiseau s’est enfoncé dans les phragmites et ne se montre plus, nous retournons à l’abri de la construction de bois où il nous parle des apparitions du seigneur des lieux.

                                                                

Le balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) qui leur a offert deux actions de pêche sur quelques dizaines de minutes.

                                        

Les observateurs rencontrés précédemment arrivent, un jeune foulque nous gratifie d’une séance de toilettage, mais il me sera difficile de le prendre en photo, les fenestrons sont fermement occupés !

                      

Une pêcherie de  cormorans, s’agite dans le fond de l’étang, une famille d’Éperviers d’Europe (Acccipiter nisus) en plein apprentissage de courses poursuites aériennes.

              

Par contre, aucune présence du Blongios nain (Ixobrychus minutus)une autre rareté du secteur.

                                    

Des colverts en début d’éclipse une Mouette rieuse (Larus ridibundus) sur une branche à ras de l’eau, nous quittons l’endroit sur l’observation d’un castagneux mâle.

                                           

J’apprends au passage une information sur l’origine de son nom, liée directement à la couleur de son cou et de sa tête.

                      

Sur le chemin qui nous ramène aux voitures, nous espérons apercevoir le petit pic rencontré plus tôt, mais nous faisons chou blanc.

                                        

Une observation d’un passereau nous laisse perplexes, arrivés au parking, nous sommes à deux doigts d’éclater de rire.

Effectivement, les moustiques carnivores sont toujours affamés et un promeneur arrive tranquillement torse nu pour une promenade dans le marais.

                      

L’appel du ventre est le plus fort, j’indique un restaurant, "le chalet des étangs" à Claudine qui sait parfaitement me le trouver.

                      

Après un super repas ou les plats étaient aussi bons que copieux et l’accueil agréable, presque familial, nous nous lançons dans une petite série d’observations des différents anatidés qui évoluent sur le bassin.

                    

Une tentative manquée de nourrissage à la carotte sera même testée en vain.

 

 

                  

Nous partons pour Misery, sur la petite route, Claudine qui roule devant freine comme si un chat traversait la route.

                      

Bien sur je pile derrière, et  alors qu’elle descend de sa voiture en me montrant le ciel, j’aperçois une bondrée apivore (Pernis apivorus) harcelée par un vol d’hirondelles mixte de rustiques et de fenêtres.

                      

Certaines retourneront rapidement au dessus du centre d’équitation alors qu’un groupe continuera les actions d’intimidation sur le rapace, superbe observation que nous garderons en souvenir.

                      

Arrivés sur place, nous regardons l’évolution extérieure de l’avancement des travaux sur la maison du marais, avons une discussion brève avec un jeune homme qui est chargé de la surveillance du site, la plate-forme ne nous apportera pas grand-chose pour l’observation.

                        

Une grande déception, quand nous arrivons à l’observatoire des Gravelles, le lieu est envahi par les phragmites, la visibilité est réduite de beaucoup !

                      

Un épeiche au vol, une trentaine de bernaches du Canada (Branta canadensis), des ramiers, un cormoran, une buse, un hobereau à vive allure, un héron, c’est à peu près tout !

                        

Nous entamons une discussion avec un couple charmant, nous les reverrons plus tard sur l’observatoire du chemin  du GR 11 où nous nous rendons.

              

Là il nous faudra de la patience, mais elle sera largement récompensée, en effet, après de longues minutes d’attente, le balbuzard apparaît, quelques instants.

             

Il restera une sublime observation, le couple cité plus haut nous rejoint, et là nous partageons la miroise tout d’abord de quatre milans noirs (Milvus migrans), puis de deux bondrées, quels instants magiques vécus ensemble !

                      

C’est le moment où nous décidons de partir pour Itteville, quand nous arrivons sur la place de l’église, dans le ciel plusieurs dizaines de martinets noirs (Apus apus) évoluent à grande vitesse.

               

Sur le chemin qui nous mène au premier  observatoire,  un nouveau pic mar (Dendrocopos minor)  nous fait entendre son cri caractéristique, la vision ne sera que furtive.

                      

Une déception immense  en arrivant sur l’observatoire, celui-ci est dans un état lamentable, des planches ont été arrachées, les panneaux sont recouverts de tags, en plus le niveau de l’eau est dramatiquement bas.

                 

Cela pourrait favoriser les limicoles, mais il n’y en a pas un, par contre, de superbes pigeons bisets, plusieurs dizaines répartis dans les arbres aux alentours.

                      

Avant notre arrivée au second, je m’aperçois que la station de retraitement des eaux usées a définitivement disparue !

                      

Quant à l’abri, il est bien préservé et les phragmites entretenus, quelques colverts, foulques et gallinules sur l’eau.

                    

Des hirondelles, des fenêtres et rustiques, quelques martinets, un couple de pic vert (Picus viridis) au vol puissant et chaloupé dans un sens puis dans l’autre ainsi que quelques fauvettes aquatiques nous agrémentent le paysage.

                      

Quand nous le quittons, quelques mésanges, bleues, charbonnières et à longue queue, un Serin cini (Serinus serinus), puis un autre, l’observation d’une Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) femelle ce qui nous permet grâce à son chant d’élucider une rencontre du matin.

                  

Nous poursuivons en arrivant sur l’observatoire des blongios à la joie de Claudine qui commençait à douter de sa présence du fait des affirmations de deux cyclistes du dimanche et du coin, mais non, il est bien là comme dans son souvenir, moi je ne le connaissais pas.

                      

Un Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta) nous accueille sur la droite, le site est calme et très reposant, un grèbe huppé (Podiceps cristatus) juvénile fait une toilette.

              

Le ballet des hirondelles venant boire à la surface de l’eau nous fascine et à  force de les regarder, nous nous apercevons de la présence parmi  elles de plusieurs hirondelles de rivage, c’est super, il doit y avoir une colonie à proximité.

                      

Mais, l’heure tourne, il est déjà plus de vingt heures ! Le rendez-vous de Claudine avec son fils est un peu compromis ! 

                      

Qui plus est au moment de retourner vers nos voitures, un loriot se fait entendre, nous tentons une ultime observation, mais l’oiseau caché dans la canopée reste invisible à nos yeux, nous avançons au millimètre, en tentant une imitation de chant plus ou moins réussie.
                      

Soudain, dans un trait rapide, l’oiseau s’envole ne nous laissant qu’une vision féérique de sa silhouette, c’est quand même cela de pris !

                      

Nous décidons de nous séparer sur cette ultime observation, quand mon oreille puis ma vision sont attirées par la présence d’un verdier au sommet d’un conifère dont nous ne serons finalement pas d’accord sur l’essence.

                 

Nous entamons une discussion avec le propriétaire du terrain en lui montrant ainsi qu’à son  fils la photo en digiscopie que je viens de faire de l’oiseau.

                      

Maintenant, il est franchement tard, nous finissons la soirée tranquillement à la terrasse d’un établissement de restauration rapide pour commenter cette super journée avec des rapaces en vedettes, mais aussi trois espèces de pics et bien sur tous les autres !

                      

Une superbe journée en bonne compagnie, avec une multitude de belles observations, donc à refaire.



26/07/2010
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