Une Balade en Hollande dans l'entre-deux fêtes (2)
Une Balade en Hollande
dans l'entre-deux fêtes (2)
Ce matin, je suis un peu inquiet, à peine sortie de la chambre je constate la présence d’un brouillard assez dense, au travers du quel, je perçois tout de même le chant d’un Rougegorge familier (Erithacus rubecula) je l’apercevrai un peu plus tard devant l’hôtel avant de partir en balade.
En descendant au restaurant, ce sont les Foulques macroules (Fulica atra) du bassin, situé de l’autre côté de l’avenue qui donnent de la voix que j’entends maintenant, leurs cris est porté avec puissance par l’atmosphère chargée d’humidité.
Mihaela et Alain sont déjà à table quand je me présente à l’accueil, eux aussi ont constaté la météo désastreuse, c’est simple, on n’y voit pas à plus de trente mètres, donc les spéculations vont bon train quant à l’occupation de la journée et les spots que nous allons visiter suivant l’aspect de la journée.
Le temps de voir arriver Michel et je change d’interlocuteur, dans le même temps la brume persiste, dehors Alain fume une cigarette, je le rejoins ce qui me permet de localiser une Gallinule poule d’eau (Gallinula chloropus) qui est déjà en train de glaner de la nourriture.
Contre toutes apparences, les Talkie-walkie que j’avais emmené pour en placer un dans chaque véhicule, ont parfaitement remplie leurs fonctions Hier, l’idée est géniale, mais une seule prise de courant dans la chambre m‘a fait oublier de les recharger, l’un est à plat l’autre reçois des émissions en Néerlandais il me semble, donc pour ce jour, nous utiliserons les téléphones conventionnels.
Au moment de préparer les voitures, on Capte le cri parfaitement reconnaissable de la Perruche à collier (Psittacula krameri) un puis plusieurs de ces oiseaux couleur sinople passeront au-dessus de nous et se percheront dans les arbres autour de nous, la plainte mélancolique d’une Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus) cerclant en vol sans que nous puissions la voir le moins du monde.
Un Merle noir (Turdus merula) fuse d’une haie dénudée pour rapidement rejoindre un lierre protecteur autant que nourricier quelques instants plus tard je perçois le martèlement d’un Pic épeiche et il est facilement observé sur l’arbre du parc mitoyen du parking, une petite forme bouge au bout d’une branche, c’est une Mésange nonnette (Poecile palustris) et quand Michel arrive, il me confirme l’audition du chant du petit passereau.
Nous avons décidé de suivre le planning que j’ai établi avant notre départ, mais avant nous décidons de faire le plein d’essence, alors nous voilà parti à la recherche d’une station service pour ça le GPS d’Alain est magique, il y en a une à moins de quatre kilomètres, alors en route.
En chemin nous stoppons comme il se doit à un feu rouge et là, j’aperçois sur ma gauche dans l’herbe du terreplein centrale, un groupe de Choucas des tours (Coloeus monedula) rien d’anormal à leurs présences, reste que parmi eux, deux petits corvidés différents.
De taille presque similaire à celles des choucas, le bec est plutôt celui d’une corneille par la forme, mais surtout, l’œil est sombre pour ne pas dire noir, de suite la psychose s’installe, serait-ce le petit corbeau que nos sommes venus tenter de contacter ?
je lève les yeux pour voir que le feu est passé au vert et qu’Alain a démarré et a pris cinquante mètres, je lâche provisoirement l’affaire, il est plus important de ne pas se séparer.
Puis à la pompe, j’apprends par mimétisme en regardant le client précédent, le fonctionnement et le moyen de payement et ce dernier vient vers moi et dans un français parfait m’explique la pratique à suivre, il me raconte également qu’il est néerlandais, mais a grandi au Maroc, bien sûr je trouve cela génial , cette entraide spontanée et je devrais surtout de mon côté améliorer mon anglais plutôt!
L’instant d’après, je persuade mes collatéraux de balade que puisque la visibilité est déplorable, on pourrait prendre un petit moment pour retourner au feu tricolore tenter de déterminer les oiseaux aperçus au premier passage.
Nous trouvons une belle paire de places et nous, nous lançons dans une balade improvisée pour une centaine de mètres plus loin, scanner du regard tous les corvidés à portée de jumelles, Alain lance à qui veut l’entendre et avec un grand sourire rivé au visage, « il y a même des cigognes ici ».
On le regarde tous les trois en ce demandant si notre ami ne travaille pas du chapeau, mais sans se démonter, avec la malice affichée comme un étendard il nous répond, mais non je ne déconne pas, il y a bien une Cigogne blanche (Ciconia ciconia), elle est là-bas sur la pelouse.
Force est de constater qu’il y a bien un grand échassier à peine perceptible dans la brume arpentant le sol sur l’herbe d’une cité dortoir accompagnée de mouettes, des rieuses ainsi que de nombreuses Corneilles noire (Corvus corone).
D’abord, l’étonnement et ensuite en s’approchant, nous constatons le rassemblement d’oiseaux du fait de dépôts anarchique de nourriture balancée ici ou là par les habitants du secteur.
Quand nous sommes à vingt cinq-mètres, l’oiseau haut perché, s’efface de la scène dans un envol puissant, mais tranquille pour finir par s’évanouir dans le brouillard et nous reprenons notre petite promenade à pied pour arriver sur l’intersection, mais pas l’ombre de la queue d’un corvidé et donc encore moins de corbeau aussi familier soit -il.
C’est un peu déçu que nous retournons vers les voitures, avec le contact du premier Goéland argenté (Larus argentatus) de la journée, en effet plus tard, nous en verrons des cents et le chant d’une Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) qui nous font passer rapidement à autre chose, après tout il suffira d’aller en Asie ou en Afrique pour observer cette espèce, devenue férale dans ce pays!
Nous prenons donc la route vers le site de Deltapark (a**) en espérant que ce vilain brouillard va enfin se lever, en tout cas, sur la route, il commence à ce dissiper et l’on peut apercevoir, ici une Grande aigrette (Ardea alba) là des Canards siffleurs (Anas penelope) toujours en grands nombres ou encore des Fuligules morillons (Aythya fuligula) dont on arrive même à distinguer la couleur de l’œil avant de les voir plonger.
A un moment, nous constatons que des Grands cormorans (Phalacrocorax carbo) ont investi le haut de lampadaires et avec Michel, nous trouvons cela curieux, en effet nous sommes sur un échangeur d’autoroute et apparemment, il n’y a pas de point d‘eau proche, mais bon cela restera sans réponse, car la route continue et ici, les conducteurs ne semblent pas dérangés par le manque de visibilité et filent à vive allure.
Malheureusement, sur le site de Deltapark, la brume épaisse et toujours présente et si l’on a coutume de dire « un brouillard à couper au couteau » nous aurions dû prendre un sabre, on ne distingue même pas le quai d’embarquement de notre position.
On récupère les horaires du bateau et on décide de retenter notre chance demain, avec l’espoir que la côte sera bien dégagée.
il est l’heure de manger, il est temps de chercher un restaurant, donc rebroussant chemin nous partons vers la ville la plus proche ce qui nous permet de voir à nouveau un Huitrier pie (Haematopus ostralegus) sur le bas côté de la route, même pas dérangé par le passage des voitures.
Plusieurs Buses variables (Buteo buteo) statiques sur des perchoirs différents, des Pies bavardes (Pica pica) et des Etourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) permettent de faire le parcours sans s’ennuyer.
En tournant à faible vitesse dans un carrefour, nous voyons un Chevalier cul blanc (Tringa ochropus) décoller et passer à quelques distances du pare-brise de la voiture et en le suivant du regard vers la gauche je repère un Epervier d’Europe (Accipiter nisus) posé à moins de dix mètres de nous, sur un poteau de clôture.
Mais le temps d’arrêter la voiture sans créer d’incident, d’abaisser la vitre de prendre l’appareil photo et de viser, le petit rapace s’envole sans demander son reste, dommage il s’en est fallu d’un cheveu que je puisse le pixéliser.
Ce poteau vide ira rejoindre ma grande collection de photographies de supports en tout genre où la présence animale est absente, plus loin les Oies rieuses (Anser albifrons) au vol ou posées dans les champs et même un superbe Faisant de Colchide (Phasianus colchicus) qui lui ne s’enfuit pas malgré la faible distance et le fait qu’Alain descende de voiture pour mieux l’observer me font oublier de suite l’événement précédent.
il y aura même à quelques distances un couple d’Ouette d’Egypte (Alopochen aegyptiaca) cette espèce de canard, devenue depuis déjà pas mal de temps férale comme d’autres aux Pays-Bas.
Les Vanneaux huppés (Vanellus vanellus) sont ici légions, le moindre bout de plaine humide en abrite des wagons puis une fois en ville, notre attention est plutôt sensibilisée par la recherche d’une place pour chaque voiture, il ne s’agit pas de se stationner comme des gorets, on est des gens bien quitte à faire deux fois le tour du pâté de maisons.
Une fois garé, nous partons à la recherche d’un resto, la ville pullule de choucas, c’est tous juste s’ils semblent laisser une petite place au quelques Pigeons bisets (Columba livia) que l’on aperçoit de long en long.
Derrière une vitrine Mihaela aperçoit un hibou totalement dépressif, surement un animal en quête d’adoption, cela a le mérite de bien nous faire rire, à posteriori, je regretterais de ne pas m’être porté acquéreur du rapace pour le ramener en France.
En passant près d’une coure on entend des Moineaux domestiques (Passer domesticus), tout un régiment s’est installé dans les buissons du fond, un Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) passe au-dessus de nous.
le cri suraigu du Roitelet huppé (Regulus regulus) est perçu à plusieurs reprises dans un conifère proche de nous, mais même si la forme du micro insectivore est captée furtivement en contre-jour, l’oiseau nous restera invisible.
je me rends compte à quel point mes jumelles, restées dans la voiture me manquent, car un cri répétitif nous fait lever la tête, c’est une mésange que je ne reconnais pas à l’œil nu et Michel ne l’aperçoit que quand elle quitte le haut de l’arbre pour aller se réfugier dans une zone réellement inaccessible pour nous, dommage, peut être une autre fois.
Une fois notre pizza avalée, la restauratrice nous cause une frayeur en nous signalant qu’elle n’accepte pas les cartes visa internationales, nous aurons recours à un petit montage financier entre nous pour échapper à la plonge.
Puis nous allons finir la journée au Brouwersdam (b**), a peine descendu de voiture nous voyons un Pigeon ramier (Columba palumbus) tout en boule, puis sur le bassin qui se dessine devant nous, nous contactons des Grèbes castagneux (Tachybaptus ruficollis), en pleine eau, des Harles huppés (Mergus serrator) et encore des laridés ainsi que plusieurs huitriers.
Nous assistons à un jeu de la part d’une corneille qui s’envole et à quelques mètres de hauteur, lâche un objet qui par le bruit qu’il fait, semble être un coquillage qui se casse en touchant le sol et avant que cette dernière ne puisse récupérer le fruit de ses efforts, on voit un tournepierre vif comme l’éclair trottiner et dérober sous son bec la chose à sa portée, Monsieur de La Fontaine aurait pu en faire une morale.
A un moment, les GPS des deux voitures affichent un Black-out total, du vert uniforme durant un bon moment, cela est certainement dû au fait que nous n’avons pas fait de mises à jour récentes et surtout au fait qu’il y a un chamboulement complet sur une partie du réseau routier en phase de réorganisation.
Côté limicole nous ne sommes pas en reste, Des Chevaliers gambettes (Tringa totanus) et un cousin, le Chevalier aboyeur (Tringa nebularia) facilement reconnu avec son bec incurvé puis des Canards chipeaux (Anas strepera), nous passons côte mer, des Bécasseaux sanderling (Calidris alba) et des Bécasseaux violets (Calidris maritima) sont là pour alimenter notre plaisir.
Et c’est un groupe de quatre Bernaches cravant (Branta bernicla) qui clôturera notre liste journalière, car la brume s’épaissi à nouveau et la lumière tombe cruellement et il n’est plus vraiment possible d’identifier les espèces, l’humidité et le froid finissent de nous convaincre de rentrer à l’hôtel.
Pour ma part, j’avais oublié la nuit cauchemardesque que j’ai passé pour plusieurs raisons et je retrouve le sourire quand j’apprends que je dispose d’une autre chambre.
Le repas du soir ce passe de façon agréable et l’on commente les espèce aperçues ou avec une meilleure observation avec un petit délire sur la cigogne de ce matin en pleine ville puis on se quitte en se promettant de se lever un peu plus tôt pour faire le point sur la situation des sites à observer.
1) Rougegorge familier
2) Foulques macroules
3) Gallinule poule d’eau
4) Perruche à collier
5) Mouette rieuse
6) Merle noir
7) Mésange nonnette
8) Choucas des tours
9) Cigogne blanche
10) Corneilles noire
11) Goéland argenté
12) Mésange bleue
13) Grande aigrette
14) Canards siffleurs
15) Fuligules morillons
16) Grands cormorans
17) Huitrier pie
18) Buses variables
19) Pies bavardes
20) Chevalier cul blanc
21) Epervier d’Europe
22) Oies rieuses
23) Faisant de Colchide
24) Ouette d’Egypte
25) Vanneaux huppés
26) Pigeons bisets
27) Moineaux domestiques
28) Chardonneret élégant
29) Roitelet huppé
30) Pigeon ramier
31) Grèbes castagneux
32)Harles huppés
33) Chevaliers gambettes
34) Chevalier aboyeur
35 Canard chipeaux
36) Bécasseaux sanderling
37) Bécasseaux violet
(a**) 51°38’10N 3°42’41’’
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