Oiseaux-balades

Oiseaux-balades

Premier contact avec la zone humide de S’Albufera suite


Donc après le repas, me voilà reparti pour la destination première de la matinée et on ne peut se tromper, vu la vitesse à laquelle on circule ici et après la mésaventure de ce  matin, en passant sur le premier petit pont à la sortie d'Alcudia, deux grosses colonnes  un peu en retrait de la route, tenant un bon portail indiquent l'entrée de la zone humide de S'Albufera sur la droite de la chaussée.

              

Il y a cinquante mètres plus loin, un petit parking ombragé suivant l'heure de la journée assez pratique dommage, les places sont comptées, mais il y a d'autres possibilités de se garer assez facilement un peu partout.

                

L'entrée est libre (gratuite), il faut environ un kilomètre et demi pour arriver au lieu d'informations, un autre détail important, le Catalan, l'allemand, l'anglais et l'espagnol, dans cet ordre là sont les langues pratiquées sur Majorque dès que vous sortez de votre hôtel.

               

Ici, on vous demande votre nationalité pour le ressencement et on vous délivre un « pass » pour circuler partout où c'est autorisé sur cette zone contrôlée.

              

Un manquement au règlement peut vous faire éjecter du site et  avec les explications, il vous ait fourni un plan de la zone avec plusieurs parcours de différentes couleurs, un peu comme dans les grands parcs ornithologiques comme le Marquenterre, Pont de Gau ou la réserve du Teich entre autres.

                         S'albufera de mallorca.jpg

                  

Les balades sur des sentiers entretenus en terre dure, se pratiquent à pied ou à vélo, ils sont accessibles pour la plupart des parcours aux personnes à mobilité réduites ce que je trouve super, mais vu les distances à parcourir,  l'option vélo ne parait pas du tout utopique !

                

Il y a des tours et des observatoires, ce qui permet d'obtenir soit des vues d'ensemble panoramiques ou au contraire, l'observation sur de toutes petites parcelles de vies.

                   

Donc après ce petit intermède, le début de la balade commence vraiment, longue vue sur l'épaule et jumelles au cou, en passant devant la héronnière, aucun accès pour pouvoir observer, mais on entend les ardéidés glousser à l'arrivée ou au départ de l'un ou l'autre conjoint et  quand l'un de ceux–ci passe la rangée d'arbres, pour aller glaner quelques proies  dans les prairies humides  alentour, ils sont visibles simplement en levant la tête, mais bien sûr, ils  s'éloignent rapidement.

                         

                  

Les garzettes, Hérons cendrés Ardea cinerea et autres Hérons Garde-bœufs Bubulcus ibis,  sont  installés confortablement dans des arbres au bord de l'eau du  grand canal.

               

Je tourne à droite pour faire la partie dans cette direction, je passe par-dessus un pont de pierre en 3 sur le plan, un œil à droite, puis à gauche des foulques sur l'eau en train d'arracher des plantes qui se trouvent sous la surface, un moineau se pose tout à côté de moi, je le regarde des fois que, puis,  je reviens sur un des rallidés couleur d'ébène.

                        

J'ai un petit pincement au cœur agréable, bien que je n'ai jamais vus cette espèce de ma vie, je la reconnais immédiatement, une Foulque Caronculée Fulica cristata, certains auteurs appellent cette espèce la « foulque à crête ».

                

Je monte en batterie et à la hâte ma longue vue, mais  en même temps je fixe des yeux  le piaf aquatique pour être certain de ne pas le perdre, mais non, il est sur son petit bout de canal et à construit son nid dans les plantes qui émergent de l'eau.

               

Les détails de la tête de l'oiseau, bien sûr les caroncules sont parfaitement rendues dans l'objectif, des personnes intéressées ont également la possibilité de profiter de ma longue vue pour faire la même observation à leur grand ravissement.

                     

                  

J'installe le Leica sur le montage rapide de la Swarowski et je fais quelques photos, je pars à l'ombre pour voir le résultat, parfait, c'est une côche pour moi, je jubile, à mon retour deux personnes ont investi ma longue vue, mais l'oiseau n'est plus dans l'axe, en fait il a regagné son nid, les deux observateurs sont épatées par le rendu des couleurs malgré la distance.

                       

Je dirige l'engin de miroise sur la scène et les laisse à tour de rôle profiter du spectacle, les deux nouveaux spectateurs aux anges et au moment où je reprends quelques tranches de vie dans ma boite à pixel, un groupe de personnes passe, eux sont intéressés par le système de l'appareil photo accouplé à la longue-vue.

                   

Je finis par reprendre ma balade et  je longe une immense partie recouverte de ce que je crois être des roseaux communs, ils font plusieurs mètres de haut et forment une partie compacte et impénétrable pour un humain, mais la vie semble grouiller là-dedans.

                       

Une Rousserolle Turdoïde Acrocephalus arundinaceus et accroché au sommet d'une de ces plantes et lance son chant râpeux plus en avant, je trouve une tour mirador qui permet de surplomber la masse végétale, vu de dessus, on dirait une mer avec des vagues et des ondulations le tout animé par le vent.

                   

Un Milan noir Milvus migrans, passe rapidement, alors qu'un Busard des roseaux Circus aeruginosus, décrit des volutes pour plonger soudainement dans la marée de phragmites en contrebas du poste d'observation, cette fois-ci, c'est une Rousserolle effarvatte Acrocephalus scirpaceus qui témoigne de sa présence par la voix.

                     

                

Dans l'un des canaux, qui se trouve dans l'axe visuel de cette plateforme élevée,  des Fuligules milouin Aythya ferina, sont en train de s'ébattre dans l'eau, quand ils ne se nourrissent pas.

                

Soudain un Héron pourpré Ardea purpurea, décolle au loin, seulement  le temps de l'observation, puis il disparait avalé par la masse des roseaux, le temps est serein ici, mais il passe rapidement, je décide donc de m'arrêter là et de rebrousser chemin, en fait il faudrait au moins une semaine pour tout prospecter et encore, je pense que cette immense zone de vie continuerait à conserver jalousement quelques secrets.

                    

En repassant sur le pont bien sûr je jette un œil sur les caronculées,  il y a également leurs cousines les Foulques macroules Fulica atra, complètement accaparé par l'espèce phare, j'avais raté celle-ci comme quoi il faut ouvrir l'œil, les deux espèces ne montrent apparemment pas de gêne à se tolérer et vivent en harmonie chacune à sa place.

                    

Donc sur le retour, je fais un crochet par l'observatoire N°13, des Gravelot  à collier interrompu Charadrius alexandrinus, sont présents, il y a également des Tadornes de Belon Tadorna tadorna, ainsi que des Échasses blanches Himantopus himantopus.

                       

                       

Quelques espèces d'anatidés, dont le Canard chipeau Anas strepera, le colvert ainsi que curieusement, une Sarcelle d'hiver Anas crecca ce qui ne parait pas étonner les autres observateur anglophone ou espagnol qui se trouve là.

                  

Un aigle passe dans le ciel assez haut, en complet contre-jour,  une nouvelle fois, je n'en certifie pas l'espèce, j'aurai dû me familiariser un peu plus avec les silhouettes de grands rapaces, c'est le moment que je choisis pour rejoindre l'observatoire N°10.

               

Le Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus, cercle à nouveau au-dessus des plans d'eau, en fait il a une proie énorme dans les serres compte-tenu de sa propre taille et il vient se poser sur un arbre mort qui semble être son lardoire à environ 80 mètres  juste en face des fenestrons d'observations.

                         

                    

C'est superbe, encore une fois d'autres personnes ont le plaisir de regarder au travers de ma Swarovski et en font toutes les éloges possibles en plus de me remercier pour le partage de cette scène inoubliable.

                    

En direction de notre  droite et  donc juste à côté du N° 13,  une Talève sultane Porphyrio porphyrio, émerge des hautes herbes, elle est accompagnée de deux pullis, bien trop loin pour faire une photo, même pour un cliché souvenir, de plus, les brumes de chaleur sont omniprésentes.

                 

A une distance considérable, un falconidé harcèle un autre balbuzard, en approche vers nous, nous mettrons, à nous tous du temps à déterminer le Faucon d'Éléonore Falco eleonorae, alors que quelques Canards Colvert  Anas platyrhynchos prennent le large rapidement.

                  

Je finis par rejoindre les membres de ma famille, qui sont en vacances avec moi, finalement pas si mécontent de cette belle journée de miroise, avec encore des Martinets noirs Apus apus et des Hirondelles rustiques Hirundo rustica en toile de fond.



30/05/2013
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