Balade du 04/11/2017 sur la nécropole de Thiais.
Quand je rentre du travail vers 3 h 20 à la maison, le ciel est bien dégagé et je peux contempler les myriades d’étoiles qui sont visibles malgré la pollution lumineuse de la capitale en contrebas.
Je regarde une émission sur Natgéo pour passer un peu de temps, puis-je cherche des nouvelles des Élanions blancs (Elanus caeruleus) présents en ce moment dans le Nord de la France.
Puis enfin l’heure du départ pour Thiais sonne et la circulation sur le chemin qui m’y conduit est tellement fluide que je mets environ une demi-heure pour faire le trajet.
Sur la grande place où j’ai garé mon C4, je patiente en regardant le ballet du Geai des chênes (Garrulus glandarius), transportant des glands dans son jabot pour se constituer des réserves hivernales.
Les Étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris), revenus en masse, sont présents pratiquement partout et nous le constaterons aussi bien de visu que par l’audition de leurs chants et cris.
Les Pies bavardes (Pica pica) et les Corneilles noires (Corvus corone) sont omniprésentes également et arpentent les pelouses de l’entrée de la nécropole avec les grands peupliers qui se parent de leurs couleurs automnales avant de perdre leurs feuilles.
couleurs sympas
Les amateurs pour la balade matinale arrivent les uns après les autres, tellement que nous finirons par être 16, du jamais vu à Thiais.
Nous tenons là, un nouveau record de fréquentation, on se croirait à Bagneux.
Record de fréquentation à Thiais
Franck vient me dire bonjour et me confirme le passage de mon dernier Cr de balade sur le site par voie de mail, je commençais furieusement à m’inquiéter du manque de retour.
Il me mentionne également le fait, qu’il a entendu la hulotte à plusieurs reprises et que c’est une femelle, une chance pour le site que d’accueillir pareil visiteur.
J’ai eu de sérieux problèmes de réception de courrier informatique et, dû même être obligé de changer d’adresse mail suite à ces soucis.
Plus tard, au moment où je décide de faire une photo de groupe, le dernier arrivant se gare, puis c’est le départ pour la balade, je suis assailli de questions par les novices, dont certaines assez intéressantes.
Il y a des gens curieux qui vont au fond des choses pour leur culture personnelle, ce qui permet d’avoir de petits débats où l’on s’interroge, soi-même sur son propre savoir.
Le fait que nous soyons le samedi suivant la Toussaint, le cimetière est paré de drapeaux tricolores et de fleurs sur toutes les parcelles « militaires », il devrait y avoir abondance de visiteurs ce matin dans le reste de la nécropole également.
Nous débutons notre pérégrination mensuelle et je m’aperçois que 16 personnes, cela fait un groupe conséquent tout de même, donc Michel et Olivier sont réquisitionnés pour répondre aux questions.
Plusieurs Grives musiciennes (Turdus philomelos) sont aperçues et perso je les trouve curieuses et annonce des Grives mauvis (Turdus iliacus).
Grives mauvis (Turdus iliacus)
Olivier tient tête et je fais une photo, les critères sont bien ceux de la seconde et l’échalas d’annoncer qu’il y a deux groupes différents de turdidé.
À nouveau un geai et des corneilles, une personne demande s’il y a des freux ici, nous lui disons que nous avons la chance d’avoir dès la fin de l’hiver une petite colonie qui se constitue un peu plus loin dans les grands arbres.
Une autre s’interroge sur les différences entre les deux corvidés couleur d’ébène, une troisième affirme que la corneille possède un bec jaune, ce qui peut aider à la différencier du corbeau.
Bien sûr, il n’en est rien et nous démontrons de façon pédagogique les critères diagnostiques des deux espèces, tant sur la forme du bec que sur la différence du plumage de la face.
Un premier Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla) est aperçu, alors qu’un autre est entendu, puis ce sont les premiers Merles noirs (Turdus merula) et ce matin, nous en verrons un bon nombre, sans atteindre les chiffres des années passées pourtant.
Un Pic épeiche (Dendrocopos major) est localisé dans les branches hautes d’un arbre dénudé , mais il se trouve en dehors des limites du site, la miroise quoique assez éloignée est parfaite.
L’instant d’après, elle, car c’est une femelle qui passe au-dessus des locaux techniques et entre à tir d’ailes dans le cimetière, pour venir pas si loin que cela de nous.
J’invite tous ceux qui sont près de moi à observer les superbes détails du plumage bariolé de ce pic de taille moyenne tout proche.
Pic épeiche (Dendrocopos major)
Encore des Perruches à collier (Psittacula krameri) dans les airs, les Psittacidés couleur sinople au vol puissant et coupant le ciel avec le plus souvent des émissions sonores parfaitement reconnaissables.
La zone technique ne donne rien en matière d’observation ornithologique, par contre un technicien du site faisant une ronde nous souhaite de bonnes rencontre avec les oiseaux, puis continu son chemin.
Ici une Mésange bleue (Cyanistes caeruleus), là des musiciennes encore, plusieurs vols de trois ou quatre mauvis, il semble que les turdidés du nord soient encore en migration active, même si nous ne sommes pas au cœur d’un couloir à proprement parlé.
Une Bergeronnette grise (Motacilla alba) est captée par Olivier, cela fait toujours plaisir d’en voir une de temps à autre.
Encore des grives et des merles, décidément ce matin est faste pour ce genre-là, cela fait plusieurs années que nous n’avons été à pareille fête.
Le Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) se signale de long en long et parfois fait une courte apparition, pour le reste, notre groupe s’est étalé en longueur.
Alain fait sa balade de son côté et Olivier qui ne trouve pas non plus le rythme adapté pour lui, a pris un peu d’avance avec quelques personnes.
Michel n’est pas trop loin de moi et répond aussi aux nombreuses questions des curieux avides de réponses, nous avons même droit parfois à des affirmations qui nous font sourire.
Reste que nous sommes tous là pour passer un bon moment et apprendre les uns des autres.
Nous garderons tous deux ses anecdotes cachées comme des bêtisiers personnels pour les jours où nous chercherons des encouragements au fondement de notre passion.
Plus tard, Olivier me racontera que de son côté qu’il en a entendu des « assez salées », parfois même désobligeantes, mais bon ainsi va la vie.
Nous bifurquons vers le carré militaire, celui face à la grande entrée, le protocole de non-prolifération des produits phytosanitaires, respecté par les responsables de la nécropole de Thiais permet d’offrir une sorte de mini friche où la biodiversité s'est installée.
Faucon crécerelle (Falco tinnunculus)
Nous assistons à l’arrivée d’un Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) en maraude et le falconidé nous offrira son fameux vol du Saint-Esprit, stationnaire à souhait en plusieurs phases et l’occasion d’expliquer ce mode de repérage par certaines espèces de rapaces.
Un chat domestique en balade fait le bonheur des personnes sensibles en se laissant caresser durant un bon moment et ce sera le seul mammifère observé ce matin.
Olivier m’a signalé que nous sommes en retard sur l’horaire et a repris un peu d’avance, ce qui lui permet avec son petit groupe de faire décoller un oiseau sombre, mais de n’en faire l’observation que quelques fractions de seconde.
La malchance me poursuivant comme une teigne bien accrochée et possédant un angle de vision différent de celui d’Olivier, je reconnais malheureusement l’oiseau qui vient de décoller.
Du fait de l’éloignement rapide du volatile et surtout de mes faibles capacités photographiques, je n’arrive pas une nouvelle fois à faire de photo de la Bécasse des bois (Scolopax rusticola).
À chacun sa malédiction, presque tous les ornithologues ont une espèce qu’ils ratent sur le long terme et comme non « système de coche » est basé sur les espèces photographiées j’en serais quitte pour une nouvelle rencontre avec cette sorcière bien aimée.
C’est également l’occasion de se rappeler le dessin que Corentin m’avait fait pour une rencontre similaire du temps où il venait aux balades avec son père.
Un dessin que je retrouve chaque fois que je suis devant mon ordinateur, car la note humoristique du gamin de l’époque m’avait vraiment amusé sur mon incapacité à pixéliser le limicole hivernant à Thiais d’année en année.
L’événement de la matinée étant passé et ma haine de ma malchance évanouie, la balade reprend après quelques recherches infructueuses de la bécasse, pour repérer plus facilement une famille de Mésanges à longue queue (Aegithalos caudatus).
Nos pas nous conduisent enfin vers le fond sud-est du cimetière et le portail vert, le Rougegorge familier (Erithacus rubecula) est une nouvelle fois aperçu et deux Bergeronnettes des ruisseaux (Motacilla cinerea) sont bien vues passant au-dessus de nous.
Au-dessus des parcelles dégagées de la « grande friche », Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) et Goélands argentés (Larus argentatus) sont observés, alors que des Grives draines (Turdus viscivorus) sont entendues puis brièvement aperçues.
Les Mésanges charbonnières (Parus major) se sont également constituées en groupe de tailles différentes pour espérer passer la période hivernale, à chaque espèce sa stratégie de survie pour affronter les dangers quasi insurmontable pour un individu seul.
A plusieurs reprises, nous avons le plaisir d’observer le Pic vert (Picus viridis) qui de son vol puissant et chaloupé, traverse les parcelles les unes après les autres pour venir au sol se nourrir ou encore se fixer sur un tronc pour voir ce qui se passe ici ou là.
Ce matin, les Pigeons ramiers (Columba palumbus) ne sont pas très nombreux alors que nous approchons du centre commerciale, leurs cousins les Pigeons bisets (Columba livia) constitue des groupes bien plus importants et des Grives litornes (Turdus pilaris) sont aperçues en vol.
Olivier me dit au revoir et à demain pour notre future balade vers le trio d’élanions du nord signalé par la liste Coche.Fr.
Il ne restera pas « muet » longtemps, car quelques instants plus tard, je recevrais un texto de sa part et m’informant de la présence rare de Linottes mélodieuses (Linaria cannabina) accompagnées de Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis) dans les peupliers devant la conservation.
Avec le reste du groupe nous commencerons à remonter vers la sortie, Alain qui nous a rejoint tentera de nous faire observer des mauvis en train de se nourrir de baies, mais les grives ne nous ont pas attendues pour filer !
Quelques personnes nous quitteront encore et nous finirons dans une conversation sur le parking, mais pas l’ombre de la queue d’un fringile dans les grands arbres de l’entrée.
Seuls, Michel et moi, irons déjeuner chez l’américain d’en face pour revoir la liste des espèces observées ce matin.
La dernière mauvaise nouvelle de la matinée venant de Michel qui se désistant du projet Guyane pour raison personnelle me chagrinera un peu avant de se séparer.
Restera tout de même le constat favorable d’un groupe de 16 personnes pour 28 espèces d’oiseaux observées et se souhaitant tout de même de se revoir début décembre pour la prochaine balade sur le site de la nécropole de Thiais prévue le 02/12/2017.
1) Geai des chênes
2) Étourneaux sansonnets
3) Pies bavardes
4) Corneilles noires
5) Grives musiciennes
6) Grive mauvis
7) Grimpereau des jardins
8) Merles noir
9) Pic épeiche
10) Perruches à collier
11) Mésange bleue
12) Bergeronnette grise
13) Troglodyte mignon
14) Faucon crécerelle
15) Bécasse des bois
16) Mésange à longue queue
17) Rougegorge familier
18) Bergeronnettes des ruisseaux
19) Mouettes rieuses
20) Goélands argentés
21) Grives draines
22) Mésanges charbonnières
23) Pic vert
24) Pigeons ramiers
25) Pigeons bisets
26) Grives litornes
27) Linotte mélodieuses
28) Chardonnerets élégants
Chat domestique
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