Balade au Ghana : jour 8 *
La pénombre règne encore quand nous accédons à nos places dans le minibus pour partir une nouvelle pour une autre tentative d’observation des oiseaux nocturnes.
De ce fait, comme nous retournons sur le même site que celui visité au quatrième matin dans les mêmes conditions, reste que pour le moment, pas l’ombre de la queue de l’une des espèces recherchées.
Le chauffeur nous ayant déposé, nous progressons assez rapidement dans le noir.
Arrivé en haut de la côte, Victor et Julien balaient de leurs lampe-torche les environs.
Ensuite, nous empruntons le sentier à droite et allons-nous positionner avec l’espoir de pouvoir observer un Engoulevent à longue queue (Caprimulgus climacurus).
Ce sera chose faite sur une rencontre éphémère, puis nous patienterons pour l’entendre s’éloigner définitivement.
Nous resterons encore quelques grosses minutes, ensuite le temps nous étant compté aujourd’hui, ce sera un retour rapide à l’hôtel.
C’est que c’est le jour de la bête, alors pas question de s’attarder.
Tout de même, après le déjeuner, en revenant de nos chambres respectives, un groupe de Capucins nonnettes (Spermestes cucullata) sera entendu par Victor.
Capucins nonnettes (Spermestes cucullata)
Il détectera aussi au chant, deux de leurs cousins que sont les Capucins pies (Spermestes fringilloides) bien sûr l’inratable Bulbul des jardins (Pycnonotus barbatus) puis, le Moineau gris (Passer griseus).
En ombre chinoise, le Choucador splendide (Lamprotornis splendidus) se dessine sur la grande tour en tubes métalliques.
Dans le jour naissant, l’apparition des premiers Corbeau pie (Corvus albus) est quasi obligatoire à proximité des habitations.
Choucador splendide (Lamprotornis splendidus)
La vie commence à s’animer, aussi bien celle de la nature que l’activité humaine, par l’apparition ça-et-là de piétons sur le bord de la route.
Nous passons une nouvelle fois sans pouvoir s’y arrêter devant la colonie d’Hirondelle de Preuss (Petrochelidon preussi) pour mon dommage.
Pour ce début de matinée, cap est mis sur une piste forestière et quand nous arrivons sur site, un groupe d’ornithologues est déjà à pied d’œuvre, ils s’éloigneront à notre arrivée.
Le temps de garer le moyen de transport, et nous serons, nous aussi, en phase d’observation et notre accompagnateur français de contacter des Malimbes à queue rouge (Malimbus scutatus).
Ambiance Malimbe à queue rouge (Malimbus scutatus)
À quelque pas, il aperçoit un Échenilleur bleu (Cyanograucalus azureus) dans l’arbre d’en face à plus de 30 mètres, mais l’oiseau se joue de nous en disparaissant dans le feuillage.
Tout autant que le Coucou foliotocol (Chrysococcyx cupreus) qui affiche son lumineux plumage bicolore Jaune et vert.
Victor alerte tout le monde, un Martin-chasseur marron (Halcyon badia) vient de passer au-dessus de nous.
Malimbe à queue rouge (Malimbus scutatus)
Il indique l’endroit où l’oiseau lui semble s’être posé, un peu de patience et le voilà reparti d’où il était venu et recommence plusieurs fois son manège.
Bien plus haut dans le ciel, des Martinets d’Ussher (Telacanthura ussheri) volent à vive allure, il y a en plus ou moins un Martinet de Bates (Apus batesi) parmi eux.
Nous avançons un peu et au premier virage, on s’aperçoit que la piste et large de plus de dix mètres et assez récente.
Le groupe d’ornithologues qui nous précédait a totalement disparu malgré la longueur de la bande de terre qui se déroule devant nous.
Quant à nous, nous progressons à la vitesse d’une cagouille par l'observation d’un groupe de Choucadors à queue étroite (Poeoptera lugubris) au fait d’un arbre dénudé.
Choucadors à queue étroite (Poeoptera lugubris)
À bien y regarder, un Barbican à narines emplumées (Gymnobucco peli) rejoint leur assemblée au sommet, repart, revient, provoquant l’envolée des Choucadors.
Les observations se suivent, et cette fois-ci, c’est un couple de Loriots à ailes noires (Oriolus nigripennis) qui nous tient en émois malgré la dis-tance conséquente.
Plus loin, c’est le Drongo d'Oberholser (Dicrurus atactus) qui monopolise notre attention ici aussi, les oiseaux sont appairés et pas réellement furtifs.
Il s'ensuit la localisation de Tisserins tricolores (Ploceus tricolor) certains restent pour les admirer, le reste de notre groupe continue à progresser.
Tisserins tricolores (Ploceus tricolor)
Cela permet à quelques-uns de profiter de l’apparition d’une Tourtelette tambourette (Turtur tympanistria) ainsi que d’un couple en vol de Touraco gris (Crinifer piscator).
À un moment, c’est le branle-bas-de-combat, Julien, vient d’apercevoir un Autour à longue queue (Urotriorchis macrourus) adulte.
On accélère le pas en rejoignant notre guide, pour voir le superbe rapace prendre la tangente et disparaitre à notre grand dam.
La pression retombe d’autant qu’un Pic à ventre de feu (Chloropicus pyrrhogaster) est aperçu dans un feuillu, dans un total contre-jour.
Pic à ventre de feu (Chloropicus pyrrhogaster)
La chance est avec nous puisqu’il s’envole pour venir se fixer sur une chandelle de plus de 30 mètres de hauteur et de jouer avec nos nerfs en se positionnant à notre opposé.
De temps à autre, il montre le bout du bec, puis enfin décide d'afficher son meilleur profil, pour une observation collégiale.
Une petite concentration de Colombar à front nu (Treron calvus) et aperçu au sommet d’un arbre aussi haut que les autres.
Plus proche dans notre dos, un Souimanga brun (Anthreptes gabonicus), une femelle vient jouer les acrobates et disparait d’un coup d’aile.
Souimanga brun (Anthreptes gabonicus)
Un Calao longibande (Lophoceros fasciatus) puis un autre est aperçu, volant au-dessus de la piste.
Plus tard, c'est au tour de leur cousin le Calao à casque noir (Ceratogymna atrata) de faire de même.
Le Coucou olivâtre (Cercococcyx olivinus) est entendu seulement, il en sera de même plus tard pour le Coucou solitaire (Cuculus solitarius) qui nous resteront invisibles.
Notre guide ghanéen se fixe à un moment, il vient d’entendre le chant, celui de la discrète Tourtelette demoiselle (Turtur brehmeri).
La trouver dans l’épaisseur du feuillage dense n’est pas chose aisée, cependant, il y arrive pour une observation vraiment ardue et encore plus furtive dans une toute petite fenêtre.
Encore plus loin et plus tard, des mouvements sont repérés, les oiseaux bien trop petits, trop mobiles, trop mimétiques, enfin trop tout, sont tout de même capté par Victor.
Érythrocerque à tête rousse (Erythrocercus mccallii)
Il suit les petits volatiles qui se confondent sur fond de végétation, ils finissent par arrêter de gigoter pour se tenir pas si loin que cela de nous.
L'espèce sera identifiée comme l’Érythrocerque à tête rousse (Erythrocercus mccallii) et Julien devra répéter plusieurs fois le nom de l’espèce.
Érythrocerque à tête rousse (Erythrocercus mccallii)
Le Picumne de Verreaux (Sasia africana) sera la dernière espèce que nous rencontrons sur cette piste.
En effet, pressé par un emploi du temps précis, nous quitterons l’endroit, notre chauffeur fera même un bout du chemin pour nous récupérer plus vite.
Picumne de Verreaux (Sasia africana)
De retour sur la grande route, chaque traversée de bourgade amène une nouvelle fois son lot d’espèces plus ou moins inféodées à l’humain.
Ici, des Martinets noirs (Apus apus), des Pigeons bisets (Columba livia), des Milan à bec jaune (Milvus aegyptius), et encore des corbeaux, par-fois des Hirondelles rustiques (Hirundo rustica).
Sur le bord de la route, les Bergeronnettes pie (Motacilla aguimp) déambule en hochant de la queue comme il se doit et par-delà les Hérons garde-bœufs (Bubulcus ibis) sont omniprésents.
Un rapace est aperçu au travers du pare-brise et il faut se contorsionner pour pouvoir le suivre des yeux, et ainsi l’identifier comme une superbe Buse d'Afrique (Buteo auguralis).
Sur le parcours qui nous sépare de notre prochain spot, des Pie-grièches à dos noir (Lanius humeralis) sur les fils, un Gymnogène d'Afrique (Milvus aegyptius) sont vus rapidement.
Au terme de deux heures de route environ, nous arrivons à Twifo Praso, une ville assez importante sur le fleuve Pra où notre chauffeur trouvera une place pour garer son véhicule à quelques distances de la rive.
Les Tourterelles maillées (Spilopelia senegalensis) et Tourterelles à collier (Streptopelia semitorquata) sont observées parfois à même le sol au milieu des habitations.
L’espèce phare que nous sommes venus tenter de voir ici, est la Glaréole auréolée (Glareola nuchalis) l’espoir est permis quand nous voyons des observateurs déjà en place les jumelles rivées au visage.
Glaréole auréolée (Glareola nuchalis)
Effectivement, les superbes limicoles sont bien là, posés sur des rochers formants autant de petits îlots à une vingtaine de mètres du bord.
Nous restons un moment à les détailler, puis, nous avons la chance de contacter un Héron strié (Butorides striata) posé sur des morceaux de bambou flottant.
Sur les piles de l’ancien pont traversant le cours d’eau, des Hirondelles à bavette (Hirundo nigrita) sont vus, elles restent à une distance considérable et volent uniquement vers l’autre rive.
Hirondelles à bavette (Hirundo nigrita) à une distance cosmique !
Ici également le temps file rapidement, alors un dernier coup d’œil sur les hirondelles et nous retournons vers le minibus pour rejoindre notre prochain lieu d’hébergement.
Tout en nous déplaçant, le Faucon ardoisé (Falco ardosiaceus) puis des Tisserins gendarmes (Ploceus cucullatus) et même un Martin-chasseur du Sénégal (Halcyon senegalensis) sur un fil.
Nous prendrons tout de même le temps de faire une halte pour le pique-nique, par la suite une fois arrivé au village, les valises sont déposées dans les chambres, au-dessus desquelles, volent des Guêpiers à gorge blanche (Merops albicollis).
Sans transition, nous partons à la recherche de la bête, rencontre emblématique du voyage, s’il en est une, mais pour le moment, c’est la Nigrette à ventre roux (Nigrita bicolor) qui est devant nous dans la végétation.
Nigrette à ventre roux (Nigrita bicolor)
Nous quittons le village reculé de Bonkro à pied, nous captons du regard un Touraco gris (Crinifer piscator) survolant une zone d'écobuage, puis un Barbion grivelé (Pogoniulus scolopaceus) perché.
Plus loin, avant de pénétrer dans la forêt, Victor annonce la Tourtelette tambourette (Turtur tympanistria) et Julien ajoute le Malcoha à bec jaune (Ceuthmochares aereus).
Nous passons à proximité immédiate d’une petite plantation de cacao, et sous l’épaisseur du feuillage, à environ un mètre du sol, un Calao à casque jaune (Ceratogymna elata) est posé, son immobilisme complique à le localiser jusqu’à ce qu’il s’envole.
Plusieurs espèces seront aperçues furtivement, certaines identifiées assurément, comme le Pririt de Guinée (Platysteira hormophora) d’autres pas.
Dans la forêt, nous progressons sans pression avec seule recommandation de le faire en silence, puis nous touchons au but.
Encore quelques dizaines de mètres et après avoir contourné un énorme amas de rochers, une placette avec des bancs rudimentaire s’offre à notre vue.
Ambiance nid de Picatharte de guinée (Picathartes gymnocephalus)
Nous sommes installés en quelques secondes et c’est l’attente qui dé-bute, cela ne dure pas réellement.
Nous sommes invités à des mouvements minimalistes pour enfin voir le Picatharte de Guinée (Picathartes gymnocephalus).
Picatharte de Guinée (Picathartes gymnocephalus) premier contact
Cependant, il arrive d’abord avec une méfiance palpable, sautant de branche en branche, puis l’un d’eux, car maintenant, ils sont plusieurs, vient directement devant nous.
Cet oiseau unique au monde, est d’une beauté incroyable, et personnellement, je remercie secrètement mère nature pour un tel cadeau.
Picatharte de Guinée (Picathartes gymnocephalus) vraiment proche
Au terme d’une rencontre d’anthologie pour une observation collégiale de tout premier plan, le villageois en charge de notre escorte, fait un signe à nos accompagnateurs que c’est le moment de se retirer.
Sans plus de bruit que cela, la plupart d’entre nous descendrons dans le sentier, certains en mal de photo légendaire s’attarderont pour photographier les nids, ce qui agacera quelque peu le villageois.
Une fois sorti de la forêt, où le Râle à pieds rouges (Himantornis haematopus) a été entendu, nous retrouvons un peu plus de lumière, et apercevons des Guêpiers nains (Merops pusillus).
La zone brûlée par un feu contrôlé est occupée par plusieurs oiseaux qui s’envolent à notre approche dont un Coucal du Sénégal (Centropus senegalensis).
Au-dessus de nos chambres, le Perroquet youyou (Poicephalus senegalus) passe dans un vol tonique et assez haut, des Martinet des maisons (Apus affinis).
Nous aurons un petit moment de détente pour prendre une douche et ensuite une sorte d’apéro puis ce sera l’heure du repas.
Bien que la salle de réfectoire ne paye pas de mine, le service est parfait, autant que le diner qui nous est servi.
Ce moment assez convivial amène des discussions sur l’oiseau vedette de la journée et qui est également l’oiseau totémique de ce voyage.
Quand nous sortons de table, la journée d’observation n’en est pas pour autant terminée, nous sommes invités à aller prendre place dans notre car pour un petit déplacement.
Arrivé sur les lieux, nous tentons ici de contacter le Grand-duc à aigrettes (Bubo poensis) et ce dernier se signalera par le chant lointain.
Bizarrement, c'est surtout une puis deux Chouettes africaines (Strix woodfordii) qui répondent à la repasse de Victor.
Chouettes africaines (Strix woodfordii) ambiance nocturne
D’ailleurs, toute proche, l’une d’elles est enfin localisée dans le faisceau de sa lampe et l’apport de lumière par Julien et Christian permet de tenter d’immortaliser l’espèce.
Le grand-duc, ne se décidant pas à se rapprocher, il est proposé de rentrer pour faire le log et ajouter les espèces manquantes, comme le Chevalier guignette (Actitis hypoleucos), le Chevalier culblanc (Tringa ochropus), le Martinet de Sabine (Rhaphidura sabini), le Calao à joues brunes (Bycanistes cylindricus), le Barbican hérissé (Tricholaema hirsuta), le Barbican pourpré (Trachyphonus purpuratus), le Petit Indicateur (Indicator minor) et l’Indicateur de Willcocks (Indicator willcocksi), un Faucon lanier (Falco biarmicus) au vol rapide, le Tchagra des marais (Bocagia minuta), un Tchitrec noir (Trochocercus nitens), le Bulbul d'Ansorge (Eurillas ansorgei), le Bulbul à queue blanche (Baeopogon indicato), l’Hirondelle striée (Cecropis abyssinica), la Nasique grise (Macrosphenus concolor), un Pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix), l’Érémomèle à tête brune (Eremomela badiceps), le Choucador à queue bronzée (Hylopsar cupreocauda), le Cinnyris minullus (Cinnyris minullus), le Malimbe huppé (Malimbus malimbicus), le Malimbe à tête rouge (Malimbus rubricollis), le Tisserin de Maxwell (Ploceus albinucha), la Nigrette à calotte grise (Nigrita canicapillus), la Nigrette à ventre blanc (Nigrita fusconotus) et enfin la Veuve dominicaine (Vidua macroura).
1) Engoulevent à longue queue
2) Capucins nonnettes
3) Capucins pies
4) Bulbul des jardins
5) Moineau gris
6) Choucador splendide
7) Corbeau pie
8) Hirondelle de Preuss
9) Malimbe à queue rouge
10 Échenilleur bleu
11) Martin-chasseur marron
12) Coucou foliotocol
13) Martinets d’Ussher
14) Martinet de Bates
15) Choucadors à queue étroite *
16) Barbican à narines emplumées
17) Loriots à ailes noires
18) Drongo d'Oberholser
19) Tisserins tricolores
20) Tourtelette tambourette
21) Touraco gris
22) Autour à longue queue
23) Pic à ventre de feu *
24) Colombar à front nu
25) Souimanga brun
26) Calao longibande
27) Calao à casque noir
28) Coucou olivâtre
29) Coucou solitaire
30) Tourtelette demoiselle
31) Érythrocerque à tête rousse
32) Picumne de Verreaux
33) Martinet noir
34) Pigeons bisets
35) Milan à bec jaune
36) Hirondelles rustiques
37) Bergeronnette pie
38) Hérons garde-bœufs
39) Buse d'Afrique
40) Pie-grièche à dos noir
41) Gymnogène d'Afrique
42) Tourterelles maillées
43) Tourterelles à collier
44) Glaréole auréolée *
45) Héron strié
46) Hirondelles à bavette
47) Faucon ardoisé
48) Tisserin gendarme
49) Martin-chasseur du Sénégal *
50) Guêpier à gorge blanche
51) Nigrette à ventre roux
52) Barbion grivelé
53) Malcoha à bec jaune
54) Calao à casque jaune
55) Pririt de Guinée
56) Picatharte de Guinée *
57) Râle à pieds rouges
58) Guêpiers nains
59) Coucal du Sénégal
60) Perroquet youyou
61) Grand-duc à aigrettes
62) Chouette africaine
63) Chevalier guignette
64) Chevalier culblanc/cul-blanc
65) Martinet de Sabine
66) Calao à joues brunes
67) Barbican hérissé
68) Barbican pourpré
69) Petit Indicateur
70) Indicateur de Willcocks
71) Faucon lanier
72) Tchagra des marais
73) Tchitrec noir
74) Bulbul d'Ansorge
75) Bulbul à queue blanche
76) Hirondelle striée
77) Nasique grise
78) Pouillot siffleur
79) Érémomèle à tête brune
80) Choucador à queue bronzée
81) Souimanga minule
82) Malimbe huppé
83) Malimbe à tête rouge *
84) Tisserin de Maxwell
85) Nigrette à calotte grise
86) Nigrette à ventre blanc
87) Veuve dominicaine
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