Oiseaux-balades

Oiseaux-balades

Séjour en Guyane : jour 8

Séjour en Guyane :

jour 8

 

  

18-07-2017

  

J’ai assez bien dormi cette nuit et je suis en forme ce matin, mais je préfère une douche au bain dans le fleuve.

  

Le petit déjeuner est super,  ensuite je ne peux m’empêcher d’aller faire un tour dans le fond du jardin pour voir si le spizaète de la veille ne serait pas revenu faire un tour par ici.

  

Pas l’ombre de la queue du rapace par contre le Tyran féroce (Myiarchus ferox) est lui toujours ben actif dans les branches basses ou au sol.

  

Des Tangaras à bec d’argent (Ramphocelus carbo) en veux-tu en voilà, un Ermite roussâtre (Phaethornis ruber), mais surtout, le Myrmidon du Surinam (Myrmotherula surinamensis) que je n’arrive toujours pas à photographier, pas plus que son cousin à flancs blancs.

  

Un grimpar que je n’arrive pas à identifier et pour Mathias, ce sera un jeu d’enfant et il s’agira d'un « talapiau »,  puis il nous dit de regagner le bateau pour le prochain départ .

  

Nous passerons la journée au Saut Machicou, c’est assez loin alors nous n’allons pas tarder à partir , mais comme la veille, ce matin la brume est partout.

  

Un Martin-pêcheur à ventre roux (Megaceryle torquata) apparaît,  puis va se brancher à quelque distance et  plus loin, posés sur les rochers au milieu des sauts, les Engoulevents trifides (Hydropsalis climacocerca) sont toujours là ainsi que les essaims de chauves-souris.

  

Une Hirondelle tapère (Progne tapera) semble isolée, il n’y a pas d’autre individu de son espèce dans le coin, par contre les Hirondelles à ailes blanches (Tachycineta albiventer) sont nombreuses, plus tard nous observerons un Araçari au sommet d’un arbre.

  

Au-dessus de nous, un oiseau  bleu électrique traverse le cours d’eau, c’est un Cotinga de Cayenne (Cotinga cayana), mais il se pose à une distance sidérale de nous.

  

Je tente une photo qui ne sera là que pour évoquer le souvenir, reste que dans les jumelles, l’observation est superbe.

  

Au détour d’un coude, nous apercevons un banc qui donne une image surréaliste du coin, certainement des gens venaient ici pour la quiétude ou pour se ressourcer.

 

UE8A9141 Banc isolé.jpgQuel coin de tranquillité!

   

Chaque portion de saut est une occasion de féliciter la nature pour sa capacité à se renouveler  partout comme pour ces plantes qui poussent et on se demande comment,  au milieu des remous et des claques données par le courant de l’eau.

  

Faisant une courbe en vol, puis remontant dans l’axe du cours d’eau, un Faucon des chauves-souris (Falco rufigularis) va lui aussi se poser sur une haute branche.

   

Plus loin et moins haut, un Araçari grigri (Pteroglossus aracari) montre toutes ses couleurs alors que depuis un bon moment nous naviguons.

  

Cédric toujours aussi affuté, pointe du doigt un gros rapace puis un deuxième dans un arbre, comme la distance était importante, il faut un moment pour que la pirogue arrive à son aplomb.

  

L’un des Géants du secteur et là et il porte bien son nom, le Sarcoramphe roi (Sarcoramphus papa), ici seule la harpie, la féroce bien sûr peut rivaliser au niveau de l’envergure avec lui.

 

UE8A9270 Sarcoramphe roi.jpgRoyal, rien d'autre.
  

A contrario, le Grand urubu (Cathartes melambrotu) qui se trouve à côté de lui apparaît presque comme chétif et à ce moment-là son plumage sombre l’éclipse presque totalement  par rapport à son grand cousin.

  

Nous restons un bon moment à observer les deux vautours, reste que pour les photos, ce n’est pas le top dans leurs positions les plus dégagées, ils sont à contre-jour et si on pend une meilleure orientation, on est obligé de s’éloigner.

  

À la fin d’un grand virage sur le cours du fleuve,  un arbre dont les branches dépassent largement au-dessus de l’eau, supporte un couple d’ Anhinga d’Amérique (Anhinga anhinga) seule la femelle restera quand nous passerons en dessous.

  

À quelque distance la superbe vision de grands singes araignée il me semble, autorise Mathias à faire un nouvel arrêt.

  

Les longs membres des animaux leur permettent une évolution aisée dans la canopée en passant d’un arbre à l’autre.

  

Le spectacle est réellement jouissif et même si nous l’avions déjà vue, c’est tout de même la troisième espèce de singe observée durant ce voyage.

  

La balade continue et pour notre plus grand plaisir, nous observons ici un Milan bidenté (Harpagus bidentatus) là des Toucans  à bec rouge (Ramphastos tucanus) qui traversent au-dessus de l’eau, nous faisons aussi quelques haltes pour voir de près les fleurs.

  

Souvent avec des couleurs vives , même si elles sont un peu passées, elles restent splendides et s’il y en a peu, leur couleur écarlate tranche sur le vert dominant tous comme ces grands arbres aux feuilles roses.

  

Une superbe Buse blanche (Pseudastur albicollis) nous permet un petit arrêt et notre pilote nous conduit jusque sous son bec, ce qui nous permet de faire une observation magique encore une fois.

Sur un support dégagé, un Milan bleuâtre (Ictinia plumbea) scrute son  environnement, alors qu’un urubu, un grand bien sûr dans l’intérieur des terres nous survole une fois de plus.

 

Une petite frustration tout de même,  car ici les tortues d’eau, sont super craintives, on ne peut s’en approcher à moins de cent mètres sans causer une panique monstre et les voir plonger à une vitesse incroyable.

 

On arrive quand même par finir à faire quelques photos sans s’arrêter, alors qu’elles se réchauffent au soleil, plus haut dans le ciel des milans, encore des milans, sont repérés par Cédric, le jeune homme possède la vue des rapaces qu’il recherche.

  

Ils sont plusieurs quasi-invisibles sur le ciel bleu, c’est à se demander comment notre compagnon a réussi à les localiser.

  

Mathias lui fait une découverte plutôt  bruyante et surtout, bien plus proche, un petit groupe de Caracara à gorge rouge (Ibycter americanus) anime les branches au-dessus de l’eau et les rapaces sont parfaitement visibles.

  

Puis la petite bande d’oiseaux sombres passe d’arbre en arbre et disparaît dans le deuxième rideau de feuillage assez dense, mais sans trop s’éloigner en témoignent leurs cris sonores.

  

Des Barbacou noirs (Monasa atra) ainsi que leurs cousins, les Barbacou à croupion blanc (Chelidoptera tenebrosa) agrémentent les observations et encore des groupes de  Martinets spinicaude (Chaetura spinicaudus).

  

En débouchant d’un nouveau coude, nous arrivons sur le bas d’un saut et même si nous ne ressentons pas le courant, il y a pas mal de remous liés au dénivelé et passage entre les roches plus ou moins immergées.

  

C’est là que se sont installés des pêcheurs à la canes, Mathias nous explique que parfois ils viennent de très loin pour cette activité, pour leur compte ou parfois pour des restaurants.

  

Il nous annonce que nous sommes bientôt arrivés et une fois les différents niveaux du saut passés, il vient tranquillement enfoncé l’avant de la coque de la pirogue dans le sable d’une petite plage dans un renfoncement protégé.

  

Toute cette  zone est en eau calme avec un fond praticable à pied puisque sablonneux.

  

Certains d’entre nous n’hésitent pas à piquer une tête et Mathias demande de faire attention aux raies qui aiment particulièrement ce genre de milieu.

  

Cédric s’offre même le luxe de patauger avec une bière à la main, de mon côté, je reste au sec sur le sol pour photographier les papillons que je trouve superbes.

  

Boire l’apéro au Saut Machicou à moitié dans l’eau, quel bonheur pour lui !

  

Au bout d’un moment, Mathias qui était parti seul pour faire une prospection de sécurité, revient en nous assurant que nous pourrons passer le saut et allez faire quelques photos au milieu des rapides.

  

Le repas se traduit par un superbe pique-nique ++, Alain qui était allé faire un tour en attendant sa préparation, revient avec une observation de Tangara à crête fauve (Tachyphonus surinamus) et celui-là dommage, car personne d’autre ne le verra.

  

La recherche autour du coin-repas ne représente que peu d’observation hormis quelques oiseaux non reconnus et super-furtifs, c’est pareil pour les insectes, mais il y en a là aussi de forts beaux.

  

C’est le moment d’aller à l’aventure et notre guide sépare notre groupe en deux, le premier don je suis, monte dans la pirogue, le second reste à terre avec Louëlia. 

  

Le pilote maitrise son embarcation de main de maître et nous offre un instant sans le moindre risque une tranche de vie à la Indiana Jones, puis nous dépose au sec, mais au milieu des rapides.

  

Ici vit une espèce de petit héron, mais pour cette fois-ci, ce sera chou blanc et c’est dommage, il n’est nul par ailleurs en Guyane.

  

Le site est impressionnant et le vacarme de l’eau assourdissant, même Bernadette, malgré son sérieux handicap est de la partie.

  

Elle semble assez heureuse d’avoir partagé l’aventure avec nous, puis le deuxième groupe vient nous remplacer.

  

je crois me rappeler qu’il était prévu de bivouaquer sur le site une nuit, mais ici nous sommes au milieu, comment dire.. vraiment de nulle part.

  

L’immersion  réelle pour tout dire et le véritable isolement, mais cela ne se fera pas, dommage pour l’expérience, une autre fois peut être.

  

Au bout d’un moment tout le monde revient au coin-repas pour tout remballer, il y a le chemin de retour qui nous attend.

  

Le paysage est assez engoncé du fait de la hauteur des arbres majestueux ici, ce qui fait que le champ de vision est restreint à la seule largeur du fleuve et du premier rideau de végétaux quelque soit leurs tailles.

  

Notre guide avise une crique (un bras versant du fleuve) et décide de s’y aventurer, une bonne surprise à la clé , qui sait.

  

Grand bien lui prend, car après quelques dizaines de mètres, il capte du regard un rapace quasiment immobile, un Aigle tyran (Spizaetus tyrannus) il a le jabot un peu déformé comme s’il venait de consommer un repas.

 

UE8A9806 Aigle tyran.jpgL'un des grands aigles des plateaux de Guyanes
  

Ici, il y a un petit courant généré par le fort débit d’eau et il est assez ardu pour notre pilote de stabiliser l’embarcation.

  

Nous restons un bon moment à admirer ce magnifique et grand rapace, puis nous repartons toujours à contre-courant, des Trognons sont aperçus, mais les photos sont nulles, les oiseaux sont en contre-jour.

  

Un peu plus loin, l’une des personnes à l’avant du bateau aperçoit une « tache » rouge carmin vif et remuante et la signale de suite à tous par un geste et un petit cri  « là, le truc rouge ».

  

Sur notre gauche un magnifique oiseau sur une branche, est immédiatement capté par tous et photographié par la majorité, Mathias nous annonce un Cotinga ouette (Phoenicircus carnifex).

 

UE8A9942 Cotinga ouette.jpgLe Cotinga ouette (Phoenicircus carnifex) mâle, un bijou tropical.
  

Quelle merveille, le premier de l’espèce que nous observons, mais la mémoire rétinienne risque de perdurer un bon moment sur ce bijou tropical.

  

Encore une fois, Matthias fait preuve de maîtrise total et d’abnégation pour nous offrir ce merveilleux spectacle, reste que ses efforts lui cotent la prise de vues.

  

Sur ce bras du fleuve, les hirondelles à ceinture blanche (Atticora fasciata) sont légion, mais pratiquement toujours par deux, quelques fois en groupe de plusieurs individus.

  

Nous contactons à nouveau le groupe des caracaras déjà vus à l’aller, ils sont toujours aussi bruyants et remuants.

  

Les toucans et les araçaris, puis à un moment, quatre tantales d’Amérique (Mycteria americana) plongent vers le fleuve, le survolent et par là même nous distancent, mais pas pour longtemps, ils prennent de la hauteur et vont se percher au sommet des arbres.

  

Des vols de Martinets, encore des spinicaudes, à intervalles réguliers et la lumière baissante, Mathias accélère pour ne pas se retrouver dans la pénombre sur le fleuve avec nous.

  

Les premiers Engoulevents à queue courte (Lurocalis semitorquatus) sont aperçus en ombres chinoises alors que notre guide nous décrit leur vol caractéristique au-dessus de la canopée.

 

UE8A9013 Engoulevent à queue courte.jpgDès le crépuscule, les Engoulevents à queue courte (Lurocalis semitorquatus) se mettent en chasse.
  

Nous arrivons juste pour voir s’évanouir un Colibri topaze (Topaza pella), mais l’observation ne restera pas dans les annales tellement elle fût fantomatique.

  

Au moment du repas, nous regardons les photos et notamment celles du cotinga  et Mathias nous assure que, pas mal de photographes guyanais auraient aimé faire ces photos.

  

Louëlia encore une fois se surpasse pour nous faire un superbe repas, puis c’est encore la balade nocturne qui prime pour les intéressés et le ballet des lampes frontales.

  

Moi, je me couche, une balade matinale dans une grande friche est prévue demain matin avant le départ pour retourner vers Cayenne.

  

je m’endors s’en m’en apercevoir, le sommeil sûrement bercé des belles observations de la journée.



29/11/2017
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