Oiseaux-balades

Oiseaux-balades

Séjour en Guyane : jour 3

Séjour en Guyane :

Jour 3

   

13-07-2017   

   

Au petit matin, tout est calme dehors,  l’eau de la douche est carrément fraiche, mais haut les cœurs.

   

On est sur un carbet en Guyane de la même façon que l’on pourrait être dans un gîte sur un GR bien connu de métropole.

 

On s’adapte et on profite pleinement de chaque instant.

  

Je vais me balader, alors  que les Ara rouges (Ara macao) commencent à se déplacer et ce sont les amis d’Alain qui me souhaitent la bonne journée en premier et qui m’avertissent que le déjeuner est prêt.

  

UE8A2803 Ara rouge..jpg

Ara rouge (ara macao)

   

A table, certains commentent la nuit où le sommeil fût surtout dérangé par les ronflements importants de l’un des participants ce qui déclenche quelques sourires amusés de tous.

   

Un colibri avec une longue queue blanche met tous les présents d’accord, en faisant un passage.

   

Le propriétaire des lieux  nous annonce que si l’on a de la chance on pourra le revoir.

  

Il vient butiner sur un parterre de fleurs en particulier et qu’il s’agit en fait d’un Ermite à brins blancs (Phaethornis superciliosus).

   

Reste que l’observation est bien trop expéditive pour la mentionner, d’autant que nous ne reverrons pas l’oiseau de tout le séjour.

   

Après le déjeuner Alain et ses amis ont l’opportunité d’apercevoir un Pic à gorge jaune (Piculus flavigula), étant de l’autre côté de la propriété, je n’ai pas cette chance de faire l’observation.

    

Un Urubu à tête jaune (Cathartes burrovianus) fait mon bonheur tout de même et le Manakin à tête blanche (Pseudopipra pipra) femelle offre une belle observation à l’ensemble du groupe.

 

UE8A3354 Manakin à tête blanche F.jpgManakin à tête blanche (Pseudopipra pipra)
   

Mathias nous invite à prendre le moyen de transport pour nous rendre à l’embarcadère, sa pirogue est prête et nous allons pouvoir visiter une partie des Marais de Kaw.

  

Arrivé sur place, nous faisons connaissance avec le piroguier que nous déposerons dans un village au cœur du Marais un peu plus tard.

   

Pour l’heure, c’est un Todirostre tacheté (Todirostrum maculatum) qui se tient aux portes du marais et nous accueille avec son chant puissant. 

   

UE8A3418 Todirostre taheté.jpgTodirostre tacheté (Todirostrum maculatum)

  

Une Hirondelle tapère (Progne tapera) un Héron strié (Butorides striata) puis une hirondelle à ailes blanches (Tachycineta albiventer) sont les premières observations de la zone de plaines inondables de Kaw.

   

Au fil de l’eau, le paysage défile parfois à perte de vue, parfois sur de la terre ferme ou encore face à un mur végétal impénétrable et une fois le Piroguier déposé au port de son village.

   

Nous repartons et n’ayant pas la maitrise de toutes les espèces rencontrées, je décide de faire un maximum de photos et les oiseaux non reconnus seront étudiés plus tard face au guide et à sa documentation.

   

Que ce soit de son fait ou du notre, Mathias ralentit ou coupe carrément le moteur de notre embarcation à chaque fois que c’est nécessaire.

  

Une Moucherolle à tête blanche (Arundinicola leucocephala), qui fait sa toilette ou une Sturnelle militaire (Sturnella militaris) mâle qui chante pour  marquer son territoire, tout est bon pour une observation de qualité.

   

UE8A4729 Moucherolle à tête blanche.jpgMoucherolle à tête blanche (Arundinicola leucocephala)
   

Le Grand urubu (Cathartes melambrotus) puis l’Urubu à tête rouge (Cathartes aura) viennent à notre rencontre et après, ce sont les martin-pêcheur que nous observons.

   

Le Cormoran vigua (Phalacrocorax brasilianus) en petit nombre est quand même de la partie ainsi que la Sterne argentée (Sternula superciliaris) bien représentée par plusieurs individus, mais très localement.

   

Nous continuons notre navigation et prenons la direction du canal de Kaw, les Anis à bec lisse (Crotophaga ani) ou des palétuviers sont assez communs.

    

Nous en voyons partout, mais ce n’est rien en comparaison du petit héron, le  strié bien sûr, il y en a partout nous renonçons même à le compter tellement il est abondant sur ce marais.

   

UE8A4288 Héron strié+.jpgHéron strié (Butorides striata)
   

le Canal  de liaison semble peu ou pas souvent utilisé, à moins que la végétation est une pousse rapide, car des cinq ou six mètres de large à l’origine, il reste tout juste de quoi laisser passer la pirogue de Mathias.

  

Comme je suis installé à la première place, j’ai l’impression de pénétrer un endroit où personne n’est venu depuis un bon moment.

   

Un Petit blongios (Ixobrychus exilis) s’envole, personne à bord ne pourra faire de photo convenable.

       

Dommage, car  c’est une espèce moins courante et pas facile à voir, mais quelque chose de plus préoccupant s’annonce, le ciel s’assombrit pour une nouvelle averse qui ne tarde pas à tomber.

   

Les Averses, ici on peut les écrire avec un A majuscule car quand cela tombe et bien ça tombe, les autres personnes du groupe trouve refuge sous une bâche présente dans le bateau, mais comme je suis trop en avant.

    

je n’ai que mon poncho pour me protéger de la pluie et c’est clair que pour une région comme celle-ci, le bas et moyen de gamme est nettement insuffisant.

   

UE8A4067 Héron coicoie.jpgHéron cocoi (Ardea cocoi) sous la pluie  

 

Les plantes moins envahissantes maintenant permettent un passage plus libre, mais comme le ciel déverse encore pas mal d’eau, l’attention à la flore et à la faune et plus que moyen et je ne parle même pas de la buée sur les lunettes.

   

Le gros nuage gris qui était au-dessus de nous, finit par se déplacer enfin et les passagers sortent de sous leur protection et moi j’enlève la mienne vraiment trop faible.

   

Cela coïncide avec notre arrivée sur le premier spot de l’Hoazin huppé (Opisthocomus hoazin), positionné en figure de proue j’arrive à faire quelques photos plus ou moins convenables d’un oiseau avant qu’il ne disparaisse.

     

Comme je suis le seul à avoir réussi, je préfère ne pas ramener ma fraise, histoire de ne faire râler personne pour le manque de réussite, reste que Mathias connaît d’autres coins intéressants pour l’espèce et qu’il nous promet un plan « B » assuré.

  

Un Colibri tout-vert (Polytmus theresiae) semble nous regarder passer tout en remettant de l’ordre dans son plumage qui ne n’apparaît pas aussi trempé que celui d’un Petit piaye (Coccycua minuta), puis une éclaircie durable s’installer.

  

UE8A4149 Colibri tout vert.jpgColibri tout-vert (Polytmus theresiae)
   

Revenu sur le cours principal, les Domacobes à miroir (Donacobius atricapilla) sont vraiment nombreux souvent par paire parfois en trio.

   

Nous avons eu la chance d’assister à une partie de gestuelle nuptiale de la part d’un couple alors qu’un troisième assistait à la séance.

   

Une Talève violacée (Porphyrio martinicus) est aperçue, mais elle s’envole pour aller se positionner sur une grosse feuille assez loin et partiellement camouflée.

   

Plus loin, les gros rapaces commencent à apparaitre, d’abord une Buse à gros bec (Rupornis magnirostris), puis des Caracara noirs (Daptrius ater).

   

Une jeune Buse urubu (Buteogallus urubitinga) vient se poser près de nous, à moins de vingt mètres.

  

UE8A4386 Buse urubu juvénile.jpgjeune Buse urubu (Buteogallus urubitinga)

   

Elle est superbe et surtout à cette distance, elle apparaît comme plus forte et plus grande qu’une variable d’Europe

    

L’un des parents, semble pas loin et  bien reconnaissable dans son plumage noir avec une barre blanche en travers de la queue.

   

Ici, la végétation est composée de plantes à très larges feuilles  Ne dépassant pas les quatre mètres de haut, quand il y a un arbre, il domine largement  et c’est un perchoir idéal pour tous les oiseaux de proie du coin.

   

Plus proche de nous, un Chevalier grivelé (Actitis macularius) en plumage nuptial complet s’envole au raz de l’eau.

   

UE8A4508 Chevalier grivelé.jpgChevalier grivelé (Actitis macularius)
  

Il se pose à environ deux cents mètres, puis à notre approche, repart pour la même distance et enfin à un moment, il ne s’enfuit plus et nous laisse l’admirer à moins de cinq mètres, puis décolle comme la première fois et on le perd définitivement  de vue.

   

Sur l’autre rive, c’est plutôt le Tyran licteur (Philohydor lictor) qui se livre à ce petit manège, mais les distances sont moins grandes.

   

UE8A4472 Tyran licteur.jpgTyran licteur (Philohydor lictor)

   

il y a également pas mal de Pigeon rousset (Patagioenas cayennensis) ce colombidé est assez farouche par rapport à notre ramier et c’est à cet endroit de la rivière, que l’on fait demi tour pour retourner vers le village de Kaw.

   

C’est là que nous allons déjeuner ce midi, on repasse devant presque tous les grands oiseaux que nous avons vu à l’aller.

  

UE8A4404 Caracara noir.jpgCaracara noir (Daptrius ater)
   

Le chenal d’accès nous offre également deux espèces de martin pêcheurs et l’on voit  des enfants jouer sur la rive, signe que l’on s’approche du village.

   

Tout au fond du canal les premières maisons apparaissent, le piroguier déposé le matin est présent, affairé sur un moteur de bateau à ciel ouvert et en nous voyant, il manœuvre son embarcation pour nous laisser débarquer en toute sécurité à terre.

  

Nous avons à peine le temps de nous mettre à l’abri qu’une averse locale tombe, des passants marchent tranquilles alors que des enfants complètement trempés, semble ignorer la pluie.

   

Quant à nous, ce que nous avons dans nos assiettes, est réellement succulent et à la fin du repas en attendant le café, les uns admirent plus que n’observent une grenouille très colorée.

 

UE8A4656 grenouille colorée.jpgGrenouille colorée (nom ?)

   

Moi je parts faire un tour dans le village, histoire de rencontrer ici un Merle leucomèle (Turdus leucomelas) là un Grinpar  talapiau (Dendroplex picus) où encore une Colombe de Verreaux (Leptotila verreauxi) ainsi que des Cassiques cul jaune (Cacicus cela) de vraiment près.

   

Un couple de personnes, me regarde comme si j’étais tombé d’un cocotier, je me dirige droit sur eux et pour briser la glace.

      

Je leur montre les photos plus ou moins réussi que je viens de prendre, ce qui permet de décrocher un sympathique sourire sur leur visage.

    

   UE8A4699 Cassique cul-jaune.jpgCassiques cul jaune (Cacicus cela)

    

Je les laisse après une bonne discussion pour rejoindre mon groupe, Alain de son côté a fait également quelques belles rencontres nous en parlons quelques instants.

   

C’est le moment de remonter dans la pirogue, j’adore ce moyen de transport calme qui permet des approches assez fines sans effaroucher la plupart des animaux.

   

Après une bonne dose d’observation, nous laissons une Buse à tête blanche (Busarellus nigricollis)  pour continuer notre balade dans le marais.

UE8A4928 Buse à tête blanche.jpgBuse à tête blanche (Busarellus nigricollis)
   

Chose rare, un canot avec deux pêcheurs à bord nous dépasse,  la densité de population est faible par ici, mais l’activité humaine existe.

   

Le ciel le permettant, nous repartons vers le Canal de Kaw et  comme à notre premier passage, nous voyons les cadavres flottants de plusieurs anacondas

    

Tous dans les quatre mètres de long, certainement des animaux noyés, car pris dans les filets de pêcheurs, l’odeur de la chaire pourrie est tout  juste supportable.

   

Nous n’avons que peu de temps pour la réflexion, un éclair vert vient de traverser  de droite à gauche à trente mètres devant et Mathias ralentit, coupe le moteur et dirige le bateau avec une pagaie il me semble et moi je cherche désespérément du regard ce qu’il nous a annoncé.

   

A force d’explication, je finis par mettre les yeux dessus, un Jacamar vert (Galbula galbula).

   

UE8A5032 Jacamar vert.jpgJacamar vert (Galbula galbula)
   

Quelle merveille  cet oiseau et il change de place une nouvelle fois, mais l’observation collégiale et vraiment sublime puis nous poursuivons.

   

Un Troglodyte à face pale (Cantorchilus leucotis) se manifeste près du bateau, notre guide tente l’observation, mais nous n’en verrons qu’une forme furtive et soudain, il découvre un Héron agami (Agamia agami) dans le deuxième rideau de végétation et là aussi, il arrête immédiatement le moteur.

   

Tout le monde se contorsionne, c’est la limite de la frénésie à bord, une chance pour nous, un héron est plus gros qu’un troglo et comme pour nous donner raison, celui-ci, décide d’avancer parallèle à notre route, puis quand il nous a dépassé de traverser devant nous et de rester à découvert quelques instants.

 UE8A5106 Heron agami.jpgHéron agami (Agamia agami)
  

Le moment et somptueux, tout le monde retient sa respiration, Mathias stabilise encore une fois l’embarcation pour que les photographes dont je suis, puissent immortaliser l’animal et tout le monde de détailler le superbe ardéidé.

   

Nous sommes sous voute à cet endroit et la lumière passe mal, toutefois je réussi deux photos qui me font réellement plaisir en me retournant, je vois le sourire de Mathias qui en dit long sur sa satisfaction d’avoir réussi coup sur coup à nous offrir ces deux superbes observations.

   

Plus loin, ce sont de petits singes qui attirent notre attention, ils sont assez sympathiques, mais un grimpar passe et se fixe à quelques mètres de moi, mon attention a de suite fait de changer  de sujet et je n’ai  même pas besoin de jumelles tant l’oiseau est proche.

   

Nous arrivons sur la vision d’un arbre sur lequel plusieurs nids sont accrochés et pendent tel des fruits suspendus avec pour occupants, des cassiques, encore des cul jaunes,  les taches jaunes soleil, tranchent nettement sur la végétation.

   

Sur une espèce de coude,  du canal artificiel creusé par les esclaves à la fin du 18 ème siècle et dans une végétation assez dense, des hoazins laissent deviner leur présence, mais il resteront invisibles.

 

Les photos et l’observation seront pour une autre fois, assure notre pilote.

   

Cédric aperçois un reptile dans l’eau, mais le temps de faire demi-tour, il s’est évanoui en nageant entre les racines de palétuvier, alors qu’au-dessus de nous un Urubu , encore un à tête jaune, plane en quête de nourriture.

   

l’arrivée sur l’estuaire de l’Approuague donne une impression d’immensité et pourtant nous sommes encore loin de l’océan.

   

UE8A5197 entre ciel est eau.jpgOù sont les limites?
  

La terre en face de notre position à plusieurs centaines de mètres, est en fait une île.

   

C’est dire la taille du fleuve à cet endroit et la couleur de l’eau nous montre que nous avons changé de régime aquatique.

   

Dans le ciel, nous avons la chance, à cette heure de voir des dizaines d’Amazones  aourou (Amazona amazonica) pour ne pas dire plus qui, selon Mathias, rentrent au dortoir en survolant ce bras de mer.

  

UE8A5085 Amazone aourou.jpgAmazones  aourou (Amazona amazonica)
  

Un peu plus loin les mêmes petits singes déjà aperçus sur le canal nous offrent un spectacles sur une tranche de vie sauvage et libre.

   

Le retour et moins rapide, car à contre-courant sur les presque huit kilomètres du canal, puis arrivé sur le marais, l’après-midi est bien avancé la luminosité a un peu baissé.

   

Je vois un truc roux bougé loin et au raz du sol, je perds l’occasion de la boucler en annonçant un renard.

    

Au bout d’un moment, en se rapprochant, on s’aperçoit que « mon renard aquatique » possède une superbe paire de cornes, c’est l’hilarité à bord.

   

En fait "mon petit carnassier" est tout simplement une vache locale rousse qui est couchée dans une cuvette et dont seule la bosse dorsale dépasse légèrement de la végétation quand elle ne bouge pas la tête, je ne suis pas près d’oublier ce gag.

  

 

De long en long, nous apercevons des Engoulevent leucopyge (Nyctiprogne leucopyga) en chasse au dessus du marais, mais il me sera impossible de faire un photo.

 

      

Arrivé à terre, Mathias nous propose une petite promenade en sous bois.

   

Me faisant dévorer par une myriade de moustiques, je finis par renoncer.

  

C’est  une erreur de plus, car le groupe reviendra entre autre avec une superbe observation d’un nouveau colibri et Philippe avec de superbes photos de l’oiseau.

   

Pour ma part ayant renoncé à mi-chemin, je me contente de pixéliser les grenouilles ici ou là dont le mimétisme est saisissant avec le sol.

  

UE8A4846 jolie grenouille.jpgjolie grenouille (nom ?)
   

Le retour au carbet se fera sous les commentaires appuyés des magnifiques observations de la journée pour un total de 51 espèces.

   

Au repas du soir, nouveaux commentaires sur la faune et la flore, détail de ma liste et projection pour demain avec explications claires du parcours pour la journée,  puis chacun va se coucher dans un noir total sous des myriades d'étoiles.



29/09/2017
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