Oiseaux-balades

Oiseaux-balades

Séjour en Guyane, jour 6

Séjour en Guyane :

jour 6

  

16-07-2017

   

Ce matin, ce sont les chants des Sucriers à ventre jaune (Coereba flaveola)  et les roucoulements des Pigeons qui me réveillent.

   

Une Colombe rousse (Columbina talpacoti), est encore en boule sur sa branche, alors que les Sporophiles à ailes blanches (Sporophila americana) commencent à s’activer.

   

Une première petite balade pédestre au bord de l’Approuague nous offre jusqu’à trois Martins pêcheurs d’Amazonie (Chloroceryle amazona) puis c’est le petit déjeuner.

   

Des Anis à bec lisse (Crotophaga ani) sont aperçus et au-dessus, des Toucans à bec rouge(Ramphastos tucanus).

    

UE8A7180 Sucrier à ventre jaune.jpgSucriers à ventre jaune (Coereba flaveola)
   

Philippe aperçoit et photographie un petit passereau puis  demande  à Mathias son avis, lui qui est  toujours prêt à répondre.

   

Dans les parterres de fleurs, l’Ermite de Bourcier (Phaethornis bourcieri) fait des va-et-vient cycliques, de la même manière que la dryade, celle à queue fourchue et regarder évoluer les colibris, est absolument fascinent.

   

Le minibus est chargé et au moment du départ, je m’aperçois que le jeune homme qui nous avait accompagné la veille sur l’inselberg (Savane Roche Virginie) a quitté tôt l’auberge.

   

J’avais quelques photos à lui remettre et je n’ai pas pensé à prendre ses coordonnées, je verrais plus tard, car le restaurateur ne les a pas mon plus.

   

Un Organiste téité (Euphonia violacea) vole la vedette aux innombrables Tangara des palmiers (Thraupis palmarum) et comme ce n’est pas toujours dimanche et lendemain fête, nous ne verrons que des espèces déjà aperçues la veille.

 

UE8A7300 Organiste teité.jpgOrganiste téité (Euphonia violacea)
   

Malgré la douleur, Bernadette fait bonne figure et l’attèle gonflable qui lui a été posée l’aide à tenir le coup, mais elle n’a pas d’autre choix que de nous suivre pour le moment.

   

Pour l’heure, c’est retour à la pirogue et une fois embarqué avec toutes nos affaires, nous allons rendre visite au groupe d’Hoazins huppé (Opisthocomus hoazin) pour une superbe miroise.

 

UE8A7349 hoazin.jpgHoazins huppé (Opisthocomus hoazin)
   

Mathias fait une petite halte  en passant sous le pont de la route de l’est, qui est en fait la N2 et  qui enjambe le fleuve , car il espère nous faire observer une nouvelle espèce d’hirondelle.

   

Mais ce sera pour un peu plus haut, car elle n’est pas très coopérative pour le moment.

   

Nous remontons le fleuve, parfois un Cassique vert (Psarocolius viridis) le traverse  dans les airs et en diagonale un peu plus loin, c’est un Milan à que fourchue (Elanoides forficatus) qui vole, mais à la limite du visible, sauf pour Cédric.

   

Alors, celui-là, il faut le garder, car en plus du reste, il possède une vue étonnante et nous lui devons déjà quelques belles observations.

 

UE8A7476 milan à queue fourchue.jpgMilan à que fourchue (Elanoides forficatus) haut et loin !!
   

A un moment, nous entamons un coude du fleuve et au loin nous apercevons une embarcation de type de pirogue, avec à bord autant  de personnes que sur la nôtre.

   

L’Approuague à cet endroit fait plus de 300 mètres de large, pourtant loin de vouloir s’éviter, les deux pilotes avancent l’un vers l’autre.

 

En fait, ils se connaissent bien et arrivent à l’abordage pour entamer une discussion, tranquille presque au milieu de nulle part, des civilités bien sûr, mais également d’autres échanges de la vie de tous les jours.

   

Les conversations terminées, chacun repart vers sa destination, reste que solidarité oblige, notre guide stoppe notre embarcation.

   

L’autre bateau ne repart pas et son pilote a du mal à relancer le moteur, mais tout et bien qui finit bien,  il nous fait un grand signe, car il a vu que nous , nous étions arrêtés.

   

Rejoindre Régina à la pagaie, relève d’un exercice du siècle passé, d’ailleurs les parents de Mathias et Loëlia ont certainement du s’y plier plus d’une fois.

   

Dans un autre domaine , une chose qui m’impressionne vraiment, c’est le niveau de l’eau.

   

Manifestement loin en aval, l’océan doit être à marée basse, car en ce moment, nous sommes de deux à trois mètres sous le niveau haut du fleuve.

  

UE8A7514 mangrove.jpgniveau d'eau
   

En témoigne la marque du limon qui se dépose marées après marées sur les racines des palétuviers qui forment par endroit le début de mangrove.

 

il y a encore peu, c’était la saison des pluies ici, les dernières qui nous tombent dessus, naturelles dans cette région seraient cataclysmiques ailleurs.

  

Quelques kilomètres plus loin, une paire d’oiseaux de couleur sombre est repérée.

     

Des Hirondelles à ceinture blanche (Atticora fasciata), l’espèce que Mathias voulait nous montrer sous le pont, est là posées tranquille et à bonne portée de miroise.

  

UE8A8519 Hirondelle à ceinture blanche.jpgHirondelles à ceinture blanche (Atticora fasciata)
  

Plusieurs martins-pêcheurs, principalement des ventres roux, mais également des verts ou d’Amazonie, les observations se succèdent les unes aux autres, mais toutes aussi magiques également.

   

Le Tyran féroce (Myiarchus ferox) que nous n’avons qu’aperçu brièvement sur le Marais de Kaw, est ici souvent observé au vol ou perché sur une branche au-dessus de l’eau et les Hirondelles à ailes blanches (Tachycineta albiventer) sont légions.

    

Notre guide s’efforce de nous montrer tout ce qui a de l’intérêt, en témoigne de superbes fleurs, un peu passées, mais toujours sublimes au regard.

  

UE8A7465 fleur.jpgfleur !
  

De long en long, un Grand urubu (Cathartes melambrotus) passe en planant, le Faucon des chauves-souris (Falco rufigularis) telle une sentinelle surveille de son haut perchoir sa zone de chasse.

  

Dommage pour les photos, mais ici les arbres dépassent allègrement  les 45 m de hauteur au bas mot sur les rives, mais bon c’est l’observation qui prime.

    

En serrant sur la rive gauche, nous arrivons pile-poil sous un couple de Trogon à queue blanche (Trogon viridis), les oiseaux peu furtifs sont  superbes avec des couleurs fortement contrastées.

  

UE8A7547 Trogon à queue blanche.jpgTrogon à queue blanche (Trogon viridis)
   

Alain nous a déclaré un Faucon crécerelle (Falco tinnunculus ), il nous montrera la photo plus tard pour l’heure, mais  pour le moment, nous arrivons au Carbet de Mathias, c’est incroyable ce qu’un homme passionné peut créer.

    

Nous accostons dans ce lieu paradisiaque pour aller prospecter le jardin, pour y découvrir un genre de lézard « vert » assez commun, dont les plus grand visibles cavalent comme des dératés.

   

C’est loin d’être la sardine qui a bouché le port de Marseille, mais il y a en a qui mesure au bas mot dans les 50 centimètres pour les plus grands.

   

UE8A7931 Lezard vert.jpglézard "vert"
    

Tout ici est superbe d’harmonie, les constructions ainsi que le jardin planté avec gout est éblouissant et de plus, pour notre confort, il a construit une douche fonctionnelle et qui a le mérite de s’intégrer au décors.

   

Une fois le bateau déchargé et l’installation rapidement  faite, le locataire des lieux nous montre un Engoulevent noirâtre (Nyctipolus nigrescens) la même espèce que nous avons observée sur les flancs de la Savane Roche Virginie.

   

UE8A8044 Engoulevent noiratre..jpgEngoulevent noirâtre (Nyctipolus nigrescens)
  

Sauf que là, il niche directement sur le terrain de Mathias, il nous sera impossible de voir si c’est un mâle ou une femelle, reste que l’oiseau couve un œuf unique.

  

Dans la partie végétal et en matière de défense naturelle où  je ne suis pas forcement un expert, je constate que  pour sa protection, le jeune fromager (un arbre) a évolué vers une stratégie de défense réellement dissuasive pour qui aurait envie de le bouffer !

    

UE8A7668 fromager.jpg
Qui s'y frotte s'y pique!   
   

Les picots mesurent environ trois à quatre centimètres de longueur, ce qui donne forcément envie d’aller se frotter à un autre arbre que celui-ci, cette défense devait être valable déjà du temps des dinosaures. 

   

Dans un autre règne animal que celui des oiseaux, les espèces de « grenouilles », sont nombreuses et il n’est pas rare d’en rencontrer une comme celle-ci que je trouve assez sympa d’aspect.

     UE8A7662 grenouille.jpgGrenouille!

     

Dans le jardin de notre hôte, le Myrmidon à flancs blancs (Myrmotherula axillaris)  est observé par certains, moi je ne fais que l’apercevoir au moment où il s’envole.

   

Ce sera donc pour une autre fois, pour le moment, je me fais les dents sur un Tyranneau vif (Zimmerius acer) ainsi que d’autres oiseaux difficiles à discerner dans la densité du feuillage.

   

Il nous est proposé d’aller faire un tour en pirogue, tourner autour des îles un peu plus haut, après les premiers sauts.

  

Bien sûr, tout le monde accepte et au moment d’embarquer, un superbe Pic ondé (Celeus undatus) vient se fixer sous une branche, malheureusement avec un fort contre-jour.

   

UE8A7994 Pic ondé.jpgPic ondé (Celeus undatus)
   

Au bout de quelques instants, il se place sous une meilleure lumière et laisse apparaitre toute la beauté de son plumage puis finit par s’éclipser.

   

Un superbe trogon mâle, (encore à queue blanche) vient se poser à la place du pic observé plus tôt et d’ailleurs une nouvelle ondée nous tombe dessus en un instant, mais ne dure pas.

   

Ce petit contretemps nous permet de voir dans de bonnes conditions, le Batara fascié (Cymbilaimus lineatus) qui vient nous voir en curieux.

   

C’est aussi l’occasion d’avoir notre premier contact avec l’Ermite roussâtre (Phaethornis ruber) et de revoir dans de meilleures conditions la Dryade à queue fourchue (Thalurania furcata), ou le Tyran que nous avons vu en remontant le cours d’eau.

    

UE8A8054 Batara fascié.jpgBatara fascié (Cymbilaimus lineatus)
   

Puis les cieux étant redevenus plus cléments, nous partons en balade et à peine sur le saut  juste devant son carbet, Mathias nous montre un Engoulevent trifide (Hydropsalis climacocerca).

  

L’espèce trouve ici sur les rochers posés au milieu des rapides une protection qu’elle partage avec des hirondelles et des chauves-souris.

   

Les fleurs rencontrées un peu partout sont splendides et forment souvent des taches de couleur dans le vert environnant.

    

Un gros oiseau décolle avec un vol lourd sur notre droite, on dirait un cormoran, mais pas du tout, c’est un Onoré fascié (Cymbilaimus lineatus).

    

UE8A8311 Onoré fascié.jpgrare Onoré fascié (Cymbilaimus lineatus) immature
  

Par chance il va se poser un peu plus haut dans le tumulte du rapide près d’un tronc couché, bien en vue,  tout à  notre avantage.

   

L’observation durera un bon moment en partie grâce à la dextérité de notre pilote et tout le monde est assez heureux d’avoir pu observer cet ardéidé assez rare, selon Mathias.

    

Il va être temps de rentrer au carbet, de superbes libellules sans nom et des observations déjà faites, le retour est tranquille.

   

Au sommet d’un arbre, un Araçari vert (Pteroglossus viridis) se nourrit de fruits, la distance est énorme pour le 100-400, même avec un oiseau de cette taille, par contre dans les jumelles les détails du plumage sont superbes de netteté.

   

Bien évidemment il y a les oiseaux du jardin et quelques beaux papillons, mais c’est vraiment la Dryade à queue fourchue (Thalurania furcata) qui sera l’attraction durant toute notre présence en ce lieu magique.

  

UE8A8169 Dryade à queue fourchue.jpgDryade à queue fourchue (Thalurania furcata)
    

Loëlia qui est restée sur place, nous a préparer un superbe repas, la jeune femme en apportant une réelle assistance à son grand frère, lui libère énormément de temps pour notre seul plaisir de la découverte.

   

D’ailleurs en allant chercher deux trois choses qui lui manquaient, la jeune femme à chopé un gros haut le cœur en une fraction de seconde.

   

En passant à côté de  planches allongées , elle s’est aperçue qu’elle est passée à quelques décimètres d’un Fer de lance commun (Bothrops atrox) lové sous sa protection de bois.

   

Habituellement, cette sorte de vipère  ne s’attaque pas à l’homme de façon spontanée, mais par sécurité, Mathias préfère la capturer et la relâcher plus loin en forêt.

 

Une première tentative se solde par un échec et le reptile va se réfugier sous un buisson pour se positionner en situation de défense , donc d'attaque.

   

UE8A8563 Fer de lance.jpgFer de lance commun (Bothrops atrox)
  

Comme il fait nuit noire, je tente d'apporter une assistance de loin à l’aide de ma lampe assez puissante, puis je l’accompagne un bout de chemin pour la sécurité.

   

La pénombre finit par s’installer et comme je dors dans le canapé au rez de chaussé, je patiente pour le départ de tous pour me coucher, mais je ne trouve pas vraiment le sommeil, pourtant j’accuse vraiment un bon coup de barre.

  

Reste qu’un carbet et une structure avec un toit, mais sans mur, donc je vois les lampes allumées de mes compagnons qui prospectent ici des bestioles nocturnes ou là des grenouilles.

   

j’attendrai demain matin pour connaitre la liste des animaux observés durant leurs pérégrinations nocturnes.

    

Je finis par m’endormir sûrement bercé par des rêves sur  la valse des colibris ou l’apparition du rare onoré à moins que ce ne soit simplement celle du fantomatique Grimpar flambé (Xiphorhynchus pardalotus) aperçu dans le jardin  cet après-midi, escaladant  un tronc à la manière d’un pic.



21/10/2017
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