Séjour en Guyane : jour 2
Séjour en Guyane :
jour 2
12-07-2017
Une averse diluvienne du cru, puis les Singes hurleurs qui se sont manifestés bruyamment durant un bon moment, fait que la nuit a été courte pour moi.
Mais je me suis reposé quand même et en attendant le déjeuner je regarde sur la terrasse située à côté de ma chambre puis après une toilette je sors faire un tour, la lumière est faiblarde, mais au moins on peut visiter les alentours.
Les deux autres photographes du groupe sont également levés et déjà à pied d'œuvre et semblent déjà contents de leurs observations matinales.
Encore quelques instants, et Mathias montre le bout du nez, toujours le sourire accroché au visage comme s'il ne pouvait en être autrement, puis les autres personnes arrivent.
Le jardin sans être vraiment luxuriant abrite nombre de plantes et de fleurs diverses et notre guide met l'accent sur un buisson parsemé de petites fleurs orange.
Il, nous explique le pouvoir attractif de celui-ci sur une espèce de colibri différente de celle, observée hier soir ou une autre, pixélisée par Philippe et de faire attention au moment de son apparition.
Reste que pour l'heure, c'est le moment de prendre le petit déjeuner, qui ressemble plus à un repas en famille qu'à une prestation facturée.
L'ambiance est tranquille jusqu'au moment où une personne du groupe voit une grosse bestiole butiner les fleurs juste devant l'ouverture du coin-repas.
A mieux y regarder, c'est un colibri, un sublime mâle de Coquette huppe-col (Lophornis ornatus), mais le temps de le dire et le bolide emplumé a filé, un tas de questions alimentent la discussion.
Coquette huppe-col (Lophornis ornatus)
Retourné à notre repas matinal, voilà que le micro passereau multicolore fait une réapparition, c'est la frénésie, chacun tente de regarder ou de photographier le petit oiseau.
Ce n'est pas qu'il soit réellement furtif, mais il vole à une telle vitesse que j'ai un mal de chien à le prendre en photo, il est extraordinaire.
J'accuse l'autofocus de mon appareil pour ne pas paraitre trop nul par rapport aux autres qui eux ont presque tous réussi une photo, mais ce doit être mon cerveau qui ne suit pas, et je fini par avoir ce que je considère comme une bonne photo de ce joyau vivant.
À peine remis de nos émotions, Mathias nous parle de la suite du programme, autour du minibus, plusieurs papillons et libellules attirent l’attention de Cédric.
Finalement, je me lance également dans la chasse photographique de ces « insectes » qui ne sont pas du tout mon cœur de cible.
Puis, c’est le départ en direction d’un site officiel qui est le sentier des coqs-de-roche et bien évidemment, secrètement chacun espère faire l'observation de cette espèce emblématique de Guyane.
Ce n’est pas très long, Mathias stationne le moyen de transport pour ne pas déranger les autres usagers de la route.
Il nous informe de quelques précautions au niveau de la sécurité, c’est qu’ici, par endroits, la roche est à nu, extrêmement glissante et les parties saillantes peuvent blesser.
Panneau de présentation du sentier
Le parcours se passe sans encombre, c’est une balade pour tout niveau de marcheur en forme dans un sous-bois avec peu d’espace de part et d’autre du chemin.
La végétation est constituée d’arbres aux troncs assez fins en général, mais n’autorise une vue qu’à quelques mètres seulement et de long en long des arbres biens plus gros.
Ici la hauteur de la plupart des arbres n'excède pas les dix mètres de haut et la forêt et donc assez lumineuse.
Enfin, au bout d’un certain temps, les palissades apparaissent.
Mathias d’un signe demande aux plus éloquents du groupe de baisser d’un ton afin de ne pas effrayer les oiseaux s’ils sont là, mais non rien, l’attente commence.
Rien pendant un bon moment qui semble assez long au point d’aller pour certains tenter des observations au niveau des grottes toutes proches.
Alain, est le seul à voir des ombres furtives et d’un coup, sur notre gauche,un Coq-de-roche Orange (Rupicola rupicola) mâle est aperçu en vol.
Coq de roche orange (Rupicola rupicola)
Plus un éclair orange et heureusement,je ne suis pas le seul à l'avoir capté du regard, car Mathias qui regardait du même côté que moi, l’a vu également.
A partir de ce moment, les tentatives de miroise et de prise de vues se succèdent avec plus ou moins de succès, la barrière sert même d'escabeau pour découvrir un axe de vue plus dégagé.
L’oiseau est à environ quinze mètres, mais les branches aussi fines, soit elles forment un écran qui ne nous permet au mieux que de distinguer la tache de couleur vive du plumage du volatile.
Le fort contraste nous permet de localiser plus ou moins correctement l’endroit où se situe le coq, encore heureux que ce soit un mâle, une femelle resterait totalement invisible à notre vue.
Dans l’attente fébrile que le coq daigne se mettre à découvert, nous ne prêtons qu’une attention minime à un colombidé dont l’identification est erronée au début.
Ce qui reste une impardonnable erreur, car au moment où celui-ci bouge pour s’éloigner, Mathias toujours à l’affut le reconnaît comme une Colombe rouviolette (Geotrygon montana) , nous n’en verrons pas d’autre du séjour.
Puis c’est le branlebas de combat, un , deux et jusqu'à quatre coqs mâles arrivent, il y a également quelques femelles autour du lek, mais elles sont bien plus discrètes.
Coq de roche orange (Rupicola rupicola)
Par contre, les mâles se positionnent à des endroits stratégiques et se chamaillent pour montrer aux belles qu’ils sont les plus aptes à assurer leurs descendances.
Pour nous, c’est une chance, car occupés à se poursuivre, ils ne prennent même pas la peine de se cacher.
Les observations sont magiques et les prises de vues plus ou moins heureuses perpétueront longtemps le souvenir de cet endroit où nous avons vu pour la plupart, la première fois le Coq orange.
Nous laissons les oiseaux à leurs amours explosifs et le chemin de retour est aussi facile que l’aller toujours, mais avec aussi peu d’oiseaux et ceux que l’on aperçoit ne sont pas facilement identifiés.
Puis nous prenons la route vers notre second gite, nous y prendrons le repas de la mi-journée et une nouvelle pluie locale et très abondante, mais relativement courte nous bloquera un moment tout de même.
Quand la fin de l'ondée arrive, le ciel est de nouveau bleu et vraiment haut dans le ciel un Milan à queue fourchue (Elanoides forficatus) plane et non loin de lui, un Sarcoramphe roi (Sarcoramphus papa).
Milan à queue fourchue (Elanoides forficatus)
On doit ces deux belles observations à Cédric, il en fera d'autres pour notre plaisir à tous, avec un bon esprit de partage.
Mathias nous emmène voir une superbe cascade en sous-bois, l’endroit semble magique et n’appartenir qu’à quelques privilégiés tant la marque de l’homme est minime en ce lieu.
Au milieu des racines géantes d’un fromager, de petites grenouilles sont présentes, ce qui fait le bonheur de Cédric et Philippe entre autres.
Jolie grenouille rayée, nom : ?
Plus tard une fois remontés vers la route, notre guide nous conduit sur un ancien chemin forestier qui semble ne plus être utilisé depuis un bon moment.
Du fait de la poussée assez rapide des végétaux dans cette région, cela pourrait être hier, le mois dernier ou l’année passée, qui sait.
En tout cas, nous, nous faufilons au travers des branches qui nous coupent la route ou par-dessus des troncs tombés en travers du sentier et même nous les contournons quand ils sont vraiment énormes.
Cette balade nous permet entre autres espèces, d’apercevoir un couple ou une paire de Pénélope marail (Penelope marail), qui représente une nouvelle espèce pour notre groupe et la journée.
Pénélope marail (Penelope marail)
Dommage qu’ici les arbres soient gigantesques, car en plus d’être haut perchés, les deux oiseaux sont en contrejour et un rien furtifs en plus, seules les jumelles permettent une observation convenable.
Je tenterais bien une photo souvenir tout de même , mais c’est tout ce qu’elle sera !
Au retour vers le minibus nous aurons également la chance par contre, de bien voir notre premier Trogon à queue blanche (Trogon viridis).
Trogon à queue blanche (Trogon viridis)
Cette espèce hyper-territoriale répond parfaitement à la repasse apparemment, et vient à la rencontre de tout intrus sur son territoire quelques soit le nombre ou la taille.
On va faire un petit tour pour voir un site devant lequel nous sommes passés, mais l’endroit où nous nous rendons ne donne rien, d'autant qu'une pluie tombe dru, un rapace au loin des psittacidés au vol malgré tout.
Reste que les parties en contrebas donnent une belle perspective et un beau point de vue sur les collines avoisinantes.
En revenant au carbet, il faut se familiariser avec le matériel à disposition et pour commencer, les douches.
Elles n'ont qu'une seule arrivée d'eau donc inutile de chercher un mitigeur il n'y en a pas, reste que cela est nettement supportable.
Un Saltator des grands-bois (Saltator maximus) vient nous rendre visite, une photo reflexe et l'oiseau est reparti, dommage.
Saltator des grands-bois (Saltator maximus)
Enfin, c'est l'heure du repas qui nous ait servi à l'échelle familiale, dans une ambiance plutôt bon enfant que commerciale et comme la veille, tout est à profusion est vraiment bon.
Ce soir le ciel est une nouvelle fois dégagé, je ne me lasse pas de regarder les étoiles, je tente d’en reconnaitre quelques-unes en vain, il y en a vraiment trop pour moi.
Avant de sombrer dans les bras de Morphée, je relis la liste des 47 espèces que nous avons eu la chance d’observer à un moment ou à un autre de la journée.
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