Oiseaux-balades

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Endémiques de Madère : jour 2

                        

Ce matin, le jour est à peine levé que nous sommes dehors avec Michel, direction l’estuaire pour y découvrir à nouveau des espèces déjà rencontrées.

                        

Les Goélands leucophées (Larus michahellis) passent à quelques encablures de la plage et les Tournepierres à collier (Arenaria interpres) sont toujours présents à fouiller le limon entre les gros cailloux de l’estuaire.

                        

La magnifique Aigrette garzette (Egretta garzetta), avec ses longues plumes flottant au vent  comme un étendard tente de trouver un premier repas.

            

Aigrette garzette (Egretta garzetta)

                                                 

Les Bergeronnettes des ruisseaux (Motacilla cinerea) sont aperçues venant parfois se poser sur les gros galets au fond du cours d’eau.

                        

Dans les hautes herbes les Astrilds ondulés (Estrilda astrild) commencent à s’animer dans leur petite colonie et les Canards musqués (Cairina moschata)  nettoient leur plumage dans l’eau claire.

                        

Pour ces anatidés, nous constatons que certains couvent des œufs à même le sol ou dans des espèces de niches creusées au pied du mur de canalisation du ruisseau.

                

Canards musqués (Cairina moschata)

                                           

Bien sûr, les Tourterelles turques (Streptopelia decaocto) sont bien visibles et il y en a presque partout, par contre comme hier, une seule apparition du Merle noir (Turdus merula) pour le moment.

                        

L’heure du déjeuner approche et nous retournons vers l’hôtel,  l’incendie qui sévit depuis la veille dans les collines au-dessus de la ville est presque maîtrisé.

                        

Un hélicoptère bombardier d’eau a repris ses rotations pour le circoncire définitivement et ainsi assurer la sécurité des personnes et des biens.

                   

                       

Après le premier repas de la journée, nous partons en prospection pour une vallée réputée quant à la présence d’une espèce de colombidé endémique de l’île, c’est à  Ribeiro Frio.

                        

Son « balcon » au-dessus de presque tout, offre une vue imprenable, surtout du fait  que  la hauteur soit vraiment vertigineuse.

                        

En fait, il s’agit de la forêt  de laurier qui ne subsiste plus que sur certaines régions d’îles de Macronésie alors qu’elle a disparue partout dans le sud est de l’Europe depuis les millier d’années.

                        

Julien trouve une bonne place pour le bus et  à peine descendu nous contactons un nouveau merle qui nous fuit, mais surtout quelques beaux Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis) bien visibles

                        

Un sublime Pinson des arbres (Fringilla coelebs)  glane quelques miettes sous les chaises du restaurant où nous serons attablés ce midi

                       

Pinson des arbres (Fringilla coelebs)

                        

Puis c’est l’ascension d’un petit chemin qui commence par un escalier du bord de la route passe à travers des jardinets où la Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) est assez bien observée.

                        

Arrivés en haut de l’escalier, les premiers font une pause, bien leur rend, car les premiers cris  suraigus du Roitelet de Madère (Regulus madeirensis) sont entendus.

                       

Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla)

                        

Il ne faudra que quelques secondes à notre guide pour les localiser et faire profiter de cette rencontre  à tous pour une observation collégiale de qualité.

                        

À cette heure-ci, il n’y a pratiquement que des touristes sur le sentier qui mène au belvédère tous sont courtois certains s’arrêtent même pour tenter de voir ce que nous regardons.

                        

Arrivé sur la plateforme de miroise du point de vue, une famille est en place et une jeune femme tente de nourrir des pinsons à la main et à force de patience arrivera à ses fins.

                       

                        

Je fais quelques photos de la scène et m’autorise à lui demander une adresse mail pour lui envoyer la photo une fois de retour en France.

                        

Puis c’est la reprise de l’observation, pour tenter de déceler la star du secteur et enfin le Pigeon trocaz (Columba trocaz)  sera aperçu le plus souvent à des distances cosmiques pour mon APN et en contrebas de notre position.

                   

Pigeon trocaz (Columba trocaz) observé d'assez loin^^

                                                

De ce belvédère,  le  point de vue, le paysage est grandiose et il attire entre autres, un groupe important de touristes qui se déplacent en parlant comme s’ils étaient au marché.

                        

Cela  contraste fortement avec le nôtre qui ne s’exprime que par de rares exclamations pour la localisation d’une espèce ou d’une autre.

                        

Un peu plus tard,  la quiétude revenue et l’observation ayant repris, un fringile est aperçu venant dans notre direction, se pose dans un arbre à quelques mètres de nous.

                        

C’est la fébrilité, nous fouillons de nos yeux le feuillage pour percevoir une forme, une ombre, puis l’identification est assurée, c’est bien un Serin des Canaries (Serinus canaria).

                          

Serin des Canaries (Serinus canaria) bien caché

                        

Un Épervier d’Europe (Accipiter nisus) est aperçu plus qu’observer filant vers le fond de la vallée, puis après un moment nous changeons de place et le chemin que nous suivons  nous permet à nouveau de sublimes rencontres avec des pinsons et des roitelets.

                        

La densité de cette dernière espèce me saisit et que dire des observations de proximité pour tous, en fait dans ce secteur, ce lutin des bois et partout.

                     

Roitelet de Madère (Regulus madeirensis) bien visible

                                                

Sur le sentier aménagé, nous suivons un genre de canalisation hydraulique,  appelées « levadas »  mise en place il y a des lustres pour utiliser les eaux de pluies à des fins domestiques.

                        

Ici, une certaine fraicheur y est bien agréable et  dans la frondaison au-dessus de nos têtes  il y a parfois ce que l’on pourrait appeler des rondes de sous-bois composées de plusieurs espèces.

              

Photo trouvée sur le net 

                                          

À un moment, de nouveau l'excitation contrôlée, mais bien réelle, de celles qui animent un groupe d’ornithos à la recherche de l’oiseau rare !

                        

En fait,  il y a du mouvement au sommet des arbres, plusieurs pigeons, des trocaz se sont posés, mais la couverture foliaire est assez dense ici.

                        

Les oiseaux ne sont qu’à quelques dizaines de mètres de nous et pourtant nous ne pouvons que deviner leurs silhouettes et parfois un critère diagnostique comme les barres de queue.

             

Pigeon trocaz (Columba trocaz) observé en ombre chinoise^^

                        

Nous sommes obligés de lâcher l’affaire, l’appel du ventre est le plus fort et  le restaurant à proximité semble bondé, nous redescendons la colline pour opter sur celui où est garé notre moyen de locomotion.

                        

Nous, nous attablons pour voir des chaînes pendre du plafond, tout le monde se demande à quoi sert ce décor  et le repas qui suit est parfait,.

                        

Ceux d’entre nous, qui commanderont des brochettes, donnerons la réponse à tout le monde, car en plus d’être accrochées verticalement, elles sont présentées sur des tiges de laurier.

                        

Un plat à base de poulpe est commandé par l’un des convives,  il est photographier puis gouté et se révèle excellent.

                        

Ensuite, nous allons sur une espèce de plateau arboré avec une brève incursion en sous-bois, où le Rougegorge familier (Erithacus rubecula) sera bien entendu et aperçu un bref instant ainsi qu’un nouveau trocaz fuyant.

                       

Rougegorge familier (Erithacus rubecula)

                        

Sur la plaine, une myriade de chardonnerets, surtout des jeunes sont présents, Alexandre qui regarde au bon endroit, observe un Tarin des aulnes (Spinus spinus) et tente d’indiquer sa position à l’assemblée.

                        

Je fais une fixation sur les premiers fringiles pour m’apercevoir que des adultes semblent montrer à des jeunes comment extraire des graines des plantes qui leur donnent leurs noms.

                      

Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis)

                        

Plus haut dans le ciel,  plusieurs Martinets unicolores (Apus unicolor) décrivent de grandes arabesques aériennes et ne suscite que peu d’intérêt tellement l’espèce est commune.

                        

À nouveau plusieurs Monarques (Danaus plexippus) de toute beauté, sont observés, butinant d’une fleur à l’autre, i nous sera expliqué qu’ici, ces superbes papillons ne sont pas migrateurs.

              

Monarques (Danaus plexippus)

                        

Un Faucon crécerelle  (Falco tinnunculus)  survol la zone dégagé, tournois et monte dans les pompes pour avoir un meilleur aperçu de cette partie de sont territoire de chasse.

                        

Le retour vers la place de stationnement n’apporte que des oiseaux déjà rencontrés dans la journée, y compris le roitelet dans les branches ou des trocaz en vol.

                        

La balade continue par une nouvelle visite de la forêt laurifère, mais cette fois-ci, vue du fond des gorges et effectivement,  il y a de quoi être impressionné par la grandeur du site.

                         

Martinets unicolores (Apus unicolor)

                        

Les minuscules points scintillants que nous avions vu depuis le belvédère sont en fait  des carrés de plastique brillant servant à effaroucher les oiseaux pour protéger quelques lopins de cultures ici ou là.

                        

Nous finirons proche d’une retenue d’eau où les martinets, toujours des unicolores et des bergeronnettes toujours des ruisseaux seront les dernières espèces de la journée.

                            

Au repas du soir, nous commenterons nos observations et la chance d'avoir assez facilement rencontré deux endémiques que sont le roitelet de l'île éponyme ainsi que le trocaz.

                            

À la tombée de la nuit, deux véhicules viendront nous chercher pour un périple nocturne, une balade à sensations fortes, pour une découverte en altitude de la seule colonie de Pétrel de Madère (Pterodroma madeira).

                            

Les deux guides nous feront progresser sur un chemin sécurisé, mais dans un relief accidenté  dans le noir total avec pour seul éclairage, des lampes frontales et durant plus d’une demi-heure à l’aller, un peu plus au retour.

                            

Restera le spectacle du passage fantomatique  des pétrels se dévoilant dans la lueur de la lune et surtout les sonorités de leurs chants, en vol ou posé à l’entrée de leurs terriers.

                            

Une sortie nocturne mémorable surtout pour les émissions sonores, qui ressemblent à des cris de bébés.

                        

1) Goélands leucophées  ssp. atlantis

2) Tournepierres à collier

3) Aigrette garzette

4) Bergeronnettes des ruisseaux   ssp. schmitzi

5) Canards musqués

6) Tourterelles turques

7) Merle noir   ssp. cabrerae

8) Chardonneret élégants

9) Pinson des arbres   ssp. madeirensis

10) Fauvette à tête noire

11) Roitelet de Madère*

12) Pigeon trocaz *

13) Serin des Canaries

14) Épervier d’Europe

15) Rougegorge familier

16) Tarin des aulnes

17) Martinets unicolores

18) Faucon crécerelle    ssp. canariensis

19) Pétrel de Madère

 



18/09/2021
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