Oiseaux-balades

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Balade du 03-11-2012 sur la nécropole de Thiais

                      

Des cordes, il tombe des cordes  quand j'ouvre les volets de la maison ce matin à sept heures, je me suis réveillé vers deux heures et il pleut depuis sans discontinuer.

             

Enfin, une petite accalmie juste au moment où je pars de chez moi, mais au bout de trente minutes de route, le ciel complètement plombé déverse à nouveau une pluie diluvienne et cela jusqu'à mon arrivée à Thiais.

Zéphir doit être en rogne, car il est aussi de la partie, le sommet des grands peupliers  est carrément courbé sous ses assauts à plus de 50 km/h, un petit bonjour au technicien de service à l'entrée et je me gare dans la contre-allée, devant le préau alors qu'il me signale la présence de plusieurs personnes qui m'attendent déjà.

Je reconnais immédiatement Franck, un autre technicien du site, Anna et son mari Hervé qui malgré la colère des cieux, le premier ne travaillant pas ce matin, nous rejoindra plus tard, alors que le couple a fait l'effort de venir par les transports en commun et après les civilités d'usages, Hervé d'un air mystérieux met la main à l'intérieur de sa veste en me disant assez fort pour que tout le monde entende qu'il m'a ramené quelque chose.

Moi qui ai horreur des surprise, je ne suis pas prêt à changer d'avis, il sort de sa poche un petit objet, c'est une carte mémoire,  en référence à une sortie précédente où j'avais oublié celle de mon APN, tous trois sont pliés de rire, la bonne humeur est de mise et nous ferait presque oublier le temps exécrable, qui sévit en ce moment !

La divinité des vents, redouble d'efforts, pendant un moment, à la pluie s'ajoute de fortes bourrasques qui transportent des feuilles arrachées aux arbres environnants, rendant encore plus désagréable la situation s'il en était nécessaire, ce qui ne gêne en rien un Pigeon ramier Columba palumbus qui traverse la zone en vol en quelques puissants coups d'ailes.

Un autre semble chercher sa pitance au sol, Hervé, le prend pour une tourterelle, une turque, c'est bien la peine de se moquer de moi, car moi j'ai au moins l'excuse d'avoir fait un AVC !!!

Mais toute médaille a son revers et le vent aussi gênant soit-il, qu'il finit  par écarter les nuages au-dessus de la nécropole, nous y voyons un signe d'amélioration et alors que Franck nous quitte pour aller exercer des tâches domestiques auxquelles il semble exceller, Anna Hervé et moi, nous mettons en route, en direction des parcelles 1 et 2, vers le Nord-ouest donc.

Une Pie bavarde Pica pica, nous n'en verrons pas loin de trente sur la matinée ainsi que des Corneilles noires Corvus corone sur les pelouses ou en vol dont l'une d'elles, avec quelques rectrices blanches, signe distinctif d'un état leucique partiel, un peu plus tard, une autre avec une branchette dans le bec.

Plus loin, dans le bas d'une haie, un puis deux Merles noirs Turdus merula tout à fait normaux, eux, dans les arbres, un premier grimpereau est entendu, un autre  passereau, attire l'attention d'Hervé, alors que nous, nous fixons pour tenter de l'identifier, mais la mauvaise lumière rend la tâche ardue dans le contre-jour.

A ce moment-là, un cri presque inaudible me fait tourner la tête, je n'en crois pas mes yeux, j'avertis avec tranquillité mes deux amis qu'il y a une Sitelle torchepot Sitta europaea juste là à moins de trois mètres de nous, elle est tellement proche, que mes compagnons ne la voient pas de suite.

Elle reste dans la même position en nous fixant, le temps qui passe semble une éternité, je me décide alors  à sortir mon appareil photo pour tenter de capturer une tranche de vie, Anna et Hervé la croient blessée, c'est vrai que son aile est située dans une position inhabituelle.

Je prends plusieurs clichés, je peaufine les réglages autant que faire se peut, l'oiseau impassible  reste de marbre dans la même position, que du bonheur, depuis le temps que Franck me bassinait avec ses observations d'oiseaux de cette espèce, je pourrai lui dire plus tard que cette fois-ci, l'espèce est bien avérée sur la nécropole avec un peu de malice.

Hervé à son tour sort son appareil et prend également quelques photos, nous faisons quelques pas et le  passereau,  s'envole dans notre dos avec un cri tout à fait identifiable ce qui rassure quelque peu mes deux partenaires, sur l'état de santé du piaf.

Le volatile  bondissant, repéré juste avant cette rencontre, revient sur le devant de la  scène, c'est un Rougegorge familier Erithacus rubecula nous en verrons d'autre au cours de la balade.

Olivier et son fils Corentin rejoignent notre groupe et  à ce moment-là, une Mésange bleue Cyanistes caeruleus, nous offre un spectacle d'équilibriste au bout d'une branche, à la cime d'un arbre dénudé, un groupe de fringilles, ils sont environ une douzaine, ce sont des Pinsons du nord Fringilla montifringilla, les premiers cette année, poussés certainement par la première vague de froid, ils quittent leur perchoir pour  prendre la direction de l'Est, nous ne les reverrons pas.

Un premier Pinson des arbres Fringilla coelebs pousse un signal de contact, puis un Epervier d'Europe Accipiter nisus, une femelle, fait quelques cercles au-dessus des arbres puis disparait aussi soudainement qu'il est apparu.

Dans le carré militaire de la parcelle 17, une femelle Pic vert Picus viridis se pose au sol, un mâle la rejoint, apparemment de mauvaise compagnie, il redécolle presque aussitôt pour aller se reposer de l'autre côté de la limite de cette zone cette espèce sera bien représentée au cours de la matinée avec au moins sept individus recensés.

Corentin aperçoit à quelques distances un écureuil roux Sciurus vulgaris, là aussi nous en verrons d'autre, mais pour le moment, son père Olivier nous montre en direction de l'entrée une Buse variable Buteo buteo en vol, le petit mammifère arboricole perd assez rapidement de l'intérêt à nos yeux !

 

Une puis deux Perruches à collier Psittacula krameri passent non loin de nous, encore une occasion d'admirer le vol rapide et puissant de ces superbes psittacidés verts parfaitement acclimatés dans notre pays.

Le bout de chou de notre équipé possède une vue étonnante, c'est  encore lui qui repère une mouette au loin et dans un angle impossible, je regarde dans mes jumelles, elle est un peu grosse pour une mouette, de plus le manteau et sombre, presque noir, c'est un goéland, mais je ne peux en déterminer l'espèce à cette distance.

Une volée de plusieurs Etourneaux sansonnets Sturnus vulgaris, arrive dans notre direction, ils passent les arbres, sous lesquels nous nous trouvons et continuent leur chemin sans aucune manifestation sonore, par contre, un premier épeiche est entendu, puis vu au vol, il se tenait à la cime d'un arbre.

Soudain dans le ciel, un étrange ballet attire notre attention, une buse se fait harceler par des corneilles, mais non, c'est un Hibou des marais Asio flammeus, ce n'est même pas une première pour le site de Thiais, nettement visible dans la paire de jumelles, beaucoup moins sur les photos,  le rapace tente de se débarrasser des corvidés au caractère irascible, mais ne trouve la tranquillité que dans la fuite.

Je n'arrive pas à lâcher des yeux l'oiseau qui finit par s'éloigner et sortir du périmètre du cimetière à l'aide d'un vol qu'il a repris ample et  nonchalant.

Dans l'axe de la fuite du rapace, j'aperçois quatre  Pigeons colombins Columba oenas perchés dans un arbre dépourvu de feuilles en compagnie d'un ramier, nous ne pourrons tenter une approche, ceux-ci s'envoleront trop tôt.

Le manège de quelques merles nous interpelle, dans le lot, une Grive mauvis Turdus iliacus isolée, mais seul Olivier pourra m'aider à confirmer l'espèce que nous ne reverrons pas ce matin.

Olivier croit voir une bergeronnette en vol, mais devant la mauvaise qualité de l'observation, préfère renoncer à l'identification assurée de l'oiseau, on l'oublie rapidement.

Dans le ciel, quatre Mouettes rieuses Chroicocephalus ridibundus en plumage intermédiaire, se laisse porter aux grès  des courants d'air, un autre épervier décolle du sol et à une vitesse fulgurante, fonce en direction de buissons dans une autre parcelle mitoyenne pour se soustraire à notre vue.

Après autant d'émotions, quelques galettes à la gelée de fruits amenées par Anna ou des gâteaux secs par Corentin, sont les bienvenus, j'ai moi-même apporté quelques barquettes sucrées, mais nous ne les finirons pas.

Un Faucon crécerelle Falco tinnunculus s'envole également à partir du sol, nous espérons qu'il va se percher tout  proche de nous sur un cyprès dégagé, mais il poursuit sa route pour se cacher dans les branches encore pourvues de couvertures foliaires.

Dans la zone du tas de gravier, une Bécasse des bois Scolopax rusticola décolle devant moi, je la prends pour une nouvelle crécerelle un instant puis me ressaisis pour comprendre ce que je viens de voir, encore une fois je rate à nouveau  la coche de ce splendide limicole, mais assurément, je m'en approche.

Franck sur un ton humoristique, voir presque sarcastique souligne mon manque de réaction sur ce coup-là, c'est vrai que lui, c'est un habitué des bécasses tellement il en voit souvent dans son « jardin ».

Nous ne la reverrons pas, par contre en contournant la friche où elle semble s'être réfugié, nous tombons sur une plumée d'un oiseau de cette espèce qui a bien sûr été prédaté il y a quelques temps déjà, nous en sentons l'odeur, sans trouver la carcasse probable de l'animal mort dans les parages.

Le long du mur qui longe la route de la reine, un Roitelet huppé Regulus regulus se fait entendre à plusieurs reprises, ici le sol est détrempé et boueux à souhait, nous ne nous éternisons pas dans le secteur.

Alors que nous retournons à l'abri plutôt précaire des grands arbres à feuilles caduques, trois Verdiers d'Europe Chloris chloris passent au vol dans une direction aléatoire, une Grive draine Turdus viscivorus vient se poser à quelques distances de nous, mais assez prêt pour que nous puissions bien l'observer.

Une perruche, bien sûr une à collier, possède une coloration différente, si le ventre est bien vert, la tête, les rectrices et les sous alaires, sont jaunes vifs, en m'approchant pour faire une photo, j'aperçois un autre oiseau couleur sinople sortant d'une ancienne loge de pic.

Durant ma phase d'approche vers la perruche jaune, un groupe de Chardonnerets élégants Carduelis carduelis passe au-dessus de nous facilement identifiable tant au chant qu'au vol.

Nous remontons vers la sortie, des Mésanges charbonnières Parus major en ronde de plusieurs individus semble avoir accueilli quelques bleues dans leurs rangs, en tout cas, cela donne un joyeux cortège bondissant de buissons en branches d'arbre nous donnant le tournis, car ne sachant plus où donner de la tête. 

Olivier puis Corentin, aperçoivent une Mésange nonnette Poecile palustris alors que le dixième Troglodyte mignon Troglodytes troglodytes de la matinée se manifeste, c'est aussi le Grimpereau des jardins Certhia brachydactyla, qui se laisse entendre nous le repèrerons sans problème et ferons quelques photos, curieuses pour certaines !

C'est aussi dans ce secteur que nous avons le seul contact au cri de la Mésange à longue queue Aegithalos caudatus, car elle sera impossible à retrouver à la vue.

A ce moment-là, une voiture de service de la nécropole facilement reconnaissable, vient  à notre hauteur et sa conductrice, nous demande si nous avons l'autorisation de prendre des photos sur site, tout se passe de façon cordiale quand je me présente et je remercie la technicienne  de sa vigilance.

Un premier Geai des chênes Garrulus glandarius, est entendu, un second passe au vol avec un fruit dans le bec, certainement une noix, des réserves pour cet hiver, en cours de collecte ?

Sans nous en rendre compte vraiment, nous sommes revenus à notre point de départ ou peu s'en faut, Hervé repère un oiseau qui bouge le long d'un tronc au faible diamètre, nous sommes encore à bonne distance.

L'oiseau est assez bien visible pour presque nous tous et c'est encore Olivier qui l'identifie le premier, c'est un Pic mar Dendrocopos medius, une première pour la nécropole, il me semble en tout cas en ce qui me concerne depuis plus de six ans.

Alors que pour certains, l'observation continue, un autre pic bigarré vient se fixer non loin, c'est l'occasion en temps réel de pouvoir comparer les critères d'identifications des deux espèces, car le deuxième picidé, est un Pic épeiche Dendrocopos major, il est très mobile lui aussi comme son cousin.

 

La matinée commencée comme un cauchemar se terminera comme sur un coin de paradis les Pigeons bisets Columba livia finissant le panel des observations pour cette superbe balade au demeurant très riche tant par la quantité que par la diversité des espèces.

Nous finirons comme de coutume chez l'américain d'en face pour un repas pour le décompte de plus de 30 espèces aviaires contactées contre une seule de mammifère, avec bien sûr la déception de n'avoir pu faire un carton sur la bécasse ainsi que le manque certain de moineau, mais une franche partie de rires et une palanquée de souvenirs à se partager entre amoureux de la gente ailée sans compromis d'aucune sorte.

 

Prochaine balade à Thiais, prévue  le 8 décembre 2012



29/03/2015
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