Oiseaux-balades

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Séjour en Guyane : jour 4

Séjour en Guyane :

jour 4

 

14/07/2017

     

Dans cette grande « chambre » qui m’a été attribuée hier soir, il y a d’autres pensionnaires que moi.

   

Une  espèce de grenouille déjà aperçue et surtout de gros insectes que je n’ai jamais vus et  d’une taille respectable et l’émotion passée, je file à la douche.

   

UE8A5234 gros insecte.jpg
Ici, c'est également le paradis pour les entomologistes, car les insectes sont légions et il y en a de fort beaux.

     

il fait encore nuit noire, je regarde partout où je met les pieds, il vaut  mieux ne pas  le mettre sur une bestiole ou une autre.

   

Ce matin, il ne s'agit pas de trainer, notre première étape du jour et une île pour le repas de midi, ensuite on file jusqu’à  Régina en pirogue puis on prend la route pour le gite de la nuit.

   

J’ai quand même le temps de faire un petit tour dans le jardin de la propriété Patawa et ici les Tangara des palmiers (Thraupis palmarum) sont aussi communs que les étourneaux en automne chez nous.

   

Une fois le déjeuner pris et les bagages centralisés sous un carbet, nous faisons connaissance avec la sœur de Mathias, qui transportera nos effets par la route et on se retrouvera à Régina.

   

Puis nous prenons le chemin  de l’embarcadère et juste avant d’arriver, notre chauffeur freine pour nous laisser admirer un gros rat un peu plus loin sur la route, en fait, c’est un agouti  en errance.

  

UE8A5254 Agouti-.jpgTôt le matin sur la route du marais

 

Notre Guide nous l'avait dit, les rencontres peuvent surgir n'importe où.

   

Depuis la veille, rien n'a bougé, si ce n’est un peu plus de monde présent et ce sont  certainement des touristes venus  visiter le marais aux vues de leurs vêtements de ville.

   

L’embarquement se fait tranquillement et nous revoyons, le Héron strié (Butorides striata) au même endroit où nous l’avions vu hier.

   

Une superbe Buse urubu (Buteogallus urubitinga) adulte est perchée et semble nous observer alors que toutes nos jumelles pointent dans sa direction.

  

UE8A5279 Buse urubu.jpgLa Buse urubu (Buteogallus urubitinga) bien présente sur le Marais de Kaw.
   

À quelque chose prêt, ce sont les mêmes oiseaux que nous observons, mais cette fois-ci, la Talève violacée (Porphyrio martinicus), se laisse parfaitement observer un bon moment.

   

Elle reste en partie camouflée,  mais cerise sur le gâteau, un jeune volant est  à son contact, pour notre plaisir.

  

Le Jacana noir (Jacana jacana) est largement réparti sur le marais, Mathias me fait l’honneur d’arrêter la pirogue pour que je puisse prendre quelques photos de ce superbe oiseau aquatique.

 

UE8A5357 Jacana noir.jpgLe Jacana noir (Jacana jacana)
   

Puis nous commençons à remonter le canal de liaison entre la rivière Kaw et l’embouchure de l’Approuague.

   

Comme pour le moment le temps est clément, il nous est  permis d’observer de nouvelles espèces comme le Grimpar talapiau (Dendroplex picus) de très près ou des Picumne de Buffon (Picumnus exilis), qui eux se trouvent assez haut et loin.

 

UE8A5457 Petit blongios.jpgPhoto reflexe du rare Petit blongios (Ixobrychus exilis) sur le marais de Kaw.
  

Le Petit blongios (Ixobrychus exilis) une nouvelle fois décolle devant nous et nous surprend à nouveau, c'était la dernière occasion de faire une photo correcte de l'espèce pour ce séjour.

   

Quelques petits singes de-ci de-là, des martins-pêcheurs à ventre  roux (Megaceryle torquata), vert  ou d’Amazonie nous fuient mollement.

   

Le cri des Amazone aourou (Amazona amazonica) bruyantes ou le vol plané silencieux d’un Grand urubu (Cathartes melambrotus), passant au-dessus de nous, laissent quand même l’endroit vraiment paisible et la végétation formant une espèce de tunnel, comme un cocon offre une vision magique.

 

_92A4280 pirogue.jpgPhoto de Mathias, du canal de liaison avec la couverture végétale apparente.
   

Comme la veille, nous débouchons sur l’Approuague, mais ce matin, nous le traversons pour aller  en face, nous partons à la recherche des Ibis rouges (Eudocimus ruber).

   

Nous n’en verrons que très peu et comme sur un malentendu, Bernadette nous annonçant  les six ou sept oiseaux de l’espèce, tous des jeunes ou des immatures.

   

UE8A5598 Ibis rouge.jpgIbis rouge (Eudocimus ruber) immatures.
   

Nous faisons une halte technique sur un carbet, puis nous rejoignons l’ilot où nous, nous installons pour un pique-nique dans un confort parfait.

   

Mathias a pensé à tout et dans les branches au-dessus de nous, des éléments d’une bande de petites chauves-souris changent de place sans arrêt.

   

Une Colombe rousse (Columbina talpacoti) juvénile bien plus sage nous tient à l’œil et  une paire de Tyrans féroces (Myiarchus ferox) rejointe par un troisième, font de même.

   

Le départ de l’îlot après le repas est un peu rock'n roll, en effet la marée descendante a fait baisser le niveau de l’eau.

   

Notre guide  doit déplacer la pirogue pour que tout le monde puisse embarquer en toute sécurité, ensuite , c’est l’averse journalière et on a l’impression que cela ne s’arrêtera pas, mais  si et un temps passable mais serein revient  arranger le ciel.

   

De retour sur l’Approuague, les yeux de lynx  de Cédric savent découvrir trois Spatules rosées (Platalea ajaja) loin au vol.

  

UE8A5682 Spatule rose.jpgSpatules rosées (Platalea ajaja) loin au vol
   

Elles se rapprochent quelque peu, mais pas assez à notre goût, arrivé de l’autre côté du fleuve, la miroise porte sur deux Pionnes à tête bleue  (Pionus menstruus) perchées sur une palme.

   

Nous visitons une crique, un beau papillon bleu nous échappe, encore des chauves-souris qui bougent, des martinets trop rapides pour être convenablement identifiés.

   

Une Aigrette neigeuse (Egretta thula)  passe au vol,puis nous repartons, mais à un moment, le bateau à un vilain sursaut, tout le monde se retourne en même temps avec un regard interrogateur et quelques questions fusent.

   

Que se passe-t-il, d’autant que sans quitter du regard quelque chose en direction des grands arbres, notre guide a entamé un demi-tour, puis à un moment l’embarcation ralentit et le jeune homme à la barre,  désigne une forme, loin et super haut.

   

UE8A6074 Harpie féroce.jpgHarpie féroce (Harpia harpyja)
   

Les plus chanceux la voient du premier coup d’œil, les autres ont besoin d’explications supplémentaires, les uns scrutent désespérément, les autres se délectent de la miroise.

   

Finalement, nous observons tous  une superbe Harpie féroce (Harpia harpyja), le grand l’aigle emblématique du plateau des Guyanes entre autres,   Siège au sommet d’un  arbre immense, du plus haut, comme il se doit.

   

Durant ce qui nous semble une éternité, nous l’observons, notre pilote ne peut se rapprocher plus de la rive sinon l’angle de vue est perdu.

   

Pourtant la distance reste considérable, puis à force de manœuvres  il finit par se rapprocher et gagner 100 bons mètres.

   

Nous tentons tous de faire des photos, même lui a sorti son appareil équipé d’un   objectif 300/2.8 avec doubleur de focale.

   

Sur le bateau, c’est la frénésie puis le rapace ayant triangulé la position d’une proie potentielle par ses hochements de tête à droite et à gauche, décolle pour ne plus réapparaitre.

    

UE8A6142 Harpie féroce.jpg      

C’est quand même quelque chose, que de la voir comme si elle avait pris le temps de nous attendre, je sors ma phrase fétiche, «  je n’ai fait ce voyage que pour la voir ».

 

Comme je la place à chaque nouvelle espèce rencontrer, cela amuse quelque peu Cédric.

   

L’embarcation repart et en me retournant, je vois le sourire du devoir accompli sur le visage de Mathias qui me fait un signe de la tête, j’en fais de même et continue à scruter la rive à la recherche d’une nouvelle merveille.

   UE8A6192 Aigrette bleue.jpgAigrette bleue (Egretta caerulea)

 

Elle apparaît plus loin sous la forme d’un jeune d’ Aigrette bleue (Egretta caerulea) en chasse, puis notre guide passe au « plan B »  évoqué la veille, pour les Hoazins huppés (Hoazin huppé)  et c’est formidable.

     

Dans une approche lente, nous pouvons observer  de loin, mais avec qualité ces gros oiseaux un rien furtifs qui commencent alors que nous sommes à plus de cent mètres à s’envoler.

   

Reste quelques curieux, l’observation de cet oiseau dont je connaissais le nom depuis l’enfance me pique jusqu’au fond des yeux.

   

De là, à penser que j’en observerais un , un jour, l’émotion est réelle est intense pour moi ainsi que pour les autres ornithologues.

   UE8A5917 hoazin huppé.jpgHoazins huppés (Hoazin huppé)

 

Puis nous finissons par arriver à Régina, de là nous débarquons pour poursuivre par la route et nous retrouvons Loëlia  qui a conduit le minibus jusqu’ici.

   

Mathias, quant à lui, va mettre sa pirogue en gardiennage un peu plus loin ce qui nous donne l’occasion de voir de plus près des hirondelles de trois espèces, des colombes et même une femelle de Moineau domestique (Passer domesticus).

 

UE8A6261 Moineau domestiue.jpgUne femelle de Moineau domestique (Passer domesticus)
   

Il fait nuit quand nous arrivons au gite de l’Auberge de l’Approuague, l’installation est rapide, les douches sont du même acabit que dans le gîte précédent.

   

Ici également  il n’y a qu’une seule arrivée d’eau donc pas de mitigeur, il va falloir se faire une raison pour les plus frileux.

   

Juste avant le repas du soir, nous avons un souci de taille, Bernadette a  fait une mauvaise chute et s’est blessée sérieusement à la cheville.

   

Malgré un courage instance  affiché de sa part, l’ensemble du groupe est accablé pour elle, on tente même de contacter son assurance rapatriement qui fait carrément la sourde oreille et ce n’est pas mieux avec celle de sa carte visa.

   

Et donc malgré sa blessure elle garde l’œil vif, mais il apparaît  évident  à notre guide qu’elle ne pourra effectuer la balade sur la Savane Roche Virginie.

   

Elle semble se faire une raison d’autant que le patron de l’Auberge promet une assistance réelle pour le repas de midi et une surveillance pour la journée.

   

Nous aviserons demain, pour le moment une personne déclare qu’il s’agit d’une grosse entorse et Bernadette a  le pied dans la glace puis une attelle gonflable, lui est posée  sur le bas de la jambe.

   

Nous finissons le repas et je sors mon carnet complètement trempé par l’une des grosses averses de la journée.

   

La page des notes de la journée est en trois exemplaires sur les pages suivantes , car l’encre a déteint et  par contre  certains noms ont carrément disparu.

   

Il faudra la mémoire collégiale du  groupe pour toutes,  nous  les remémorer puis chacun de rejoindre son lieu de couchage.

   

Là-dessus, je regarde une dernière fois les photos d’hoazin et de harpie que j’ai faites dans la journée avant de sombrer dans les bras de Morphée.



04/10/2017
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