Oiseaux-balades

Oiseaux-balades

CIMETIERE DE THIAIS samedi 11 avril 2015.

                           

Stan en vadrouille à l'autre bout du monde, ce samedi 11 avril 2015, je prends la relève pour animer la sortie prévue ce jour dans l'enceinte du cimetière parisien de Thiais.

                        
Qui attendrai-je? Combien seront-ils? Ce sera la surprise, Stan a fait de la rétention d'information.

                    
La météo est à l'opposé de ce que nous avons subi cette semaine : il est attendu de la grisaille, un peu de vent et des averses. Pour le moment le pare-brise est sec.

                      
Ne voulant pas être en retard, je suis même en avance : le cimetière est encore fermé. Je coupe le moteur et prends mon mal en patience ; ce n'est pas un bien grand mal car je commence les observations : Pies bavardes, Merle noir et Rouge-gorge familier se font entendre. Quelques Corneilles noires et autant d’Étourneaux sansonnets me survolent.

                           

Le chant d'une Mésange charbonnière est vite masqué par les cris d'une flèche verte traversant le ciel : une Perruche à collier.

                 
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Derrière l'immense porte du cimetière, ça commence à bouger. Mais 8h30 c'est 8h30, alors j'attends. C'est l'occasion de contacter quelques Moineaux domestiques qui, classiquement,  brilleront par leur absence au sein-même du cimetière.

                       
Ca y est la porte s'ouvre, mais la barrière se ferme! On ne rentre pas impunément dans le cimetière… Moteur remis en route, je m'en approche ; le fonctionnaire de faction note ma plaque d'immatriculation, lève la barrière et me salue poliment.

                  

Mon «salut Franck!» finit de le réveiller. Il me reconnaît alors. Franck, travaillant sur place, est la vigie ornithologique de ce lieu et il a le bonheur de voir régulièrement, si ce n'est des raretés, au moins des choses sortant de l'ordinaire.

                      
Sa dernière trouvaille? Un poussin, au sol, de Chouette hulotte encore tout en «poil».

                  
N'oubliez-pas, si vous faites ce genre de découverte, que cet oiseau n'est pas abandonné, mais il vagabonde, généralement sous l’œil attentif des parents. Dans l'incapacité de voler, il marche au sol et est effectivement une proie de choix pour les prédateurs.

               

Le mieux que vous ayez à faire est alors de le placer en hauteur et de vous en éloigner. La nature suivra son cours.
Franck mentionne aussi l'observation cette semaine d'un Traquet motteux.

                 
Je  laisse Franck à ses occupations professionnelles. Après 30 minutes passées à attendre l'ouverture de la porte, j'ai encore une demi-heure à passer avant que le chaland n'arrive, rendez-vous étant donné à 9h00.

                    
Je me charge comme un baudet : il va falloir faire quelques photos pour agrémenter ce compte-rendu et l'absence de Stan implique aussi l'absence de son tromblon.

                                 
Une petite demi-heure?  C'est juste le temps pour faire le tour du bâtiment de la Conservation au pas de l'ornithologue en billebaude, c'est -à-dire au train de sénateur à la retraite. Le Pouillot véloce reste invisible mais il chante.

                       

Ce qui m'aura poussé  vers la droite de l'entrée est le chant du Rougequeue noir.

          

Même situation que l'espèce précédente, aucun contact visuel.

                 

Le mois dernier ce petit migrateur coloré s'était bien montré, et en nombre. Des cris de Pics verts fusent au loin.

                    

Une Pie bavarde, en haut d'un peuplier, jacasse. En fait elles sont nombreuses.

                 
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Une voiture se gare à  côté de la mienne. Voilà un, pardon, une première téméraire. Il est temps de rebrousser chemin et d'accueillir les arrivants. C'est l'occasion d'entendre un Pinson des arbres pousser la ritournelle et de saisir en vol deux Chardonnerets élégants.

                      
Ils étaient des milliers, ils étaient des millions,  ah non, ça c'est du Jean Ferrat. C'est à 10 personnes et  à 9h11 que nous attaquons les choses sérieuses.

                    
Autant vous prévenir tout de suite, ce ne fut pas un feu d'artifice. Aussi, merci à ceux qui se sont déplacés, à ceux qui ont bravé leur réveil, à ceux qui pensaient subir Stan et qui m'ont supporté (pas trop perdu au change??)

               
Pourtant après les entrées (présentation du cimetière, observation de Pies bavardes, histoire de  leur queue et de leur nid, puis contact avec un Pic épeiche), le hors-d’œuvre laissait présager du meilleur pour la suite : un Épervier d'Europe se laissait observer à loisir, le temps même de commenter les différences avec le Faucon crécerelle que nous verrons plus tard.

                   

Michel et moi arrêterons nos points de vue sur une femelle épervier.

              
L'adage de Stan «les geais vont par paire» se concrétise à nouveau : deux Geais des chênes se laissent observer. Un peu plus loin, un Verdier d'Europe grince. Derrière le mur nord-nord-ouest (porte est, va comprendre Charles...), un mâle de Fauvette à tête noire chante et rechante.

                         
Rappelons que le recensement des oiseaux du cimetière suit un loi très psychorigide, mais adoptée par tous : ne sont comptabilisés que les oiseaux vus dans l'enceinte. Par conséquent, le moineau entendu en début de matinée n'aura pas l'heur de me satisfaire.

                   

En revanche, derrière le mur nord-nord-ouest ceignant les sépultures, il y a un autre mur plus au nord encore, allant jusqu'à l'avenue du Gal de Gaulle et limitant le territoire administré par Paris, ce que nous rappelle Franck de passage sur sa bicyclette rutilante.

               

Donc petite fauvette (euh pardon, grosse fauvette en comparaison avec les autres), bienvenue dans la liste.
Constance dans la présence des Corneilles noires.

                            
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Deux ou trois Troglodytes mignons se répondent d'une division à l'autre de manière à marquer leurs territoires. A ce moment ils surpassent en décibels les autres bestiaux à plumes.

                            

Ne vous laissez pas aller à surnommer votre compagne/compagnon/mari ou femme «mon p'tit troglodyte» : mignon mais grande g… Il/elle risque de ne pas apprécier pour peu qu'il/elle comprenne l'allusion.

                  
Elle était attendue, la voilà, vous savez le truc qui mouille, la pluie.

                  
Cela n'empêche pas une Grive musicienne de chanter. A sa recherche, c'est une Grive draine qui se présente dans nos jumelles. La musicienne chante toujours mais n'est pas visible… Deux pour le prix d'une.

                      
Le Pic épeiche se laisse cette fois-ci observer et des Merles noirs traversent les allées, assez haut perchés.

                      
Une Mésange à longue queue est repérée. Tiens, au fait, on est au même endroit que le mois passé, mais je ne percute qu'en écrivant ces lignes.

                      
Les Grimpereaux des jardins sont rarissimes ou plutôt invisibles et silencieux. Eux qui voletaient partout il y a un mois, ce sera un des rares contacts avec l'espèce aujourd'hui. Au même endroit, le Pic épeichette est entendu puis entr'aperçu.

                  

Observation trop brève pour satisfaire tout le monde.

                                
La pluie redouble, le ciel est bien gris mais les âmes sont vaillantes et l'Accenteur mouchet nous fait le plaisir de se percher en haut d'une haie.

                 

Quelconque l'oiseau dans ses couleurs? Regardez-y de près, c'est un pur joyau.

               
Les mammifères ne sont pas légion sur le site en observation courante. A moins d'être rapace nocturne spécialisé en micro-mammifères, nous nous contenterons de deux ou trois chats domestiques vus à l'entrée principale et ici de nos premiers Écureuils roux. J'ai aussi entendu parler derrière moi de Lapin de Garenne.

                  
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Le Faucon crécerelle nous survole, mâle,femelle? Trop fugace.
La pluie se calme, ça chante un peu autour de nous, on retrouve Pics verts, Fauvette à tête noire, Accenteurs mouchets et Merles noirs.

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Le chamois Pouillot véloce chante encore mais ne se montre toujours pas.

                       

Petite discussion sur les noms onomatopéiques de cette espèce dans d'autres langues Zilpzalp chez les Teutons, Tjiftjaf chez les Bataves, Chiffchaff sur la perfide Albion.

                    

Ça peut aider le débutant dans la reconnaissance des chants. Mais n'est-il pas aussi véloce? Et Michel de se lancer : la grive fait bien DRRR DRRR Drrraine, le troglodyte TROGLO TROGLO DYDYDYDYDTE, et moi de renchérir et le Pic vert fait PIVER PIVER PIVER PIVER. Ok, ok on laisse tomber.

                      
Quatre Mésanges charbonnières se volent dans les plumes sous l’œil impassible de plusieurs Corneilles noires.

                  
Des Pics verts passent (et repassent?) Annoncer au moins une douzaine d'individus sur l'ensemble de la balade ne semble pas une incongruité.

                       
Les Perruches à colliers sont cantonnées et très silencieuses, les cavités sont occupées et les déplacements plutôt calmes.

                       
Je note ici dans mon carnet les Pigeons ramiers. C'est un oubli, car ils nous accompagnent depuis le début de la sortie, deux par deux ou en passage au dessus du cimetière.

                        
Il n'est pas onze heures, la grisaille et un léger vent n'incitent pas les oiseaux aux vocalises, des bribes de chant de Pouillots véloces, de Fauvette à tête noire se font entendre.

                   

Un Grimpereau des jardins nous fait ouvrir une discussion sur les a priori ornithologiques : 1. un oiseau sur un tronc qui descend la tête en bas? Une sittelle forcément! Non, non, un grimpereau parfaitement observé lors d'une autre sortie. 2. Selon la description, un Martin-pêcheur (le dos bleu, le ventre orange, la gorge blanche, le bec en poignard) descend le long d'un tronc.

                         

Arboricole le zozio? Ben non, cette fois-ci c'est bien une sittelle.

                   
Un Roitelet huppé daigne se présenter à nous un bref instant.

                    
Quelques plumes au sol nous font nous interroger sur l'espèce victime (Pigeon ramier), sur le type de plumes (couverture, rectrices et rémiges), sur le prédateur (le doute reste, les rachis ne sont ni écrasés ni sectionnés).

             

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Pauvre oiseau qui mue instantanément… Nous nous inclinerons sur sa dépouille, le lieu est choisi.

 

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Deux Mésanges bleues accompagnent quatre Mésanges charbonnières.

                 
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La friche habituellement riche au printemps (on n'est pas au printemps?) est vide vide vide.


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Elle ressemble plus à un terrain vague qu'à autre chose. Triste à dire, mais l'entreposage des détritus est plutôt anarchique ; apport extérieur sauvage?

                 
Levons les yeux pour oublier et arrêtons sur quatre Goélands argentés en survol (on est un peu moins psychorigide sur les survols…)


Un Étourneau sansonnet se jette sur le flanc, à l'opposé de nous, d'un tronc et disparaît.

                    

Serait-ce l'équivalent du mur de la gare dans Harry Potter? Très grand cercle pour le repérer et ne pas l'effrayer et découverte d'une cavité.

                    

On recule, on recule, il n'en sortira pas. Belle preuve de nidification.

                  

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Un peu plus tard, redondance d'indice de nidification avec cette fois-ci une Perruche à collier femelle disparaissant dans une loge, la garde étant faite par le mâle sur une branche voisine.
                    
Une visite tout au sud du site nous laissait espérer l'observation du Faucon crécerelle sur son nid.

                  

Hélas aucune confirmation de notre espérance du mois passé, rien ne dépasse du nid et aucun oiseau en approche.

                  

Le mois prochain les bourgeons foliaires ouverts nous cacheront le nid. Tant pis pour nous, tant mieux pour l'oiseau s'il est là. Encore une série Merles noirs, Pics verts, Pouillots véloces.

                  
Un Pigeon colombin passe en vol sans s'arrêter.

                      

Rajoutons les Pigeons bisets du centre commercial en orbe suffisamment large pour passer au dessus du cimetière.

                    
Un probable Goéland brun nous survole.

                    
Sur un accompagnement musical de Troglodyte mignon, l'observation de deux Chardonnerets élégants  laissent présager de bonnes séances chez le kiné.

                        

François pourra dire «j'ai vu un chardonneret» Mouais, bof.

                      
Digression botanique 1 : passage sous un aulne, l'arbre qui jalousait les conifères. Son fruit ne s'appellera ni pomme, ni cône, mais gardera le nom générique de strobile (Replongez-vous dans le magazine le plus lu dans les terriers pour enrichir votre culture).

                  
Quelques Corneilles noires chahutent avec des Pies bavardes.

                    
Un Pigeon ramier s'essaye au free-style : double Axel, Stop, 540 Flat Spin, Fade, dérapage et accélération, tout ça dans un raffut monstre.

            

On n'a rien compris.

              

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Tiens, un arthropode : un crustacé, seul crustacé terrestre (cloporte, tout de même plus de 160 espèces en France)? Ou myriapode (glomeris)? Réponse : aucune, j'ai pris l'animal trop à la légère. Bien fait pour moi.

                    
Le Verdier d'Europe s'égosille au sommet d'un arbre (deuxième séance de kiné).
Un petit tour vers la corbeautière nous montre qu'elle prend de l'importance.
             

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Dire que nous avons découverts ces Corbeaux freux il y a treize mois exactement sur site. Les nids sont bien occupés et ça couve dur...les œufs.
              

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Digression botanique 2 : quelques prêles pointent le bout de leur nez, ou plutôt leur queue de rat.

           

Cette plante -usurpant le terme de fossile vivant (il faut parler d'espèce panchronique, je ne vous embêterai pas plus sauf à la demande)- riche en silice était utilisée par ma grand-mère pour récurer les cocottes.

              

Conclusion : en mâcher trop vous fera concourir dans la catégorie Master des tanneuses inuites de peaux de phoques!
             

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Un couple de Perruches à collier enamourées se laissent prendre au jeu des voyeurs que nous sommes. Le collier rose et la bavette noire indique bien le mâle, d'ailleurs le plus entreprenant.
               

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Alors feu d'artifice ou pas? Il est 11h59, vite commandons le bouquet final. Servi sur plateau un Pic épeichette joue les exhibitionnistes pour mon plaisir et celui du groupe. La cerise sur le gâteau!
                                  
12h03, j'ai tenu le timing. Un petit peu de pub pour le CORIF, autant pour la LPO, idem pour la sortie que Michel doit animer demain au Bois de Boulogne et le groupe se disperse.
                       
Merci à Stan de m'avoir fait confiance pour la tenue de cette sortie.


Merci à Michel de m'avoir épaulé.


Merci à Christian, Évelyne, Danielle, Alain, Catherine, Dominique (elle) Dominique (lui) et François de leur présence et leur écoute.

                    
J'ai passé un très bon moment avec vous tous.

                 
Olivier PLISSON


Par ordre d'apparition :

Pie bavardes
Merle noir
Rouge-gorge familier
Corneille noire
Étourneau sansonnet
Mésange charbonnière
Perruche à collier
Moineau domestique
Pouillot véloce
Rougequeue noir
Pis vert
Pinson des arbres
Chardonneret élégant
Pic épeiche
Épervier d'Europe
Geai des chênes
Verdier d'Europe
Fauvette à tête noire
Troglodyte mignon
Grive musicienne
Grive draine
Mésange à longue queue
Grimpereau des jardins
Pic épeichette
Accenteur mouchet
Ecureuil roux
Lapin de Garenne
Faucon crécerelle
Pigeon ramier
Roitelet huppé
Mésange charbonnière
Goéland argenté
Pigeon colombin
Pigeon biset
Goéland brun
Corbeau freux



10/05/2015
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