Oiseaux-balades

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Balade à Bessancourt le 04/08/2013

Balade à Bessancourt le 04/08/2013

 



Le ciel est clément ce matin, quand j’arrive au point de rendez-vous, Didier et christophe sont déjà là et alors que le premier me reconnait, il me présente le second et après quelques civilités échangées, nous patientons en observant l’avifaune de la place de la gare et en échangeant des opinions sur le matériel de miroise que nous possédons les uns et les autres.


La balade est organisée par Didier, une fois n’est pas coutume, je ne serais pas l’animateur et c’est super de profiter de l’expérience d’un tiers aussi pointu que lui.


Des Hirondelles rustiques Hirundo rustica, des Moineaux domestiques Passer domesticus, quelques Etourneaux sansonnets Sturnus vulgaris, se laissent observer en attendant le reste des participants.


Anneli, Sylvie et Aldo arrivent ensemble, venant du même secteur, ils ont pratiqué le covoiturage, notre petit groupe est au complet et la balade peut débuter.


À peine avons-nous commencé, qu’une paire de Rougequeues noirs Phoenicurus ochruros, est aperçue sur un fil électrique et cinquante mètres plus loin, sur le même support, ce sont des Tourterelles turques Streptopelia decaocto, qui se font remarquer par leur roucoulement singulier.


En ville, quelques Pigeons bisets Columba livia de la race domestique bien sûr commencent à s’éveiller alors que les Martinets noirs Apus apus, encore en nombre ici, décrivent de larges arabesques parfois accompagnées de leurs cris stridents inimitables.


Les porches, sont inspectés afin d’y découvrir d’éventuelles traces de colonies actives d’Hirondelles de fenêtres Delichon urbicum, dont nous voyons à plusieurs reprises des individus évoluer avec grâce dans les airs.

 

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Sur la place très lumineuse de la mairie, laissant apparaitre  en arrière plan, une église sans âge, nous tournons à notre gauche, le Parc Keller est ouvert, mais nous y entrons pas, les platanes sont majestueux et apporte une vraie fraicheur emmagasinée durant la nuit.


A contrario, le Parc du château a ses grilles fermées, néanmoins, un groupe de Mésanges à longue queue Aegithalos caudatus, se laisse observer par intermittence, la première paire de Geais des chênes Garrulus glandarius, disparaissant dans la frondaison des grands arbres, à travers les barreaux, nous apercevons un hôtel à insectes.


Les Perruches à collier Psittacula krameri, laissent entendre leur cri caractéristique, ainsi que le premier Pic vert Picus viridis, au rire sarcastique, un Troglodyte mignon Troglodytes troglodytes, fuit à notre approche et trouve refuge dans un buisson d’ornement.


Alors qu’un Pic épeichette Dendrocopos minor, trouve refuge dans les branches d’un arbre, une mésange (sp) est contactée dans un genre de conifère bleu, bien dissimulée elle conservera son identité alors qu’un premier Pouillot véloce Phylloscopus collybita est entendu puis aperçu.


Didier avec force d’informations, nous explique l’existence et l’utilité des sentes, dans et autour des villages de la région offrant ainsi des parcours pédestres de qualités, entretenues ou pas et qui pour certaines plus ou moins à l’abandon, offrent un biotope particulier à l’avifaune urbaine.


En haut de la rue, nous tournons à droite pour prendre le chemin des Balicots, dans une propriété, un Rougegorge familier Erithacus rubecula, est détecté, il n’a pas encore ses couleurs d’adulte, c’est bien un juvénile.


Une Sitelle torchepot Sitta europaea, par son cri nous autorise l’entrée de la forêt, nous avançons avec une faible lumière du fait de la couverture foliaire assez dense à cet endroit, nous percevons le chant d’une Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla, puis durant une période plus ou moins longue, c’est le silence, hormis le chant d’une Mésange charbonnière Parus major.


Haut dans les arbres, de petites bestioles rampent à la verticale le long des troncs, pas de doute possible, ce sont des Grimpereaux des jardins Certhia brachydactyla, ils sont plusieurs, en quête de nourriture, jusqu’à quatre en même temps.


Didier nous informe de la présence des Leiothrix jaunes Leiothrix lutea, leur chant est puissant, pouvant parfois nous faire croire qu’il s’agit d’un merle, voir d’une fauvette, à tête noire bien sûr, d’ailleurs dans une sorte de clairière, un mâle chanteur tourne autour de nous, apparemment, pour voir qui pénètre sur son territoire, mais il ne tient pas en place, rien à faire pour le pixéliser.


La dépouille d’un hérisson, ou plutôt ce qu’il en reste, fait dire à Anneli qu’il s’agit des reliefs d’un repas de blaireau, car il ne reste en fait que la peau et les piquants, de suite les yeux brillent, quelques plaisanteries fusent, ainsi que s’élaborent quelques fantasmes de photographes, le plaisir d’une telle rencontre, serait sans coup férir, mis en boite.


Quand nous sortons de la forêt, c’est le corridor de la ligne haute tension, dessous les câbles électriques, des petits arbustes épineux, se sont développés, de trois à cinq mètres de haut pour la plupart ainsi que des ronces et autre végétaux des milieux entropisés le milieu idéal pour plusieurs sortes de fauvettes ainsi que des pouillot, encore des véloces, mais certainement des jeunes de l’année.


Nous poursuivons notre périple pour traverser  cet espace où la flore à en partie reprit ses droits, un Accenteur mouché Prunella modularis, puis un autre, se montre, lance un chant parfaitement reconnaissable, puis disparait.


Un lapin de garenne Oryctolagus cuniculus, seul mammifère à être aperçus durant la balade, se dérobe en traversant un passage, plus qu’un sentier à travers ce qui ressemble à des acacias.


Sur le sable du chemin, des traces multiples de passereaux, colombidés, mais aussi de chevreuil et de sanglier, plus loin, nous trouverons des parties défoncées par leur groin.


La balade se déroule au rythme du groupe, la découverte de ce site sylvestre est très agréable, à un moment, un groupe de cinq geais, pour ceux, que nous avons comptés, agite une partie des branches, puis, finit par disparaitre.


Quand nous touchons l’orée de la forêt, la courbe du soleil a progressé et le fait d’arriver sur un immense champ de ce qui semble être de l’orge, accentue cette sensation de luminosité croissante.


Zéphir doit être en congé, pas une esquisse de vent, je suis obligé de tomber la veste.


Sur notre gauche, au-dessus de la cime des arbres, on distingue le toit et les cheminées d’une maison, alors que certains d’entres-nous, scrutent à la recherche de traces éventuelles d’une espèce ou une autre, tandis qu’une Corneille noire Corvus corone nous survole.


Une grande parcelle contigüe à la partie couverte de céréales, est clairsemée de petits buissons ainsi que de petits arbuste, nous offre plusieurs passages de passereaux qui resteront indéterminés.


Un tel endroit, pourrait  accueillir la pie-grièche, mais même si cela serait notre plus ardent désir et le fait qu’un oiseau de la taille d’une petite grive, décolle devant nous, nous ne décèlerons aucune trace de l’espèce espérée.


Nous passons devant un dépôt de vieux pneus, cela forme un monticule désagréable à la vue, reste que cela doit avoir une utilité dans le genre de lester les bâches qui recouvrent la paille quand celle-ci est en bottes.


Arrivé en bas de la zone couleur de soleil, nous stoppons devant un bosquet, le Pinson des arbres Fringilla coelebs, déjà entendu plus tôt, se signale par plusieurs cris de contact, surement une femelle.


Les Verdiers d’Europe Chloris chloris, des immatures sont aperçus s’agitant au sommet d’une aubépine, ils possèdent la barre alaire jaune des fringiles, alors que plus bas, c’est le cliquetis d’un autre rougegorge qui nous interpelle.


Soudain un éclair jaune vif arrive au contact de ces jeunes oiseaux, mais ce n’est pas la même espèce, c’est un Serin cini Serinus serinus, impossible de faire une photo, le petit passereau est déjà reparti puis c‘est un Bouvreuil pivoine Pyrrhula pyrrhula qui est repéré par Didier, un seul.


Un piaf change de perchoir pour aller plus haut, en contrejour, avec christophe, nous ne pourrons pas l’identifier avec certitude, quelques instants plus tard, les chants de plusieurs Chardonnerets élégants Carduelis carduelis, quant à eux, ne laissent aucun doute sur l’espèce.


Nous arrivons sur une zone dégagée, en contrebas et jusqu’au ruisseau, c’est du blé,  où un Tarrier pâtre Saxicola rubicola, trouve refuge, au-dessus de nous, c’est un champ de colza à perte de vue.


Dans ce champ d’oléagineux, ce sont des Linottes mélodieuses Linaria cannabina, qui y trouvent leur pitance, dérangée plus ou moins, elles se réfugient dans un magnifique noyer qui domine le sentier.


Nous sommes plusieurs à grimper pour tenter de nouvelles observations, mais les oiseaux qui se trouvent là s’enfuit en volant nous interdisant toutes identifications, pour ma part, c’est Aldo qui m’aide à redescendre, m’évitant ainsi une mauvaise chute, de son côté Anneli s’en sort mieux que moi et joue le cabris, au pied d’un vieux pommier, des Fauvettes (Sp) se défilent pour rester cachées. 


Arrivé au bout du champ, alors que nous faisons une pause pour partager des tartelettes à la gelée de fruit, nous voyons un péco.. un personnage accompagné d’un  Epagneul breton, visiblement du coin, nous tentons d’entamer une discussion avec lui.


Mais l’homme pourtant ouvert  au dialogue, semble avoir un caractère renfrogné, il nous montre des vététistes ceux là mêmes que nous avions vu plus tôt, qui descendent le flanc de la colline opposée et il nous explique que là où ils circulent, il n’y à pas de chemin, nous comprenons à demi mots la situation.


Les cyclistes tout terrain, traversent tout bonnement un champ de céréales sans se préoccuper plus que cela des dégâts occasionnés à autrui, certainement le même genre de personnes qui aimeraient que l’on vienne chez eux faire la même chose.


Durant cet intermède, Sylvie qui possède de grandes connaissances dans les plantes et les partages, nous offre la photo d’une plante peu commune, la Parisot à quatre feuilles, comment a-t-elle pus la trouver ?


Le fermier qui nous a quittés il y a un petit moment, fini par disparaitre à notre vue, le son du chant vraiment reconnaissable d’un petit passereau attire notre attention dans une autre direction, nous l’avons déjà entendu.


Mais cette fois-ci, l’oiseau et sur une branche dénudée au sommet d’un petit arbre, c’est un Bruant jaune Emberiza citrinella, un mâle, il est superbe, en train de se faire le plumage, on entend distinctement le chant de l’espèce, il y a donc un second bruant de la même couleur pas loin, le premier, continue sa toilette.


Didier nous dit que nous repasserons par là plus tard et nous entraine par un passage plutôt chaotique grimpant à travers l’espèce de bois, qui se trouve là, encore des « parisot » et bien d’autres plantes inconnues pour ma part, mais Sylvie n’est jamais bien loin pour partager son savoir avec gentillesse.


Plus haut, nous débouchons sur un sentier utilisé par des véhicules, nous continuons pour arriver sur une espèce de plateau, un petit oiseau bouge sans arrêt dans les buissons, c’est une Fauvette grisette Sylvia communis, tantôt cachée tantôt au bout d’une branche.


Un Pic épeiche Dendrocopos major traverse au vol le chemin pour aller se fixer sur un tronc, sympathique, mais éphémère miroise qui s’ajoute à la liste des espèces observées, plusieurs contacts de cris seront entendus pendant la balade.


Encore plus haut dans le bois, c’est le roulement d’une Tourterelle des bois Streptopelia turtur, qui nous parvient clair et net, puis nous montons plus haut sur le plateau où Didier nous fait découvrir, un genre de panneau d’orientation et les restes d’ancien vergers poussés à l’abandon et envahi par une végétation rampante.


Après quelques instants à savourer le paysage sublime tout azimut, nous nous fixons à l’endroit où nous avons plus tôt localisé la grisette, des martinets sillonnent le ciel.


Soudain, un grand rapace nous apparait, une buse, non la queue est bien trop longue proportionnellement, de plus les barres caudales diagnostiques, nous présentent la Bondrée apivore Pernis apivorus.


Rien qu’à cet endroit, nous en verrons trois et au cours de l’observation, un Épervier d'Europe Accipiter nisus, sera décelé cerclant tranquillement au-dessus d’un bois puis, un autre plus bas.


Au loin, le croassement des corbeaux freu Corvus frugilegus, nous parvient malgré la distance, ce n’est pas l’espèce que nous aurons le plus aperçue.


C’est le moment du retour, nous redescendons le bois et entamons la poursuite en tentant de repérer le même bruant que vu plus tôt, mais si nous l’entendons, impossible à voir cette fois-ci.


Par contre, nous sommes tous interpellé par le cri que nous entendons tous, des Courlis cendrés Numenius arquata, incroyable, les limicoles au bec arqués en migration active sont passés, pas loin de nous.


La plainte du Pic noir Dryocopus martius, entendu d’abord par Didier puis par nous tous nous confirme l’espèce dans le secteur, mais il restera tapis dans le feuillage protecteur du bois.


En levant les yeux au ciel, j’aperçois un rapace que  déclare comme  Faucon crécerelle Falco tinnunculus, il est  dans un premier temps identifié comme un épervier, mais non c’est bien un faucon.


Quelques instants plus tard, de taille bien plus imposante, une Buse variable Buteo buteo, cette fois-ci, s’en est bien une, à contrario de la bondrée la queue semble de taille plus raisonnable, la trace pectoral est bien visible, autant de signes diagnostiques évidents.


Bien plus haut, ce sont des Goélands leucophée Larus michahellis, qui sont observés, les bandes alaires, déterminent l’espèce.


Nous croisons d’autres personnes à vélo et nous comprenons la colère du paysan, en effet d’importants sillons, faits par le passage des deux roues, sont autant de rides sur la surfaces des champs.


En haut du chemin, nous tournons à droite puis à gauche pour nous retrouver sous les câbles de hautes tensions d’EDF, le champ magnétique généré par le passage du courant est nettement perceptible à l’oreille.


Le corridor est calme, mais cela ne dure pas, car l’espèce phare de la balade est omniprésente, d’ailleurs, Didier ne m’a t’il pas affirmé que le petit passereau originaire de contrées lointaines, pourrait se voir en macro.

 

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Si l’on excepte des épines de trois centimètres de longueur, des ronces qui griffent et des orties qui piquent les mollets des personnes en short, le site est super, des léiothrix en pagaille, assurément, plusieurs familles avec plusieurs mâles chanteurs.


Les piafs sédentaires à ce lieu, mais  issus du Paléarctique oriental à l’origine, deviennent totalement féral, mais ne semble pas pour le moment pas faire de tort à d’autres espèces indigènes, reste que peut être ne possédons-nous pas encore assez de recule pour cette espèce multicolore.


Alors que nous redescendons vers le village, un cri inconnu nous interpelle, Didier entre dans le bois pour tenter de l’identifier, après quelques instants, je lui emboite le pas, mais l’oiseau qui se déplace nous entraine assez loin sans jamais nous donner une chance de l’apercevoir.


D’autres geai, corneilles dont une partiellement leucique ainsi que des  corbeaux, des chardonnerets et verdier, une Mésange bleue Cyanistes caeruleus, déjà vue plus tôt, au niveau du stade, un Paon bleu Pavo cristatus, se fait entendre, forcement un oiseau captif.


Le cimetière ne nous apporte pas de nouvelle espèce, seule la certitude qu’un chemin passe juste derrière, un peu plus loin, c’est une Mésange huppée Lophophanes cristatus qui est vue avec un fort indice de nidification puisqu’elle transporte à plusieurs reprises, des proies dans son bec.


Cette fois-ci, le parc du château est ouvert, nous y pénétrons l’hôtel à insectes est cette fois-ci parfaitement visible à quelques mètres.


Plus bas, un Pigeon colombin Columba oenas nous permet de l’identifier grâce à son roucoulement caractéristique, Christophe nous offre une Grive musicienne Turdus philomelos fuyante, mais bien visible tout de même.


Dans le village, une halte dans une boulangerie, Anneli m’offre une boisson ainsi qu’un pain au chocolat, la boulangère qui a reconnu en moi un gourmand, m’offre de petits éclairs au café, Aldo partagera avec moi, deux sur trois en ma faveur.
C’est pourtant dehors que se joue le dernier acte de la journée, haut dans le ciel, une bondrée a un comportement nuptial en papillonnant et en claquant des ailes au-dessus d’elle, magique spectacle de la nature.


Puis c’est le retour vers les voitures, un dernier verdier sur une antenne de télévision comme pour nous saluer, décompte des espèces contactée sur la matinée, puis chacun retourne vers son chez lui.


Conclusion, (vue de ma fenêtre) : une balade assez facile à faire, sans temps mort malgré la période, des personnes au partage sans ambigüité, une bonne humeur générale avec quelques bonnes blagues, en somme,  tout fut parfait sans compter les quarante cinq espèces contactées.



08/08/2013
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