Oiseaux-balades

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A la recherche de la Citrine

A la recherche de la  Citrine

         

             

 

De retour de Pologne où lors de notre voyage nous avions entre autres pu observer la Bergeronnette citrine (Motacilla citreola) correctement, mais pas assez longtemps à mon goût, je fus bien heureux de m'apercevoir qu'un observateur en avait découvert une en Loire Atlantique, tout proche de Saint-Nazaire.

En parcourant les Mails sur Coches.fr, je vois qu'Yves Massin un ornithologue de mes connaissances, demande si l'on pourrait lui fournir des explications précises quant à la localisation de l'oiseau rare.


Nous avons des caractères assez différents, mais notre passion de l'agent ailée nous permet à mon avis d'être complémentaires,  donc l'affaire est entendue, les chambres sont réservées dans un hôtel à proximité et nous filons vers midi en direction du 44.

                         

France.jpgimage trouvée sur le net.

 

Il faut dire qu'Alexandre nous a fourni des informations millimétriques, donc cela ne devrait pas être trop dur pour localiser l'endroit et il est à peine 18h quand nous prenons possession de nos chambres, puis suivant les informations au pied de la lettre, nous Arrivons à Lavau-sur-Loire en moins d'une demi-heure.


Nous dépassons  la place de l'église puis continuons jusqu'à la rue du Port, les Moineaux domestiques (Passer domesticus) sont bien présents et semblent vouloir rivaliser avec les Martinets noirs pour la possession de cavités sous les bordures de toits, mais bon face au bolide couleur de suie, le piaf ne fait pas le poids.


Mon chauffeur gare sa Mégane sur le parking du village, l'application Géo portail de l'IGN et le sens de l'orientation de mon compagnon de balade nous amènent directement dans la bonne direction, il nous faut au moins un bon kilomètre à pied pour rejoindre le premier repère que nous trouvons sans difficulté.

 

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Avec le superbe temps de la journée, le calme du secteur, juste avant de passer la poutre qui barre le chemin, nous  voyons une voiture, dans ce coin ce ne peut être que des ornithologues, pour le moment la chance est avec nous, il nous reste à les découvrir et à coup sûr nous trouverons le passereau erratique.


Nous passons devant l'observatoire, mais comme ce n'est pas notre but premier, nous décidons de continuer d'autant que nous venons de repérer les personnes que nous cherchions à bonne distance, dans un prés au loin.

 

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Il nous reste un bon bout avant de les rejoindre, le barrage passé, il nous faut à présent pénétrer dans un champ immense, où plusieurs vaches sont installées et semblent au repos, placides.


Nous prenons quand même le temps de vérifier les espèces que nous croisons sur le sentier recouvert de bitume planté de haies assez hautes de part et d'autre.


A l'aide de nos jumelles, nous avons vite fait de trouver les repères, fournis pour accéder à la zone d'observation, à mi-parcours, nous croisons le trio d'observateurs et après quelques politesses, ils nous fournissent gentiment des indications supplémentaires, l'un d'entres eux,  nous montre également  des photos qui confirment si cela était nécessaire la présence de l'objet de nos recherches.


Les bottes, conseillées par plusieurs colistiers de Coches.fr,  ne sont vraiment pas un luxe, ne pas suivre ce conseil aurait été une erreur magistrale, en effet le sol piétiné par une multitude de bovins recèle des myriades de trous plus ou moins profonds et remplis d'eau.


D'ailleurs il serait aisé de se tordre une cheville en progressant sur ce terrain hasardeux à qui  ferait fi des conseils de prudence frappés au coin du bon sens.


Le seau blanc sale juché sur son piquet est lui aussi bien en place, il nous évite sûrement pas mal de désagréments en nous signalant le point le plus facile pour le passage d'un petit étier à pied sec alors que l'eau est omniprésente partout.


J'aurai dû prendre une photo du moyen de traverser le canal le plus important, car le pont artisanal évoqué dans plusieurs courriers informatiques, est en fait constitué de deux vieux pylônes en béton pour support de câbles  qui surplombent un autre étier bien plus important  de trois à quatre mètres de profondeur  et large d'environ cinq.

 

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Nous arrivons sur l'endroit où les trois panneaux signalant la chasse gardée, sont alignés de long en long et nous, nous fixons pour contempler l'espace qui nous entoure et tenter de disparaitre autant que faire se peut dans le paysage.


Dans l'alignement, au loin, l'espèce de petite tour,  supporte des Goélands bruns (Larus fuscus) ainsi que des Grands cormorans (Phalacrocorax carbo), alors qu'en contrebas, au moins un Héron cendré (Ardea cinerea ) cherche pitance et de notre position, nous entendons le bruit rythmique des pales de l'éolienne, rien de dérangeant, tout et calme.


La petite cariçaie nous sert de limite où nous désirons nous installer pour tenter l'observation et une fois posés, nous scrutons tout azimuts, les Bergeronnettes printanières (Motacilla Flava ) sont légion, plus ou moins sombres, un pipit Farlouse (Anthus pratensis) est également observé.


Un adulte de Spatule blanche (Platalea leucorodia) accompagné de trois juvéniles, en témoignent la pointe noire des primaires,  passent au-dessus de nous à la verticale en vol direct, l'observation est magique.

 

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Alors qu'Yves se retourne pour chercher dans notre dos, il l'aperçoit, à plus de cent mètres, perché sur le seau qui nous a servi de repère un peu plus tôt pour passer le petit chenal, puis le petit oiseau couleur citron pâle s'envole, va se percher sur un panneau indiquant la notion de réserve du lieu.


Il est un peu moins éloigné que précédemment, mais la distance est tout de même appréciable, après avoir trouvé la tranquillité, ce superbe mâle commence à émettre des chants, mais de notre position nous ne l'entendons même pas.

 

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Nous tentons quelques digiscopies à la hâte,  mais un détail chagrine mon ami, durant notre première phase d'observation, les yeux (un chacun) rivés à nos longues-vues respectives à échanger des impressions sur la posture les couleurs et autres détails de l'oiseau, nous ne les avons pas vus  se rapprocher.

 

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Elles, ce sont  les vaches, mais pas le petit groupe que nous avions aperçus en arrivant, un vrai troupeau, il y en a partout, Yves ne leur accorde qu'une confiance toute relative, quant à moi, eh bien je n'y vois aucune raison d'inquiétude, alors je me concentre sur notre cœur de cible du moment et j'enregistre au passage le chant d'un courlis.


Justement avec la présence des bovidés, nous semblons disparaître au regard de la bergeronnette qui fait un "bond" extraordinaire dans notre direction pour venir se poser à moins de 25 mètres de nous, nous sommes aux anges, les détails sont encore plus vifs.


Bizarrement, j'éprouve toutes les difficultés du monde à la localiser avec ma longue-vue, je dois me contenter de mes jumelles, puis l'oiseau disparait sans demander son reste, Yves la croit dérangée et craintive.


De mon côté, j'avance l'hypothèse d'un mâle appelant une femelle de son espèce et qui, n'obtenant pas "la" réponse, change de poste de chant sur le territoire qu'il semble s'être fixé pour revenir de façon cyclique sur ses perchoirs de prédilection.

 

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En effet, à peine un quart d'heure plus tard le revoilà, fidèle et qui revient encore plus près de nous, il se peut que nous soyons, pile à son endroit préféré, car cette fois-ci la distance nous séparant a encore diminué, environ dix mètres et toujours mes soucis de localisation de l'oiseau, pourtant ce n'est vraiment pas le contraste qui manque un jaune vif au milieu de tout ce vert.


Yves quant à lui s'en donne à cœur joie, les digiscopies se succèdent les unes après les autres, l'oiseau est là, bien en vue, les vaches à la mêmes distance qu'il garde du coin de l'œil à la limite de son périmètre de sécurité personnel, en fait nous devons être l'attraction de la soirée cela va jaser ce soir à l'étable.


La bergeronnette ne se décidant pas à partir pour le moment, je sors le 1D MARK III équipé du 50-500, et me lance dans une série de photos, c'est à peine si le volatile se donne la peine de s'envoler pour s'éloigner des herbivores qui s'approchent de lui.

 

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Retour aux longues vues, pour une nouvelle séance d'observation afin de bien se mettre dans la tête les critères diagnostiques et c'est le moment pour nous de décrocher, nous laissons le champ à ses vaches, la citrine à sa tranquillité et rebroussons chemin, nous avons la mine réjouie de gamins qui ont obtenu une récompense après un effort.


Au barrage, nous voyons des Hirondelles rustiques (Hirundo rustica) raser l'eau pour venir jusque sous la structure de la retenue d'eau, en chasse, nicheuses, nous, nous poserons la question un moment, sur les vasières plus bas, jusqu'à sept Vanneaux huppées (Vanellus vanellus) sûrement les mêmes aperçus pus tôt en vol.


Puis cette fois-ci nous, nous arrêtons à l'observatoire, la vue est imprenable sur la région tout entière, l'hiver, les observations sur site doivent être fabuleuses ici, les Busards des roseaux (Circus aeruginosus) patrouillent sur les prairies humides, l'espoir de voir un Hibou, des marais bien sûr est ténue mais possible.


Pour le moment, Mésanges bleues (Cyanistes caeruleus) adultes et jeunes sont affairés à chercher de la nourriture, il y a aussi des jeunes de plusieurs espèces, Bergeronnette grises (Motacilla alba), Tarier pâtres (Saxicola rubicola) Verdiers d'Europe (Chloris chloris) ainsi que le cri surpuissant de la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti ), qui elle ne sera aperçue qu'une fraction de seconde, mais aussi de Linottes mélodieuses (Linaria cannabina)) et des Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis).


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Même si le chemin de retour jusqu'à la voiture, est monopolisé sur le sujet de la citrine,  nous apercevons tout de même des Corneilles noires (Corvus corone) ainsi que plus de cent cinquante étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) commençant un dortoir sur les fils électriques, mais s'envolant à notre approche dans une cacophonie impressionnante.


Une fois dans le véhicule, les détails de l'observation du jour, sont remis sur la table, l'Epervier d'Europe (Accipiter nisus) qui traverse la route dans un vol plané les ailes courbées vers le bas ne nous émeut que très peu.


Nous finirons la soirée dans un restaurant avec pour emblème une tête de bovidé américain ce qui me fera rire intérieurement, comme si nous n'avions pas assez vue de bêtes à cornes pour la journée, avec une pensée de remerciements envers le découvreur ainsi que les personnes comme Alexandre qui partagent en offrant les infos très détaillées pour limiter aux observateurs suivants,  les difficultés et le découragement liés aux recherches fastidieuses.


Demain, nous partons pour l'île de Noirmoutier afin autant que faire se peut observer la, ou les Sternes élégantes (Thalasseus elegans) présentent sur la réserve naturelle du Polder Sébastopol et profiter de l'ambiance des colonies de différents laridés présentes sur site.



24/06/2014
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