Oiseaux-balades

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A la decouverte du Grand-Voyeux (77)

 

Balade au Grand Voyeux

 

Il y a déjà quelques temps, je m’étais inscris pour découvrir  la Réserve naturelle régionale du Grand-Voyeux pour début avril et contrairement aux balades mensuelles sur le site de Thiais, celles-ci se déroulent le dimanche matin et surtout je n’en serais pas l’animateur.

C’est l’association « AVEN du Grand Voyeux » auprès de qui, il faut s’inscrire pour la réservation de la balade, ou de toutes autres activités de découvertes de la nature sur ce site et qui gère la réserve pour le compte du Conseil Régional d’Île de France.

La réserve qui  a le statut RNR depuis 2012,  est située tout à côté Congis-sur-Thérouanne en Seine et Marne, c’est un ancien site de sablières réhabilitées au profit de la biodiversité d’une surface d’environ 160 hectares,  et le rendez-vous est donné  sur la place de la mairie.
 

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Ce matin, le temps est bien plus que clément, le journal météo de la veille avait  annoncé un vent soutenu et des averses, pour le moment, le ciel est d’un beau bleu sans trop de nuage à l’horizon.

Les 68 kilomètres de route sont avalés sans réel problème, pas grand monde sur la route et c’est facile d’accès, j’ai même le temps de faire le plein en route.

Quand j’arrive sur la place, un groupe important de personnes est déjà présent et donc  pas timide pour deux ronds, je me dirige vers eux, en saluant un participant qui vient pour la même chose que moi, en fait il s’agit d’un club de randonneur qui nous renvoie vers un autre regroupement.

Je suis un peu dépité, car ce n’est pas le bon une fois de plus et  je commence à me poser la question de savoir si je ne suis pas arrivé  vraiment en retard!

Pourtant, une personne me reconnaît pour m’avoir  rencontré sur le « bruant nain » de cet hiver à Achères et m’invite à les rejoindre, puis petit à petit le reste des participants à la balade arrive.

Le décompte des inscrits ainsi que les présentations et la matinée commence bien,  car entre les Verdiers d’Europe (Chloris chloris) et autres Etourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris)), que l’on peut voir ou entendre autour de nous, l’air me semble tellement serein que je décide  de laisser un pull dans la voiture puis l’animateur propose du covoiturage ce qui permet de discuter un peu plus avec lui sur le petit trajet qui nous amène sur zone.

Notre guide nous présente le site ainsi que la politique future d’aménagement, la façon d’y parvenir ainsi que quelques balades sur d’autre sujets que notre cœur de cible, le contenu ainsi que la pédagogie employée semble ravir l’ensemble de l’auditoire.

Dans le ciel, une formation en V de Grands cormorans (Phalacrocorax carbo) qui parait être en migration active passe assez haut dans le ciel bien plus bas, un premier Busard des roseaux (Circus aeruginosus) est aperçu, cerclant au-dessus de ce qui va être sa zone de reproduction pour cette année, puis un second.

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il nous est expliqué qu’un couple niche dans la roselière depuis plusieurs années et qu’il est de retour, la zone n’apparaît pas comme assez importante pour accueillir une seconde paire de rapaces de cette espèce.

Ce qui motive donc, les deux oiseaux de proies  à chasser les individus de leur espèce dans des simulations d’attaques aériennes, car maintenant, il n’y a plus deux, mais bien quatre rapaces dont seulement deux resteront ici pour la période de reproduction les autres en migration, devront se trouver un autre havre de paix pour établir la prochaine lignée.

Le discourt de notre animateur est ponctué par le chant du Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus), alors que son cousin le Pouillot véloce (Phylloscopus collybita) nous fait une belle apparition, comme pour contredire les déclarations quant à sa facilité à passer pour invisible.

Une Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) vient voir en curieuse qui sont ces gros mammifères que nous sommes, deux d’entres elles prenaient un bain plus tôt sur le chemin d’accès.

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A quelques distances, la cacophonie provoquée par le cri des Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) est nettement perceptible, mais nous distinguons tout de même le cri caractéristique du Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) et avec force d’explication, notre animateur nous explique les origines du nom de cette espèce par la couleur de la tête de cet oiseau aquatique.

Un bon groupe de Pigeon biset (Columba livia) passe dans les airs avec un vol tonique, alors qu’un premier Geai des chênes (Garrulus glandarius) fait son apparition, le second ne tardera pas à le suivre, dommage nous ne reverrons pas ce superbe corvidé.

Des Corneilles noires (Corvus corone) en veux-tu en voilà et de temps à autre un Corbeau freux (Corvus frugilegus) passent dans le ciel, un Pinson des arbres (Fringilla coelebs) nous laisse entendre son cri ne contacte.

Nous n’avons fait que quelques pas et les quelques notes que nous percevons  ne vont pas inciter notre guide à aller plus de l’avant, c’est tout simplement le chant d’un Rossignol Philomèle (Luscinia megarhynchos) que nous entendons, pour tous, le premier de l’année, un ravissement assuré.

Nous avons l’étang Morillon en contrebas et dans le bruit permanent des rieuses, qui ne dérange pas la parade des Foulques macroule (Fulica atra), un cri qui s’assimile à celui du miaulement d’un chat, pas de doute possible pour l’animateur, c’est bien celui de la Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus).

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D’ailleurs un couple de ces laridé arrive en vol dans notre direction et c’est avec force de critères diagnostiques que notre guide permet à ceux d’entre nous qui l’ignorait, de différencier avec certitude les deux espèces de mouettes présentes ce matin.

Nous avons réellement entamé la balade, l’ambiance est vraiment printanière, chaque membre de l’agente ailée présente sur site commence à un stade ou à un autre le nouveau cycle pour la pérennité de son espèce.

Les espèces sur l’eau sont identifiées avec facilité et, il nous est expliqué la morphologie du Grèbe huppé(Podiceps cristatus) qui avec ses pattes située très en arrière du corps éprouve des difficultés quasi insurmontable à se mouvoir sur terre alors qu’il possède un déplacement tellement fluide sur et sous la surface.

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Un premier Cygne tuberculé (Cygnus olor) apparaît dans toute sa blancheur et le terme « col de cygne » prend ici toute sa valeur, car celui-ci, forme un S quasi parfait, nous apprenons également que cet oiseau est celui qui possède le plus de plumes pour une moyenne de 25000, mais ce n’est pas notre animateur qui les a comptés, nous affirme t’il avec un sourire en coin.

Un trio de Canards colverts (Anas platyrhynchos) est en alerte maximum, non pas à cause du brouhaha ambiant, mais bien  du fait de notre présence, il faut dire que la période cynégétique s’est achevé il y a peu et une personne avec un trépied fusse-il celui d’une longue-vue, peut faire paniquer facilement un anatidé chassable dans notre pays.

Comme partout, la règle est de regarder et d’écouter dans toutes les directions, afin de capter le maximum de la  nature avec les yeux et le plus souvent avec les oreilles, ce qui nous permet d’entendre la première Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) .

L’oiseau est assez rapidement repéré par notre animateur malgré la distance, mais il est parfaitement identifiable, le passereau est de la sous-espèce dite à miroir blanc, l’autre à miroir roux, passe bien plus à l’Est et reste rare à trouver en France.

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Un regard en arrière et dans le ciel, nous permet de capter des yeux un nouveau rapace, sa couleur vraiment sombre et sa queue échancrée écarte d’emblée les busards mâle ou femelle qui patrouillent régulièrement au-dessus de leur territoire, ici il s’agit bien d’un Milan noir (Milvus migrans), lui aussi est sûrement en migration active.

Alors que nous avons encore le nez dans les nuages, une présence  immaculée passe en vol  battu, la forme et la taille ne trompe pas, ce petit ardéidé et bien une Aigrette garzette (Egretta garzetta) et si la roselière en dessous lui apparaît comme favorable pour s’établir, pour le moment la nidification , n’est pas avérée en ce lieu.

Sur le bassin à notre droite, un tuberculé décolle bruyamment et fonce directement sur un couple de Bernache du Canada (Branta canadensis) qui n’ont pas d’autre salut que la fuite dans les airs, le cygne les avait peut-être trouvé trop près de l’endroit où il va établir son nid bientôt et semble vouloir préserver un espace sans concurrence aucune.

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Quelques mètres plus loin, un passereau passe d’une tige de roseau à l’autre, c’était l’endroit où nous avions capté la gorgebleue, nous sommes tous très attentif aux mouvements de l’oiseau, mais celui-ci reste dissimulé grâce notamment à la couleur de son plumage, il finit par être identifié et c’est une Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus).

Elle est de retour de migration, nous en entendrons plusieurs durant la balade dans de meilleures conditions ou encore cachées pour se préserver encore un peu de leur long périple effectué il y a peu.

Une Bergeronnette grise (Motacilla alba) passe au vol, à quelques mètres de nous, le hochequeue ne s’arrête pas, mais est tout de même parfaitement identifiée pour cette espèce également, plusieurs individus seront aperçus sur la promenade.

Du chemin qui nous conduit entre les bassins nous contactons d’autres rousserolles, d’autres pouillots des deux espèces déjà vues, puis le Fuligule morillon (Aythya fuligula) est localisé, encore des grèbes, huppés et castagneux.

Un couple de Canards souchet (Anas clypeata) décolle et s’éloigne dans un vol tendu pour rejoindre l’autre rive ce qui permet à certains d’entre nous de repérer des Canards chipeau (Anas strepera) ainsi que des Canards siffleur (Anas penelope).

Tous ces anatidés, de surface ou plongeurs sont nicheurs loin au nord, ils ne sont pas encore partis pour leurs quartiers de reproduction alors que la plupart de leurs congénères ont déjà entamé le voyage qui les mènera sur les zones de nidifications.

Une Hirondelle rustique (Hirundo rustica) est observée décrivant des arabesques au-dessus de l’onde et  petit à petit l’espèce réinvestie elle aussi les endroits quelle a occupé l’année passée, mais pour le moment son premier soucis, c’est de reprendre des force en se gavant de nourriture après son long voyage comme tous les migrateurs au long cours d’ailleurs.

Encore un rapace au-dessus d’un bois, cette fois-ci, le Gizz plaide pour une Buse variable (Buteo buteo), les critères diagnostiques  sont têtus et confirment l’espèce sans soucis, même pour les débutants de notre groupe.

Faisant un écart, pour avoir un meilleurs angle de vue, l’un de nous, lève une Bécassine des marais (Gallinago gallinago) l’oiseau opère des changements de directions au ras de l’eau et soudain notre regard est mobilisé par un volatile beaucoup plus gros et au vol plutôt rapide quant à sa taille.

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C’est un grèbe, un huppé, pour ma part, ce n’est pas légion que de le voir dans les airs, hormis durant la migration au Gris-Nez quand j’y fais un saut.

Je crois voir un couple de tadorne, de belon bien sûr, mais il n’en est rien, trompé par un vilain reflet rougeâtre, je croyais avoir vu un tubercule sur le bec de ce qui n’est en fait qu’un morillon à quelque distances, des Pie bavardes (Pica pica) arpentent le sol à la recherche de leur pitance.

Une masse encore plus imposante par le Héron cendré (Ardea cinerea) arrive droit sur nous et fait un écart pour nous éviter, puis une Bergeronnette printanière (Motacilla flava) passe au vol laissant entendre son chant et un Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) laisse échapper un chant perceptible, mais réservé quant à la saison.

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De nouvelles et belles observations de grèbes en couple et en parade, pour le moment timide, mais  qui monteront en puissance dans les jours à venir.

Une autre bécassine identique à la première est à nouveau levée, à moins que ce ne soit la même qui  ait contourné notre position, l’occasion pour notre animateur de la  différencier de ses cousines  dont la sourde qui hiverne régulièrement en île de France.

Un mammifère au pelage marron foncé pointe le bout du museau sur le chemin à quelques distances de nous puis furtivement fait marche arrière et disparaît dans l’herbe, il sera vu nageant à la surface de l’eau, sa morphologie ne trompe personne,  un ragondin tout simplement.

Les rousserolles se laissent entendre à nouveau et certaines sont facilement visibles à moins de vingt centimètres de l’eau accrochées aux tiges de roseaux.

A un moment, l’une d’entre nous, pense avoir capté le chant différent d’un phragmite, en ce qui me concerne, je n’y fait pas attention, car j’étais  totalement accaparée par un passereau sur une branche située à deux mètres de hauteur, rien de plus qu’une Bergeronnette de Yarrell (Motacilla alba yarrellii).

Le plaisir est total, cela faisait un moment que je n’en avais vu et nous partageons cette miroise un cours, car  instant l’oiseau ayant décidé de s’envoler disparaît rapidement à notre vue.

Arrivé au niveau des engins de chantier, nous tournons à droite, d’énorme flaques d’eau encombrent le passage, mais la promesse de revoir les gorgebleues nous motive.

Sur cette section du parcours, nous sommes derrière l’étang morillon, toutes les espèces déjà vues sont toujours présentes et s’activent avec le soleil qui chauffe un peu plus ce qui permet aux insectivores de capturer plus d’insectes.

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Au bout du chemin, un nouveau Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) est observé, cette fois-ci un beau mâle nuptial,  il restera bien en vue pour une bonne identification par tous ou presque, par contre un passereau ressemblant à un pipit plongera dans l’herbe haute pour ne plus se montrer, dommage tout de même.

Notre animateur nous explique l’utilité des plaques à reptiles et regarde dessous pour voir s’il n’y a pas de curiosité, hormis une cagouille et une multitude de fourmis, rien de probant, une autre fois peut être, par contre un peu plus loin dans le sous-bois inondé, c’est un Martin-pêcheur (Alcedo atthis) qui nous passe sous le nez, bien trop rapidement pour une majorité d’entre nous.

Alors que le groupe s’intéresse à un autre mâle chanteur de gorgebleue, un Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) passe rapidement, une femelle en chasse apparemment.

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Nous arrivons sur une espèce de champ, un Faisant de Colchide (Phasianus colchicus) est aperçu de façon fugace, il vient de disparaître derrière une haie d’arbustes qui protègent le chemin, le faisant n’est pas là, il s’est tout simplement évanoui.

Le phasianidé décollera un peu plus tard sans aucun bruit à notre approche, dans le champ, un héron, un cendré en statique et quelques bernaches au gagnage en arrière-plan, des rieuses en balades elles aussi.

Le chemin nous conduit vers un superbe observatoire, celui-ci est installé pour avoir une vision périphérique totale sur un bassin aux dimensions assez conséquentes et le plaisir est vraiment réel, car même si la plupart des migrateurs nordiques sont repartis, il reste des représentants de plusieurs espèces déjà vus précédemment sur l’eau.

Entre autre, souchets, chipeaux, bernaches, grèbes, foulques et nous avons même droit à un accouplement de colverts, une bergeronnette, une grise, tente une approche vers l’observatoire où selon notre guide, elle pourrait être amenée à nicher, encore des buses dont un juvénile et le chant d’un Rougegorge familier (Erithacus rubecula) nous parvient de la rive d’en face.

Puis c’est le retour, toujours accompagné des mêmes espèces aux mêmes endroits à un détail près, que nous rencontrons des vététistes tranquillement assis sur une pierre, qui malgré l’interdiction de pénétrer sur la réserve, sont passés outre et jouent la carte de l’ignorance.

Notre animateur lui, joue celle de la pédagogie face au dérangement d’espèces patrimoniales et rares au niveau de la reproduction en île de France devant des gens qui s’en battent l’aile assurément, ce n’est pas demain que le monde sera meilleurs, surtout pas avec ces deux-là.

Nous finissons la balade là où elle a commencé, une petite fiche de satisfaction remplie et un échange d’émotions, de remerciement envers notre guide et celui-ci me ramène ainsi qu’une autre personne sur la place de la mairie où sont stationnées nos voitures.

Des Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis) viendront clore la liste des observations  de cette superbe matinée et après relecture de ma liste, je compterais 43 espèces contactées ce matin, sur un site que je découvrais pour la première fois.

Un superbe site à faire découvrir pour le plaisir des yeux et du partage, merci à notre animateur ainsi qu’au reste de l’association AVEN du Grand Voyeux pour son engagement.

 

1) Verdiers d’Europe

 

2) Etourneaux sansonnets

 

3) Grand cormoran

 

4) Busard des roseaux

 

5) Pouillot fitis

 

6) Pouillot véloce

 

7) Fauvette à tête noire

 

8) Mouettes rieuses

 

9) Grèbe castagneux

 

10) Pigeon biset 10

 

11) Geai des chênes

 

12) Corneilles noires

 

13) Corbeau freux

 

14) Pinson des arbres

 

15) Rossignol Philomèle

 

16) Foulques macroule

 

17) Mouette mélanocéphale

 

18) Grèbe huppé

 

19) Cygne tuberculé

 

20) Canards colvert 20

 

21) Gorgebleue à miroir

 

22) Milan noir

 

23) Aigrette garzette

 

24) Bernache du Canada

 

25) Rousserolle effarvatte

 

26) Bergeronnette grise

 

27) Fuligule morillon

 

28) Canard souchet

 

29) Canard siffleur

 

30) Hirondelle rustique 30

 

31) Buse variable

 

32) Bécassine des marais

 

33) Pie bavardes

 

34) Héron cendré

 

35) Bergeronnette printanière

 

36) Troglodyte mignon

 

37) Bergeronnette de Yarrell

 

38) Bruant des roseaux

 

39) Martin pêcheur

 

40) Faucon crécerelle 40

 

41) Faisant de Colchide

 

42) Rougegorge familier

 

43) Chardonnerets élégants



06/04/2016
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