Oiseaux-balades

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04-08-2011 départ pour Ouessant (2)

05-08-2011 Enfin, la sortie en mer

 

Je me réveille quand même à l'heure, une bonne douche pour finir d'ouvrir les yeux, un copieux déjeuner je ramasse mon matériel et tranquillement, je descends sur le port.

 

Le pilote du canot est resté sur le continent, il est remplacé par Mik et Rachel, ce qui nous retarde quelque peu pour le départ, mais bon, on n'en fera pas un drame, les participants arrivent les uns après les autres, un petit groupe de jeunes gens arrive, ce sont les membres de la Latt, je les reconnais, car je suis affilié à leur blog, ce sont des pointures et ce sera sûrement un atout majeur pour la sortie en mer.

 

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C'est l'embarquement avec les mises en gardes au niveau de la sécurité générale, l'équipement des brassières et une véritable corvée pour certains puis c'est le départ, nous nous dirigeons vers la sortie de la baie de Lampaul et le fameux Fronveur, sur le rocher aux milieux de la baie, nous voyons des Goélands marins (Larus marinus), argentés, des Huitrier pies (Haematopus ostralegus) et quelques Cormorans huppés  (Phalacrocorax aristotelis).

 

À peine dépassée la passe, une bruine fine mais tenace commence à tomber, les vêtements anti pluie sont de mise immédiatement, nous avançons tranquillement, la mer est super calme et il n'y a pas de vent.

 

Le soupçon d'odeur sentie la veille, puis un peu plus saillante quand je donnais un coup de main pour charger les bidons de ce truc immonde qui sert d'appât me revient en pleine narine à l'occasion d'un virement de bord de notre embarcation, rien que pour cette raison, Yvon pourrait, devrait recevoir une médaille, sa tambouille étant absolument infecte à l'odorat !

 

Il s'agit d'une décoction à base de morceaux de poissons, d'huile de fois de morue que notre animateur laisse mariner un certain temps et à laquelle il ajoute du popcorn pour donner de la flottabilité à l'ensemble de son espèce de soupe !

 

Et je pèse mes mots quand je dis infecte, l'odeur pourrait même me faire devenir grossier, j'ai le pied marin, j'ai quand même suivi les conseils pour la prise d'anti vomitif, pris du coca, de quoi me restaurer, mais il me faut un furieux effort pour ne pas sauter par-dessus bord et le pire vient quant à cette odeur s'ajoute celle du gasoil, je suis au bord de l'agonie, quelque fiers à bras sur l'embarcation tentent de donner le change, mais nous sommes quelques-uns dans cette situation délicate, les mines blafardes ne trompent personne ici !

 

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Et puis le temps passe, j'avale presque entièrement ma tablette de comprimés, un premier Pétrel fulmar (Fulmarus glacialis) nous accroche, assurément le chum d' Yvon à un pouvoir attractif sur les pélagiques, ce qui me donne à penser qu'ils ont des goûts de merde en matière de nourriture !

 

Cette espèce fera le spectacle durant presque toute la journée, à un individu ou à plusieurs jusqu'à cinq en même temps assez près du canot !

 

Soudain alors qu'il n'est pas encore midi, un Puffin fuligineux (Puffinus griseus) fait un premier passage assez rapide en arrière du bateau puis un deuxième, mais plus éloigné, belle observation, mais trop éloignée pour les photos !

 

Le temps s'égrène calmement au gré des nausées et des apparitions assez surprenantes, en effet alors que nous avons presque rejoint notre première position d'observation, une mésange bleue (Cyanistes caeruleus) arrive du large, tourne autour du canot puis repart dans la direction d'où elle est venue, surement l'odeur que l'on trimbale l'aura fait fuir, c'est sûr, un peu plus tard, c'est le tour d'un Pouillot véloce (Phylloscopus collybita) de nous survoler pour finir par disparaitre derrière l'écran de la bruine persistantes.

 

Un cri sur le pont, un pingouin, non, c'est un premier année de Macareux moine (Fratercula arctica), il est tranquillement posé sur l'onde tout seul et notre pilote nous approche à environ 20 mètres par l'avant tribord, le petit alcidé disparait en plongeant sous l'eau, pour réapparaitre quelques dizaines de mètres plus loin puis de s'éloigner encore.

 

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Le ciel commence s'éclaircir, bien plus tôt que ne l'avait prévue « la météo » pour le plaisir de tous, de mon côté, malgré la balade, plaisante, je me concentre sur mon estomac, c'est sûr, si je veux amener les membres de la section ornitho du travail sur cette embarcation tout monument historique qu'il soit, il va me falloir une bonne dose de persuasion et leur proposer un entrainement digne des commandos marines !!!!

 

Soudain, c'est l'effervescence, l'un des jeunes de la LATT, a repéré un oiseau dans un groupe de goélands, tous n'en croient pas leurs yeux, un Puffin majeur (Puffinus gravis), apparemment, l'oiseau assez dure à observer et souvent par mer agiter d'ordinaire, est là, aussi placide que le macareux de l'heure passée, mon autofocus fait des siennes, mais j'arrive à faire quelques clichés, c'est une coche pour moi, comme pour presque tous les membre de la virée, visuelle et photographique en ce qui me concerne!

 

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La jeune femme qui pilote de main de maitre nous positionne à quelques mètres à peine de l'oiseau qui fait l'émerveillement des gamins ainsi que de l'ensemble des autres passagers, patron et pilote compris !

 

Des groupes de Bécasseaux variables (Calidris alpina), Bécasseaux sanderling (Calidris alba) et de Tournepierres passent en vol à bonne distance ainsi qu'un Grand gravelot (Charadrius hiaticula) et une Barge à queue noire (Limosa limosa).

 

Mais les meilleures choses ont une fin et le pélagique fini par s'éloigner, le chum continu à produire son effet, un cortège alternatif de goéland de plusieurs espèces dont un Goéland brun (Larus fuscus) ainsi que pas mal de fous qui nous gratifient de plongeons de hauts vols, se font harceler par des Grands labbes (Stercorarius skua) ce qui nous donne la possibilité d'observer en directe les techniques de prédation de cette espèce sur d'autres.

 

Il se passe un long moment sans observation notable, nous changeons de position, quelques petits oiseaux de la taille d'une hirondelle arrivent dans notre sillage, ce sont des Oceanites tempête (Hydrobates pelagicus),  nous en verrons tout au plus une dizaine sur la journée alors que nous sommes sensé être dans le pic de passage de cette espèce, mais ils restent encore assez loin pour mon objectif.

 

Quelques instants plus tard, un groupe de Sterne pierregarin (Sterna hirundo) arrive sur nous, un nouveau cri d'enthousiasme de la part de Willy qui ne somnolait pas vraiment, une Mouette de sabine (Xena sabini) de premier été, elle viendra presque au contacte du navire, sublime !

 

Des bandes de sternes de la même espèce nous rejoignent par moment puis disparaissent, sur le coup de 17 h 30, elles seront jusqu'à une trentaine pour former un paquet compacte, mais virevoltant, une autre Sabine, mais celle-ci, adulte en plumage nuptial, la pression ne retombe pas avec quelque temps plus tard la visite de cinq Guifettes noires (Chlidonias niger).

 

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Quelques Puffins des Baléares (Puffinus mauretanicus) s'approchent assez près pour de bonnes observations et quelques photos, nous n'en avons vu qu'une dizaine dans la journée, les jeunes de la Latt eux observeront un Puffin des anglais (Puffinus puffinus) de l'autre côté du bateau et assez loin je ne ferais que l'apercevoir.

 

On sent bien à bord une certaine frustration parmi les jeunes, nous sommes sur le chemin du retour et ils n'ont pas eu la chance de pouvoir concrétiser la coche pour laquelle ils avaient fait le déplacement, à tel point que le bateau passe devant un Phalarope à bec large (Phalaropus fulicarius) en plumage quasi hivernal et qu'il est annoncé tranquillement comme un moineau à Paris, ce n'est pas très grave vu de ma fenêtre, j'aurais plaisir à revoir cette joyeuse bande d'ornithos une autre fois, bien sûr vu de la leur, cela ne doit pas être la même chose !

 

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Nous rentrons au port sur cette coche pour moi en apercevant des craves à bec rouges (Pyrrhocorax pyrrhocorax) voler au bord de la falaise du côté de Porz goret, une dernière espèce durant cette belle sortie, après un au revoir aux pilotes, nous rentrons chacun dans nos quartiers pour nous retrouver le soir pour un super diner presque tous ensemble.

 

Cette journée fût pratiquement parfaite, le prochain coup, car je compte bien y retourner, je trouverais le fameux stick au menthol dont me parlait Yvon dans ses conseils.



20/03/2017
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